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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/504

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vous aurez dessiné sur le terrein toute votre salle conformément au dessein. Si vous avez des niches & des renfoncemens pour des bancs & des figures, vous vous servirez de l’équerre de bois pour en tracer les retours, suivant les mesures marquées sur le plan.

Les boulingrins auront de même que les parterres & les bosquets leurs contours marqués dans la trace du plan général ; il ne s’agira plus que de tracer leur renfoncement & ce qui orne leur milieu. On suppose un parallélogramme échancré dans les 4 angles. Si vous avez la ligne du pourtour d’en-haut dressée bien de niveau en reportant la largeur du talus trouvé sur le plan, au-de-là de la trace d’en-haut, avec encore un pié au-delà pour couper le talus en terme ferme, vous pourrez faire creuser & enlever vos terres de la profondeur que vous voudrez y donner, supposé de deux piés. Pour dresser le fond du boulingrin, enfoncez aux encoignures de la trace du pourtour d’en haut, & le long de la trace, des piquets qui excedent la terre d’un pié environ, & enfoncez-en vis-à-vis dans le fond qui ayent la même hauteur, & qui s’alignent sur ceux d’en-haut d’un bout-à-l’autre : ensuite vous mesurerez sur ces jalons en contre-bas le pié qu’ont de hauteur hors de terre, les piquets des encoignures & ceux du pourtour d’en-haut, & vous y ferez une marque au charbon. Joignez les deux piés que vous voulez donner de renfoncement au boulingrin ; alors vous ferez butter ou décharger du pié ces jalons du fond suivant le besoin, de maniere qu’ils ayent en tout trois piés de haut, ensuite vous attacherez un cordeau au pié des piquets d’en-haut, & sur la marque noire faite sur le jalon vis-à-vis, vous y attacherez l’autre bout du cordeau, vous mesurerez dessus ce cordeau bien tendu 6 piés qu’a la largeur du talus de piquet en piquet, au bout desquels 6 piés vous serez tomber un aplomb jusque dans le fond, en faisant arraser & dresser les terres pour y planter un piquet à tête perdue ; faites la même opération aux extrémités du parallélogramme, ainsi ayant arrêté par des piquets les repaires nécessaires, faites tendre le cordeau de l’un à l’autre, & tracez le parallélogramme d’en-bas ; vous alignerez par-tout des jalons dont les têtes s’ajustent à la hauteur des jalons & des piquets des encoignures, & vous les mettrez tous à la hauteur de trois piés, vous tendrez un cordeau de l’un à l’autre jusqu’aux jalons d’en-bas, & par des repaires ou hêmes, vous unirez tous le fond du boulingrin. Pour le talus du pourtour vous poserez des piquets de deux toises en deux toises, & en mettrez en pareil nombre & à même distance sur la ligne qui termine le pié du talus, tendez un cordeau de haut-en-bas d’un jalon à son opposé, & faites une rigole ou repaire d’un pié de large suivant le cordeau, coupez la terre ainsi par rigoles en tendant le cordeau de piquet en piquet : pour dresser entierement ce talus, promenez le cordeau de tous sens & d’une rigole à l’autre en faisant suivre un homme qui coupera & arrasera à la bêche les endroits où il y aura trop de terre en suivant exactement le cordeau sans le forcer, c’est la meilleure maniere d’applanir un terrein que le rateau achevera de bien unir & dresser. A l’égard de la piece longue ceintrée qui occupe le fond du boulingrin, il n’est pas plus difficile de la tracer qu’un autre qui seroit sur le terrein d’en-haut, ce que l’on exécutera par les principes indiqués ci-dessus.

Les potagers, légumiers, vergers, pepinieres ne demandent aucune recherche pour la trace ; leur pourtour tracé dans le plan général suffit ; il n’y a plus qu’à tracer au cordeau des rigoles ou des planches en tendant le cordeau de piquet en piquet à la distance de deux piés l’un de l’autre sans y comprendre la lar-

geur des sentiers, ce qui separera tout le terrein en

rigoles ou en planches.

Tracer, (Peinture.) marquer avec un crayon, une pointe de fer, &c. le dessein de quelques chose. On dit tracer un plan, tracer une perspective, un profil. Je n’ai que tracé telle chose. Voyez Trait.

Tracer ne se dit guerre en peinture qu’en parlant de l’architecture qui est dans un tableau ; je viens de tracer mon architecture. A l’égard des autres objets, on dit dessiner.

Tracer la natte, (Nattier.) les nattiers en paille, disent tracer la natte, pour signifier passer alternativement les unes sur les autres, les trois branches de paille dont chaque cordon est composé. (D. J.)

TRACERET, s. m. (Charpent. Menuiserie.) outil de fer pointu dont on se sert en méchanique, pour tracer, marquer & piquer le bois. Le traceret des charpentiers est long de sept ou huit pouces, avec une espece de tête par le haut. Les menuisiers se servent le plus souvent d’une des pointes de leur petit compas de fer au lieu de traceret. (D. J.)

TRACE-SAUTEREAUX, s. m. (Luthier.) outil dont les Facteurs de clavecins se servent pour tracer sur les piéces de bois, dont les sautereaux l’ont faites, les endroits où il faut faire les entailles pour placer les languettes ; cet outil est un morceau de bois, auquel on a formé plusieurs épaulemens ou encoignure. A. B. C. fig. xiv. pl. 17. de Lutherie. dans chacune de ces encoignures sont plusieurs pointes distantes les unes des autres & de l’épaulement, ainsi qu’il convient pour les lignes que l’on veut tracer. On se sert de cet outil comme d’un petit trusquin. Voyez Trusquin.

TRACHEALE le, adj. en Anatomie. l’artere tracheale ou gutturale inférieure vient de la partie posterieure de la souclaviere, & va en serpentant le long de la trachée-artere, se distribuer au glandes thyroïdiennes & au larynx.

Trachée artere, aspera arteria, en terme d’Anatomie ; c’est le canal du vent ou de l’air, appellé vulgairement le siflet ; Gallien lui a donné le nom de trachée, τραχεῖα, parce que ce canal est inégal : c’est pourquoi les Latins l’ont appellé aussi aspera.

La trachée artere est un canal, situé dans la partie moyenne & antérieure du cou, devant l’ésophage. On appelle larynx son extrémité supérieure, d’où elle descend jusqu’à la quatrieme vertebre du dos, où en se divisant, elle entre dans les poumons, voyez nos Planches d’Anat. leur explication, & les articles Ésophage, Larynx, Vertebre, &c.

Elle est formée de cerceaux cartilagineux rangés à distances égales & fort proches les uns des autres, qui deviennent plus petits à mesure qu’ils s’approchent des poumons. Ceux des bronches se serrent de si près l’un l’autre, que dans l’expiration, le second cartilage annulaire entre dans le premier, le troisieme dans le second, & les suivans entrent toujours dans ceux qui les précédent. Voyez Respiration, &c.

Depuis le larynx jusqu’aux poumons, ces cartilages ne forment point des anneaux parfaits ; ils sont plats d’un côté, & ne finissent point le cercle entier ; mais ils ressemblent à l’ancien sigma grec, d’où ils ont pris le nom de sigmoïdes. Leur partie postérieure qui est contiguë à l’œsophage est membraneuse, afin qu’ils puissent mieux se contracter & se dilater, & par-là donner un passage commode aux alimens, lorsqu’ils descendent par le gosier. Voyez Déglutition.

Les cartilages des ramifications de la trachée artere qu’on appelle bronches, forment des anneaux complets ; cependant leurs bronches capillaires n’ont point