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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/144

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massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossé : on le place ordinairement vis-à-vis les angles saillans des bastions & des demi-lunes, & sur le prolongement des capitales de ces ouvrages.

On fait des bâtardeaux dans les fossés d’une place, pour en retemir l’eau & empêcher qu’elle ne s’écoule par les endroits du fossé qui se trouvent plus bas que les autres.

Pour qu’un bâtardeau soit bon & solide, il doit avoir depuis 15 piés jusqu’à 18 piés d’épaisseur. On le construit vis-à-vis les angles saillans des ouvrages de la fortification ; parce que dans tout autre endroit il pourroit servir de couvert à l’ennemi dans le passage du fossé contre le feu de la place. Sa partie supérieure forme une espece de toît en dos d’âne, & elle se nomme la cape du bâtardeau. On construit sur le milieu de la cape une petite tour d’environ 6 ou 7 piés de hauteur, & d’autant de diametre ; elle sert à empêcher qu’on marche sur la cape, & elle s’oppose ainsi à la desertion des soldats. Voyez un bâtardeau en D, Pl. IV. de Fortific. fig. 3. (Q)

BATARDIERE, s. f. (Jardinage.) est un lieu de passage ; c’est la place dans un jardin où l’on transplante des arbres tout greffés tirés de la pépiniere, & que l’on y met en réserve.

Pour les mieux lever en motte dans la suite, on les plante à 6 ou 7 piés de distance l’un de l’autre sur des alignemens tirés au cordeau.

Les fruits à noyau sont ordinairement séparés d’avec ceux à pepin.

On les leve pour être transportés trois ans après avoir été greffés dans la pépiniere.

On laboure & on taille ces arbres, qui donnent souvent de très-beaux fruits. (K)

BATARDISE, f. f. (droit de) terme de Jurispr. est le droit qu’ont les souverains en France, & en certains cas les seigneurs haut-justiciers, de s’approprier la succession des bâtards morts sans enfans & sans avoir disposé de leur bien par donation ou ordonnance de derniere volonté. Voyez Batard. (H)

BATATE, TOPINAMBOUR ou POMME DE TERRE, s. f. (Hist. nat. & Jard.) On en distingue de trois especes ; celle d’Espagne, celle de la Virginie, & celle du Canada. La premiere a passé de Newfoundland dans les jardins d’Espagne. Elles ont toutes les trois à-peu-près les mêmes propriétés médicinales.

On doit les choisir grasses, bien nourries, tendres, rougeâtres en-dehors, blanches en-dedans, & d’un goût approchant de celui de l’artichaut. Elles nourrissent, elles humectent beaucoup, elles adoucissent les acrimonies de la poitrine : mais elles engendrent des humeurs grossieres, & excitent des vents.

Ces fruits ou plûtôt ces racines sont émollientes, & bonnes pour prévenir ou dissiper les maladies qui proviennent de la rigidité des fibres ; c’est un aliment convenable à ceux qui font beaucoup d’exercice, & aux gens bilieux, & à tous ceux dont les humeurs sont trop acres & trop agitées.

Batate cathartique ou Cacamote hanaquiloni, (Med.) Les racines prises à la dose de deux onces sur le point de se mettre au lit, purgent doucement & sans danger. On dit que cette batate est douce & agréable au goût, & ne le cede en rien à nos pois. (N)

* BATAVES, s. m. pl. (les) Hist. mod. & Géog. Il est fait mention de ces peuples dans les commentaires de César, & autres écrivains anciens. Ils occupoient une partie de la Hollande méridionale, une partie du duché de Gueldre & de la seigneurie d’Utrecht. On entend aujourd’hui par Bataves les Hollandois.

* BATAVIA, (Géog.) ville d’Asie dans l’île de

Java, au royaume de Bantan. Long. 124. 30. lat. mérid. 6. 10.

* Batavia, (Géog.) nom d’une riviere de la terre Australe, dans la province appellée Carpentaria, vers la mer.

BATAYOLLES, s. f. pl. (Marine.) ce sont des pieces de bois, ou gros bâtons quarrés d’environ quatre pouces, & de la hauteur de trois piés, qui sont attachées perpendiculairement par le dedans aux bacalas. Voyez la Planche II. n°. 19. (Z)

BATE, s. f. en terme de Fourbisseur, est cette partie polie & luisante d’un corps d’épée, sur laquelle on monte la moulure. Voyez Corps d'épée, & Moulure.

Bate d’une boîte de montre. Voyez Boîte de montre, & la fig. 12. Pl. XII. de l’Horlogerie.

Bate, en terme de Metteur-en-œuvre ; c’est la partie élevée perpendiculairement sur le fond de la boîte ou tabatiere, qui en fait les côtés & le contour, & qui forme la cuvette. Voyez Cuvette & Boîte.

Bates ou Rouelles, terme de Potier-d’Etain ; ce sont des plaques d’étain jettées en moule toutes plates ; elles servent à faire des pieces de rapport. Voyez Pieces de rapport.

BATEAU, BATEAUX, s. m. On nomme ainsi, en terme de Marine, diverses sortes de petits vaisseaux que l’on mene à la voile & à la rame, mais qui sont faits plus matériellement & plus forts que les chaloupes : l’on a aussi de grands bateaux portant mâts, voiles & gouvernail, & qui ne peuvent aller qu’à la voile.

Il y a différentes especes de bateaux, auxquels on donne différens noms, suivant leur forme, leur usage, & les lieux où l’on s’en sert. Ainsi on peut renfermer sous ce nom, la chaloupe, la barque, l’esquif, le canot, le paquebot, le coche-d’eau, le bac, le flibot, la patache, la gondole, le ponton, la felouque, le bateau-marnois, le bateau-foncet, le chaland, le bateau de selle, le bateau de poste, le bachot, la nacelle, le batelet, &c. & quelques autres.

Bateaux à eau, (Marine.) Les bateaux ou barques à eau sont destinés en Hollande à amener de l’eau douce dans les lieux où il n’y en a pas, comme l’on fait à Amsterdam pour les brasseurs de bierre, & quand l’eau de pluie manque : on s’en sert encore pour aller querir de l’eau de mer dont on fait du sel. Ceux qui amenent de l’eau douce sont fort plats, & enfoncent dans l’eau presque jusqu’au bord, ou du moins à un pié du bord, lorsqu’ils sont chargés : ils ont un peu de relevement à l’avant & à l’arriere, & il y a des trous dans le carreau par où s’écoule l’eau qui y tombe ou qui y entre de dehors : les coutures en sont fort bien calfatées ou goudronnées : on y fait entrer l’eau par un trou qui est dessous, qu’on bouche quand le bateau est plein.

Ceux qui amenent de l’eau salée, sont faits à la maniere des semaques, & matés en fourche. (Z)

* Bateaux maires ; c’est ainsi qu’on appelle ceux qui sont destinés au transport des sels.

* Bateaux de poste ; c’est ainsi qu’on appelle ceux qui sont établis sur la Loire & sur le Rhone. Ils sont étroits & plats, & font une très-grande diligence.

* Bateaux de selles ; c’est ainsi qu’on appelle à Paris de grands bateaux longs, plats, & garnis à leurs extrémités de deux roues à godets, qui puisent de l’eau & la jettent dans des canaux qui la conduisent sur des bancs & ailleurs où peuvent en avoir besoin les blanchisseuses, à l’usage desquelles sont ces bateaux : elles y vont laver leur linge en payant.

* Bateaux (ais de) ; ce sont ceux qui proviennent du déchirement des vieux bateaux. Les menuisiers les achetent, & s’en servent par-tout où le bois neuf n’est pas nécessaire. Le commerce en est consi-