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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/253

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chands, négocians & banquiers se servent pour écrire leurs dettes actives & passives.

Ce livre est du nombre de ceux qu’on appelle livres d’aides, ou livres auxiliaires ; & il se tient en débit & en crédit, ainsi que le grand livre. On lui donne divers autres noms, comme livre des échéances, livre des mois ou des payemens, carnet. Voyez Carnet, Livre des Echéances, &c.

Autrefois les marchands, négocians & banquiers de Lyon, portoient sur la place du change un petit livre qu’ils appelloient bilan des acceptations, sur lequel ils écrivoient toutes les lettres de change qui étoient tirées sur eux à mesure qu’elles leur étoient présentées.

On appelle dans la même ville l’entrée ou l’ouverture du bilan, le sixieme jour du mois des payemens, jusqu’au dernier jour duquel mois inclusivement on fait le virement des parties ; chaque négociant écrivant de son côté sur son bilan les parties qui ont été virées. Le bilan que les négocians portent sur la place du change pour ce virement, s’appelle aussi carnet. Voyez Carnet & Virement.

Si un marchand ou négociant qui a coûtume de porter son bilan sur la place, ne s’y trouvoit pas au tems des payemens ordinaires, & sans cause légitime, il seroit réputé avoir fait faillite : & lorsqu’en cas de faillite il veut s’accommoder avec ses créanciers, il doit leur présenter son bilan, c’est-à-dire, un état au vrai de ses affaires.

Bilan se dit encore de la solde du grand livre ou d’un compte particulier, ou de la clôture d’un inventaire, mais improprement ; on se sert mieux du terme de balance. Voyez Balance. (G)

* BILBAO, (Géog.) ville capitale & port de la Biscaye, à l’embouchure du Nervio qui s’y jette dans l’Océan, appellé en cet endroit mer de Biscaye. Il s’y fait un très-grand commerce. Long. 14. 30. lat. 43. 23.

* BILBER ou BERBER, (Géog.) ville de Perse dans la province de Segistan, à la source de la riviere d’Ilmentel.

BILBOQUET, s. m. terme d’ouvrier de Bâtiment ; ils appellent ainsi les petits carreaux de pierre, qui ayant été sciés dans une pierre tendre, ou tranchés dans une pierre dure, restent dans le chantier, & ne sont propres qu’à faire du moilon.

Ils donnent encore ce nom aux moindres carreaux de pierre provenant des démolitions d’un vieux bâtiment. (P)

Bilboquet, en terme de Doreur, est un morceau d’étoffe fine attaché à un petit morceau de bois quarré, pour prendre l’or & le mettre dans les endroits les plus difficiles, comme dans les filets quarrés, dans les gorges & les autres lieux creux. Voyez Pl. du Doreur, fig. 17.

Bilboquet, à la Monnoie, est un morceau de fer en forme d’ovale, très-allongé, comme on le voit en A B, Pl. V. fig. 2. au milieu duquel est un cercle en creux de la grandeur du flanc que l’on veut ajuster, & au centre un petit trou E, pour repousser le flanc en-dehors, lorsque le flanc se trouve trop attaché au bilboquet. Il est facile de concevoir le reste de cet instrument, qui n’a rien que de très-simple.

Il y a autour d’une longue table une quantité de bilboquets, où les tailleresses & les ajusteurs liment les flancs. Voyez Ajuster & Tailleresses

Bilboquet, terme d’Imprimerie : on désigne par ce mot certains petits ouvrages de ville qui s’impriment, tels que les billets de mariage, de bout-de-l’an, ou adresses de marchands, avis au public, &c.

Bilboquet ; c’est chez les Paumiers la partie A de l’instrument appellé chevre, fig. 15. cette partie est fixée perpendiculairement sur le banc B : son sommet est tourné en globe, dont la partie supérieure est concave. C’est dans cette concavité que le Paumier

frappe sa balle, l’arrondit, & la forme quand il l’a

faite. Voyez Chevre.

Bilboquet ou Moule ; c’est un instrument dont les Perruquiers se servent pour friser les cheveux qu’ils destinent à faire des perruques. Cet instrument est un morceau de bois tourné, long d’environ deux pouces, arrondi par les extrémités : il est de la grosseur du pouce par les deux bouts, & un peu plus menu par le milieu : c’est sur ce milieu qu’on roule les cheveux pour les friser. Voyez la Planche du Perruquier.

Bilboquet, s. m. (jeu) petit bâton tourné, avec une cavité à chacun de ses bouts ; on jette en l’air une petite boule attachée à un fil qui tient au milieu du bilboquet, & on tâche de la faire retomber & rester dans une des deux cavités.

BILE, dans l’économie animale, est une liqueur jaune & amere, séparée du sang dans le foie, & portée par les pores biliaires dans le conduit hépatique, & dans la vésicule du fiel, & ensuite déchargée par le conduit commun ou canal cholidoque, dans le duodenum. Voyez Foie, &c. Ce mot vient du Latin bilis, que quelques-uns font venir du Grec βία, violence ; parce que les gens bilieux sont sujets à la colere ; d’autres le font venir du Latin bullire, bouillir.

On distingue deux sortes de bile, l’hépatique & la cystique : la premiere, plus particulierement appellée bile, est séparée immédiatement dans le foie, d’où elle est rapportée dans le conduit hépatique : la seconde appellée fiel, est séparée pareillement dans le foie, d’où elle coule par le conduit cystique dans la vésicule du fiel. Voyez Fiel, Vésicule, Pore, &c.

Voici ce qui a donné lieu à cette distinction. Malpighi regardoit comme une des sources de la bile, les glandes de la vésicule du fiel, & du conduit cystique & hépatique. Bartholin a aussi décrit ces glandes, mais Reverhorst n’en fait point mention, & Ruisch n’a représenté que quelques lacunes semblables à des cryptes, &c. Sylvius avoit autrefois affirmé que la bile étoit produite dans la vésicule par l’artere hépatique ; d’autres ont pensé avec Malpighi, que cette bile étoit séparée par les glandes de la vésicule du fiel ; mais Seger a fait voir par expérience, que la vésicule reste vuide dans un chien vivant, dont on a lié le canal cystique, ou qu’on n’y trouve que du mucus, que rien ne coule des arteres dans la capacité vuide de la vésicule, qui a été encore trouvée vuide, quand le canal cystique obstrué, ou le foie skirrheux, ont empêché qu’il ne se fît une aussi abondante sécrétion de bile qu’à l’ordinaire : desorte qu’il est probable que ces glandes séparent plûtôt un mucus qui enduit le tissu réticulaire de la vésicule, & le met à l’abri de l’acrimonie mordicante que la bile acquiert en croupissant. Reste donc que la bile qui se trouve dans la vésicule du fiel soit apportée par des conduits particuliers ou par le canal cystique. Il n’est pas douteux que ces conduits qu’on nomme hépati-cystiques ne se découvrent dans la plûpart des animaux : mais quant à la distinction qu’en fait Bianchi en cyst-hépatiques, venant des principales branches du conduit hépatique, & s’insérant autour du col de la vésicule, pour y porter la bile, & en hépati-cystiques, venant des plus petits rameaux du canal hépatique pour s’ouvrir çà & là au fond de la vésicule, & y porter la bile ; cette distinction ne paroît pas avoir lieu dans l’homme & dans les animaux semblables à l’homme. En effet, il est démontré qu’il n’y a pas de canal intermédiaire entre le conduit hépatique & la vésicule dans l’homme ni dans le chien ; car le souffle poussé par le canal cholidoque, ne change rien dans la vésicule, le canal cystique étant lié ; au lieu que dans le bœuf on la voit sur le champ s’élever, &c. La bile hépatique passe donc dans la vésicule du fiel par le conduit cystique, comme on peut le déduire de ce que nous