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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/52

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d’un pié & demi plus hautes que celles de devant Ghi ; une piece de bois assemblée au train de derriere pour qu’il soit tiré en même tems que celui de devant & sans fatiguer.

lll, fig. 2. Pl. XXIX. & fig. 7. des crics à dent de loup qui portent des fortes courroies qui passent sous le bateau, & le tiennent suspendu pendant la marche.

m m. fig. 2. Pl. XXIX. des courroies qui passent sur le bateau & qui l’empêchent de vaciller, tenues par de moyens crics à dents de loup nn.

ooo, des rouleaux.

Quinziemement, que les bateaux, tels qu’on en voit un, Pl. XXIX. fig. 2. soient transportés dans le chariot que je viens de décrire, sur le bord d’une riviere, & les autres pieces dans des voitures ordinaires à quatre roues.

Cela fait, j’ai sur le bord de la riviere tout ce qui doit servir à la construction du pont que j’exécute de la maniere suivante.

Je commence par m’assurer de la largeur de la riviere.

Pour cet effet, j’ai un cordon divisé de 18 piés en 18 piés, distance fixe que je laisse toujours entre mes bateaux.

Je donne l’extrémité de ce cordon à un homme qui passe dans une petite barque à l’autre bord.

Je lui enjoins de s’arrêter dans un endroit où la riviere ait au moins 3 piés & demi d’eau ; & j’en fais autant de mon côté, observant de me mettre avec mon second dans une direction perpendiculaire au cours de la riviere.

Il arrive de ces deux choses l’une, ou que la distance qui nous sépare contient 18 piés un nombre de fois juste & sans aucun reste, ou qu’elle contient 18 piés un certain nombre de fois avec un reste.

Si cette distance contient 18 piés un nombre de fois juste & sans reste, je laisse ma sonde à 3 piés & demi de haut où je l’ai posée ; je regarde ce point comme le milieu de mon premier bateau, & je fais planter à 18 piés de-là vers mon bord trois treteaux selon le cours de la riviere.

Mais si la distance qui est entre mon second & moi n’est pas d’un certain nombre de fois juste de 18 piés, je partage l’excès en deux parties égales, & je m’avance dans la riviere d’une de ces parties, ou de la moitié de l’excès ; je regarde le nouveau point où je me trouve comme le milieu de mon premier bateau, & je fais planter à 18 piés de-là vers mon bord trois treteaux selon le cours de la riviere.

La distance qu’on laissera entre chaque treteau doit être de 7 piés.

Pendant cette opération on a monté les moutons, enfoncé un ou plusieurs pieux à différentes distances, selon que la riviere est plus ou moins large, & jetté les bateaux à l’eau.

Ils ont tous au mât de leur poupe une corde qui va se rendre à un cable qui part d’un des pieux D, fig. 9. Pl. XXIX. c’est à l’aide de cette corde & d’une manœuvre semblable à celle qui s’exécute dans nos coches d’eau, qu’ils se mettent & se tiennent à la distance, dans la direction & le parallélisme convenables.

Ils viennent se mettre en ligne vis-à-vis les uns des autres & de mes tretaux.

Alors je travaille à placer au niveau de l’eau & sur une parallele au premier bateau la piece tt, arrondie par sa surface supérieure, & garnie de 11 goujons, voyez la Pl. XXIX. fig. 5. & je fais construire l’avant-pont composé de six pieces telles que celles qui forment les travées O O, Pl. XXVIII. fig. 5. portant d’un bout sur la terre & soutenues de l’autre bout sur la piece t t, Pl. XXIX. fig. 5.

J’entends par une travée cinq ou six pieces o, o, o,

Pl. XXVIII. fig. 5. alternativement, de même longueur & grosseur, paralleles entr’elles, & occupant une intervalle de 18 piés.

Tandis que l’avant-pont se construit & se couvre des madriers p q, Pl. XXVIII. fig. 5. qui forment le commencement de la chaussée, on arrête à la distance de 18 piés de la piece t t, Pl. XXIX. fig. 5. portée sur les tretaux, le premier bateau en place ; ce qui se fait à l’aide de deux chevrons de sapin percés d’un trou à chacune de leurs extrémités, & fixés à la partie la plus élevée de la poupe & de la proue de deux bateaux, dans deux goujons destinés à cet usage.

On fait ensuite porter huit madriers de sapin, qu’on appuie d’un bout sur les treteaux, & de l’autre sur les rouleaux z z, Pl. XXVIII. fig. 2. du premier bateau ; ils servent d’échafauds aux pontonniers, qui apportent en même tems les cinq ou six pieces o, o, o, o, o, qui forment la premiere travée, & qui servent d’échafaud aux porteurs des trente-un madriers pq, pq, qui couvrent cette travée & font la chaussée.

Pendant que les trente-un madriers formant la chaussée se posent, on fait glisser les madriers de sapin des rouleaux du premier bateau sur ceux du second bateau ; on pose les pieces o, o, o, de la seconde travée, on les couvre de madriers pq, & la seconde travée est construite.

Les madriers de sapin étant glissés des rouleaux du second bateau sur les rouleaux du troisieme bateau, alors les pieces o, o, o, qui forment la troisieme travée, se posent, elles sont suivies des madriers pq qui les couvrent ; & la troisieme travée est construite, & ainsi de suite d’un bateau à un autre.

Cependant on place les pilastres, on plante la balustrade, on met les boulons I I, Pl. XXVIII. fig. 3. n°. dans les trous t t, même Pl. fig. 5. on ajuste les attaches L, S, V, Pl. XXVIII. fig. 3. n°. 1. on accroche les barres de fer r, s, Pl. XXVIII. fig. 5. & l’on satisfait au même détail de la construction, qui ne demande presque aucune force, peu d’intelligence, & n’emploie point un tems particulier à celui de la construction du pont, tout se construisant en même tems.

De l’assemblage de ces différentes pieces, dont le méchanisme est simple, & qui sont en assez petit nombre pour une travée ; savoir de

5 ou 6 pieces de bois. 4 bouts de chaînes.
31 madriers. 4 attaches.
62 boulons. 2 pilastres.
2 barres de fer. 2 balustrades.

résulte le pont représenté Pl. XXIX. ce qui est évident.

Or, je soutiens que ce pont se construit promptement & facilement, reçoit dix hommes de front, peut porter les fardeaux les plus pesans qui suivent une armée, & ne sera rompu ni par l’action de ces fardeaux, ni par les mouvemens de l’eau.

C’est ce que je vais maintenant démontrer.

Démonstration. Je diviserai cette démonstration en trois parties.

Je ferai voir dans la premiere, que ce pont est capable de supporter les fardeaux les plus pesans qui suivent une armée.

Dans la seconde, que les mouvemens de l’eau les plus violens & les plus irréguliers ne le rompent point.

Et dans la troisieme, que sa construction est prompte & facile, & qu’il peut recevoir dix hommes de front.

Premiere partie. Le pont proposé est capable de supporter les fardeaux les plus pesans qui suivent une armée.

Premierement la chaussée est capable de résister