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La fig. 118. est un pont de dix toises d’ouverture d’arche, appuyé de part & d’autre sur plusieurs pieces de bois à potence m, scellées dans les piles de maçonnerie A, ayant plusieurs travées composées chacune de sommiers inférieurs a, sommiers supérieurs b, sommiers contrebutans c, sur une grosse & forte moise d, placée au milieu, entretenue de liens n.

La fig. 119. est un pont d’environ six à sept toises d’ouverture, appuyé des deux côtés sur des piles de maçonnerie A, & sur des contrefiches f, scellées dans la maçonnerie, ayant plusieurs travées composées chacune de sommiers inférieurs a, sommiers supérieurs & courbes bb, sommiers contrebutans c, moises d, & croix de saint-André g.

La fig. 120. est un pont en forme d’arc surbaissé, dont les extrémités sont appuyées de part & d’autre sur des contrefiches dd posées & engagées par en bas dans une pile de maçonnerie A, avec plusieurs travées composées chacune de sommiers inférieurs courbes aa, sommiers supérieurs aussi courbes bb, poinçons e, tendans à un centre commun & croix de saint-André g.

La fig. 121. est un pont aussi en arc surbaissé d’environ six à sept toises d’ouverture d’arche, appuyé par chacune de ses extrémités, partie sur des piles de maçonnerie A, & partie sur un grand poinçon E, aussi posé sur la même maçonnerie, ayant plusieurs travées composées chacune de sommiers inférieurs a, formant ensemble une courbe ; sommiers supérieurs b, sommiers intermédiaires b, entretenus de moises d, poinçons e, & croix de saint-André g.

La fig. 122. est un pont d’environ 25 toises de largeur d’une pile à l’autre, sur environ 12 d’élevation, dont les extrémités de part & d’autre sont appuyées sur des sommiers faisant l’office de coussinets () æ, posés sur des piles de maçonnerie A, ayant plusieurs travées moisées & liernées ensemble, selon la force & la solidité que l’on veut donner au pont, composées chacune de plusieurs pieces de bois o, disposées en pans coupés, retenues en semble de moises d & liens n, assemblés partie sur de grands poinçons E posés sur des poutres h, & partie sur un sommier inférieur a, surmonté d’un sommier supérieur b, & de poinçon e, entretenus de croix de saint-André g.

La fig. 123. est l’élevation d’un grand pont beaucoup plus solide que les précédens, fait pour le passage de gros charrois, tels que l’on en voit à Paris & en beaucoup d’autres endroits, ayant plusieurs arches d’environ six a sept toises de largeur chacune, & par conséquent plusieurs piles à plusieurs files de pieux, selon la quantité du terrein où l’on construit, & la solidité que l’on veut donner au pont ; chacune de ces piles est composée de sept, huit, neuf ou dix grands pieux A, fig. 123. & 124. disposés comme on les voit dans les places, fig. 125. & 126. d’environ 18 pouces de grosseur liés ensemble, avec des moises horisontales BC, & inclinées D ; les deux inférieures C plus longues que les supérieures, & placées à la hauteur des plus basses eaux, sont liées ensemble avec des calles E, & soutenues de chaque côté d’une file de petits pieux a, fig. 123, servant à entretenir un assemblage de charpente, appellé avant-bec, fig. 124. composé de quelques pieux S, sur lesquels est posée & assemblée une piece de bois T à angle aigu, qu’on appelle brise-glace, & qui sert en effet à briser les glaces ; le sommet des grands pieux A est assemblé à une petite poutre F qui les lie ensemble, sur laquelle est appuyée l’extrémité d’autant de grosses poutres G qu’il y a de pieux A d’environ 22 pouces de grosseur, chacune soutenues sur leur longueur de contresiches H appuyées sur le premier rang de moises B, soutenues de tasseaux I ; ces mêmes poutres G sont traversées de plate-formes, ma-

driers ou solives de brin K pour porter le pavé L, à

l’extrémité desquelles est une espece de garde-fou composé de sommiers inférieurs M, sommiers supérieurs N servant d’appuis, poinçons O, contrefiches contrebutantes P, liens Q, & croix de saint-André R.

Si l’on veut augmenter la solidité des piles pour mieux soutenir le pont, fig. 123. on peut y ajouter deux files de pieces de bois de bout AA surmontées & assemblées chacune dans une petite poutre f qui traverse les grosses poutres G, & appuyées par en bas sur deux contremoises c liées avec les moises C qui leur sont voisines, soutenues de deux autres files de petits contrepieux aa.

Des ponts levis. Les ponts levis faits pour la sureté des villes & places fortifiées se placent quelquefois à l’entrée ou au milieu d’un fossé ou d’un pont pour en défendre le passage ; les uns ont leurs extrémités posées de part & d’autre sur les bords du fossé, bâtis pour l’ordinaire en maçonnerie solide, & les autres sur deux piles du pont.

La fig. 127. est l’élevation, & la fig. 128 le plan d’un pont-levis placé au milieu d’un pont de bois, & est composé d’un plancher appuyé de part & d’autre sur deux piles A & B ; ce plancher est composé de plusieurs poutrelles C surmontées de madriers, plateformes ou solives de brin D, qui bien arrêtées ensemble forment l’aire du pont ; leurs extrémités EF sont surmontées d’un assemblage de charpente servant d’appuis, composé de sommiers inférieurs G, sommiers supérieurs H, poinçons I, contrefiches K & liens L ; au-dessus de la pile A est la porte du pont composée de quatre poteaux montans M, retenus de liens en contrefiches N, surmontés d’un linteau O, assemblé à tenon & mortaise par chaque bout dans les deux montans du milieu ; leur extrémité supérieure est surmontée de chaque côté d’une forte piece de bois PQR, appellée fleche, portant dans son milieu P un tourillon par une de ses extrémités Q, une chaine attachée au bout du pont ; & par l’autre, qui est beaucoup plus grosse, pour augmenter par-là le contrepoids, une autre chaîne par laquelle on se suspend pour enlever le pont.

Des ponts à coulisse. Les ponts-à-coulisse different des précédens, en ce qu’au lieu de s’enlever, ils se poussent ou se glissent sur des poulies, & n’ont par conséquent pas besoin de fleches.

La figure 129 est l’élevation, & la figure 130 le plan d’un pont-à-coulisse composé d’un plancher A porté, comme le précédent, sur des poutrelles C, mais qui au lieu de s’enlever, glissent avec le plancher, sur des poulies ou rouleaux pratiqués sur la surface des poutres B, de deux fois la longueur du pont, que l’on prend soin de glisser auparavant par dessous.

Des ponts-tournans. Les ponts-tournans sont, comme nous l’avons déja vu, des ponts qui tournent sur un pivot, en tout ou en partie ; ces sortes de ponts ont à la vérité l’avantage de ne point borner la vue, comme les autres, mais aussi ont-ils le désavantage de n’être pas aussi sûrs.

La figure 131 est l’élévation, & la figure 132 le plan d’un pont-tournant très-solide & fort ingénieux, tel qu’on peut le voir exécuté à Paris à l’une des principales entrées du jardin des Tuileries, inventé en 1716, par le frere Nicolas de l’ordre de saint Augustin ; ce pont s’ouvre en deux parties dont chacune est composée d’une forte poutre A d’environ quinze à seize pouces de grosseur, posée debout, frettée par les deux bouts, portant par son extrémité inférieure un pivot sur lequel roule le pont, & arrêté par son extrémité supérieure à un colier de fer B scellé dans le mur : c’est sur cette seule piece de bois qu’est porté tout l’assemblage du pont composé d’un chassis, fig. 133, garni de longrines C, traversines