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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/800

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Cette ville fut ruinée sur la fin du sixieme siecle, soit par les Sarrasins, soit par les Lombards d’Italie, qui ayant passé les monts, ravagerent les pays qui sont entre le Rhône & les Alpes. A la place de cette ancienne ville de Vaison, on a bâti sur une montagne la nouvelle ville, qui n’est, à proprement parler, qu’une méchante bicoque dépeuplée, de la dépendance du pape, sans fortifications, & dont l’évêque a moins de revenu que plusieurs curés ordinaires. (D. J.)

VAISSEAU, s. m. (Gram.) il se dit en général de tout ustensile propre à contenir quelque chose de fluide ou de solide. La capacité du vaisseau est indéterminée ; il y en a de grands, de petits, de toutes sortes de formes, & pour toutes sortes d’usage ; le tonneau, la caraffe, le verre, la tasse, le calice, &c. sont des vaisseaux.

Vaisseau sanguin, (Physiol.) Les vaisseaux sanguins sont distingués en arteres & en veines. On nomme arteres les vaisseaux qui reçoivent le sang du cœur, pour le distribuer dans toutes les parties du corps. On appelle veines les vaisseaux qui rapportent de toutes les parties au cœur une portion de sang qui avoit été distribué dans ces mêmes parties par les arteres.

Ces sortes de vaisseaux se distinguent aisément dans le corps vivant ; les premiers, c’est-à dire les arteres, ayant deux mouvemens que les veines n’ont pas, ou du moins qui ne s’y montrent pas d’une maniere aussi sensible. Dans l’un de ces mouvemens les arteres sont dilatées, & dans l’autre elles se resserrent. On nomme le premier diastole, & le second systole.

Les anatomistes sont partagés sur le nombre des tuniques des arteres ; les uns les ont multipliées, les autres les ont diminuées. D’autres ont disputé sur leur nature. Sans entrer dans cette discussion, nous en reconnoitrons trois avec la plûpart des écrivains. La plus extérieure vasculeuse, la seconde musculeuse, dont les fibres sont annulaires, & la troisieme nerveuse. Ruysch en ajoute une quatrieme qu’il nomme cellulaire.

Toutes les arteres commencent par deux troncs principaux, dont l’un sort du ventricule droit du cœur pour aller se distribuer aux poumons ; on le nomme artere pulmonaire : le second qui est appellé aorte, prend naissance du ventricule gauche, pour aller se distribuer généralement à toutes les parties, sans en excepter même les poumons ni le cœur.

Les veines commencent où les arteres finissent, de sorte qu’on les considere comme des arteres continuées. Elles ne sont dans leur origine que des enduits d’une petitesse indéfinie, & de l’union de plusieurs rameaux les uns avec les autres, il se forme des troncs d’une grosseur plus considérable, laquelle augmente d’autant plus qu’ils s’éloignent de leurs origines, & qu’ils approchent du cœur.

Les veines n’ont point de mouvement apparent ; il se rencontre dans leur cavité des membranes divisées en soupapes ou valvules, qui facilitent le cours du sang vers le cœur, & empêchent son retour vers les extrémités. Voyez Valvule.

Les veines ont moins d’épaisseur que les arteres : ce qui a donné lieu aux anciens de croire que les veines n’étoient formées que d’une seule membrane ou tunique, & que les arteres en avoient deux ; mais les modernes ont découvert que les veines sont composées à-peu-près des mêmes tuniques que les arteres, avec cette différence néanmoins qu’elles y sont plus minces, & n’ont point le même arrangement. La premiere de ces tuniques est membraneuse, n’étant faite que de plusieurs filets, qui s’étendent pour la plûpart suivant la longueur de la veine ; la seconde est vasculeuse ; la troisieme glanduleuse, & la quatrieme est faite de plusieurs fibres annulai-

res, que quelques-uns disent musculeuses ; car il regne

la même variété d’avis sur la tunique des veines que sur celle des arteres.

On doit observer en général que toutes les arteres sont accompagnées dans leurs distributions d’autant de veines, & qu’il se trouve le plus souvent deux veines pour une seule artere. Il n’en est pas ainsi des veines ; car on en rencontre plusieurs qui ne sont accompagnées d’aucune artere ; telles sont pour l’ordinaire les veines extérieures des bras & des jambes, &c. On juge de-là que les ramifications des veines sont plus nombreuses que celles des arteres.

On observe aussi que les troncs & les principales branches tant des arteres que des veines, conservent ordinairement la même situation dans tous les sujets, mais qu’il n’en est pas ainsi de leur ramification, principalement à l’égard des veines ; car leur situation varie beaucoup, non-seulement dans plusieurs sujets, mais même à l’égard des membres d’un même sujet ; les jeux de la nature sont très-fréquens sur cet article. Voyez Vaisseau sanguin, (Angiol.) (D. J.)

Vaisseau sanguin, (Angiolog.) Les vaisseaux sanguins sont de deux sortes, nommés arteres & veines. L’origine, le décours & les ramifications de ces deux genres de vaisseaux, offrent des variétés sans nombre ; nous exposerons seulement les principales.

1°. Jeux de la nature sur les arteres. Chaque ventricule du cœur produit une maîtresse artere ; l’antérieur jette la pulmonaire ; le postérieur donne naissance à l’aorte.

L’artere bronchiale, devenue fameuse par la description de Ruysch, & par les injections de ses ramifications que j’ai vu souvent dans son cabinet, a une naissance fort incertaine ; tantôt elle vient de la crosse de l’aorte, ou des environs de cette courbure ; quelquefois d’une intercostale, & quelquefois quoique plus rarement, d’un tronc commun avec l’œsophagienne. M. Winslow a vu une communication de l’artere bronchiale gauche, avec la veine azygos ; & il l’a vu une autre fois s’anastomoser dans le corps de cette veine.

L’aorte jette comme on sait, les deux coronaires du cœur, les intercostales & les œsophagiennes. Cependant quelquefois les coronaires sont triples ; les intercostales au nombre de dix de chaque côté, aulieu de sept ou huit qui est le nombre ordinaire ; & on ne rencontre quelquefois qu’une artere œsophagienne, au-lieu de deux. De plus, les œsophagiennes naissent très-souvent des intercostales.

La laryngée est assez souvent double.

Les musculaires du cou varient beaucoup en nombre.

La stylo-mastoïdienne vient souvent du tronc de l’occipitale.

L’artere orbitaire qui naît de la maxillaire, est le plus ordinairement double.

Les sous-clavieres & les carotides ont quelquefois deux troncs communs.

Les trachéales, les médiastines & la thymique, ont leur nombre & leur origine incertaine, & qui varie dans tous les sujets. Les trachéales viennent tantôt de la thymique, tantôt de la sous-claviere, tantôt de la carotide, &c. Les médiastines & les péricardines viennent de plusieurs endroits ; la thymique, la mammaire interne, les diaphragmatiques, l’aorte & les intercostales les produisent. La thymique est quelquefois double, & naît quelquefois du tronc commun de la sous-claviere & de la carotide. Les médiastines manquent assez souvent.

La mammaire externe donne des rameaux dont le décours & la distribution varient dans divers sujets.

Les arteres cervicales sortent souvent de la partie supérieure de la sous-claviere ; mais souvent les ver-