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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/105

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La partie 21, 21, fig. 2. s’appelle la grande anse. Le lieu qu’elle occupe, & la faculté de son jeu, exigent le coude qu’on lui voit : elle se fixe, comme on voit fig. 1. sur chaque patte des bras de presse, aux lieux 21, 21.

La partie 22, 22, fig. 3. s’appelle la petite anse. Ses deux crochets se placent aux deux angles du coude de la grande anse, comme on voit fig. 1.

La partie 23, 23 s’appelle le crochet de la petite anse, fig. 2. Pl. 3. S’il y avoit eu de la place, on le verroit dans le coude de la petite anse.

La partie 24, 24 qui part de l’extrémité, fig. 1. de la branche ou tige du contre-poids, est une courroie de cuir qui vient passer sur la roulette du porte-faix d’en-bas, & s’attacher par son extrémité 24, au milieu du coude de la grande anse.

La partie 25, fig. 1. est un contre-poids attaché, comme on voit, à la branche ou tige 26 du contre-poids qu’on doit reconnoitre, & dont nous avons parlé à propos du fût.

Le crochet 23, 23, fig. 4. dont un des bouts embrasse le coude de la petite anse, tient par son autre bout à l’anneau de la marche du milieu, comme on peut voir fig. 1, Pl. II.

Corollaire premier.

D’où il s’ensuit : 1°. qu’en appuyant du pié sur cette marche, fig. 1. Pl. II. le crochet 23, 23, fig. 1. Pl. II. sera tiré en-bas ; que la petite anse 22, 22, fig. 1. Pl. III. le suivra ; & que la petite anse fera descendre la grande anse 21, 21 : mais la grande anse 21, 21 ne peut descendre que les bras de presse 17, 18, 19 ; 17, 18, 19 ; ou plûtôt leurs vis de marteau 20, 20, ne viennent frapper sur les grandes pieces 1, II, 2, 3 ; 1, II, 2, 3 ; que la courroie 24, 24 qui passe sur la roulette du porte-faix d’en-bas, ne soit tirée en embas ; qu’elle ne fasse monter la tige ou branche 26 du contre-poids, & que cette tige n’entraine en-haut le contre-poids 25.

Corollaire II.

D’où il s’ensuit : 2°. que si on leve le pié de dessus la marche, alors tous les mouvemens se feront en sens contraire. Rien ne retenant plus le contre-poids 25, il descendra ; sa branche 26 descendra avec lui ; la courroie 24, 24 avec la branche : mais la courroie passant sur la roulette, ne peut descendre qu’elle ne tire en-haut & ne fasse monter la grande anse 21, 21. La grande anse montera ; les bras de presse 17, 18, 19 ; 17, 18, 19 se releveront ; la petite anse 22, 22 montera ; son crochet 23, 23 la suivra ; & la marche suivra le crochet, se relevera, & tout se restituera dans l’état que représente la fig. 1. de cette Pl. III.

Ce second assemblage forme ce qu’on appelle communément la cage du métier, sa carcasse, son corps, ses parties grossieres. Nous allons passer à ce que les ouvriers appellent l’ame du métier. Les parties se multiplieront ici au point, que je ne peux trop conseiller au lecteur de se familiariser avec ce second assemblage, & avec le jeu & les noms de ses parties.

Troisieme Assemblage. même Pl. III. fig. 5.

On voit dans la figure 5. de cette planche, quatre pieces assemblées. Les deux pieces semblables 27, 28, 29 ; 27, 28, 20, s’appellent porte-grilles ou chameaux de la barre fondue : la piece qu’on appelle bois de grille, & dont nous allons parler, se fixe sur leurs parties 28, 29 ; 28, 29, par des vis & des écrous à oreilles. Les extrémités des vis passent dans les ouvertures longitudinales qu’on y voit : on leur a donné cette figure, afin qu’on pût les avancer ou reculer à discrétion. La piece 30, 30 s’appelle petite barre de dessous ; & celle 31, 31, qui est fixée sur le milieu de la petite barre de dessous, est un porte-roulette garni de sa roulette, du boulon de la roulette, & de la goupille du boulon.

La figure 6. est l’assemblage des pieces précédentes, & du bois de grille garni de sa grille. On voit 32, 32 ; 32, 32, les vis qui traversent le bois de grille 33, 33, qui passent dans les ouvertures longitudinales des parties 28, 29 ; 28, 29 des chameaux, & qui fixent le bois de grille sur ces chameaux. La grosse piece 33, 33 s’appelle bois de grille. La grille est l’assemblage de deux rangées paralleles & perpendiculaires des petits ressorts plantés dans le bois de grille. Il est très-à-propos de connoître la configuration de ces petits ressorts, & d’en examiner l’arrangement. Ils sont plantés parallelement : ils laissent entre eux un petit espace ; & ceux qui forment la ligne de derriere, correspondent exactement aux intervalles que laissent entr’eux ceux qui forment la ligne de devant. L’extrémité supérieure de chacun de ces petits ressorts est renversée en-arriere, & forme une espece de plan incliné. La partie qui est immédiatement au-dessous de ce plan incliné est une cavité, qu’on peut regarder comme formée de deux autres petits plans inclinés, dont la rencontre forme un angle, & fait le fond de la petite cavité. La partie qui est immédiatement au-dessous de la petite cavité, est un quatrieme plan incliné, qui a le reste du ressort pour sa longueur.

La figure 7. est un des petits ressorts de grille détaché. La partie ab est le premier plan incliné ; la partie bc est le second ; la partie cd est le troisieme ; & la partie df est le quatrieme.

La figure 8. est ce qu’on appelle la barre fondue ou fendue : barre fondue, parce que la partie inférieure de son chassis est coulée & remplie d’étain ; barre fendue, à cause des ouvertures ou fentes que laissent entr’eux les petits quarrés de cuivre dont elle est garnie. Cette barre fondue ou fendue est composée de plusieurs pieces dont nous allons parler. 34, 34 ; 34, 34, sont deux côtés du chassis : 35, 35 ; 35, 35, sont deux pieces de commodité qui s’ajustent, comme on les voit avec les deux côtés, & qui servent à supporter la barre fondue : 36, 36 ; 36, 36, sont deux charnieres dont l’usage est de recevoir les contre-pouces ; pieces dont nous allons parler. On voit, fig. 9. une de ces charnieres : elle est percée à sa partie inférieure de deux petits trous, dans lesquels on fait passer une goupille qui traverse en même tems les deux côtés de la barre, & qui fixe la charniere entre ces côtés. Les deux quarrés de sa partie supérieure sont aussi percés dans le milieu, de même que tous les quarrés & autres parties prises entre les côtés de la barre fondue. On dira tout à l’heure l’usage de ces ouvertures. Les pieces 37, 37, sont deux autres charnieres, toutes semblables aux précédentes, & pareillement assemblées avec les côtés de la barre fondue ; mais dont l’usage est de recevoir d’autres pieces qu’on appelle tirans : 38, 38, 38, 38, &c. sont les cuivres de la barre fondue. On voit, fig. 10. la forme d’un de ces cuivres. Leur partie inférieure ou leur queue s’insere entre les côtés de la barre fondue, & le quarré de la partie supérieure demeure supporté sur ces côtés. Ces deux parties sont percées l’une & l’autre, comme on voit, & comme nous avons dit. Tous ces cuivres sont exactement semblables ; tous placés parallelement les uns aux autres, & laissant tous entr’eux le même petit intervalle. Quand on les a bien disposés, on coule de l’étain dans le dessous du chassis de la barre fondue : cet étain remplissant exactement le chassis, entre dans les trous pratiqués aux queues des cuivres, & les fixe solidement dans la disposition qu’on leur a donnée. C’est le nombre de ces cuivres qui marque la finesse d’un métier ; plus il y a de cuivres, plus un métier est fin. L’intervalle du premier au dernier cuivre est ordinairement de quinze pouces. On pourroit le prendre plus grand : mais l’expérience l’a déterminé de cette longueur. On divise cet intervalle