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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/272

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Ce mot vient, à ce qu’on prétend, de l’Allemand wey-wach, qui signifie double garde. (Q)

* BIUTHERE, (Géogr.) petite riviere de la Romanie, dans la Turquie, en Europe, qui se jette dans la mer de Marmara.

* BIXA, (Hist. nat. bot.) arbrisseau qui croît au Bresil, de la grandeur à peu-près d’un citronier ; on l’appelle aussi changuarica ou pamaqua. Sa feuille est verte & hérissée, & ressemble à celle de l’orme ; l’écorce du tronc & des branches est d’un jaune rougeâtre ; le bois en est blanc & armé de pointes. Cet arbre porte des fleurs composées de cinq feuilles, d’un rouge pâle comme les roses, sur lesquelles se forment des gousses de la grosseur d’une amande verte, qui s’ouvrent lorsque le fruit est mûr ; il y a dedans des grains d’un beau rouge, semblables à des grains de raisin, excepté qu’ils sont plus arrondis ; en ne faisant que les laver dans l’eau, ils lui donnent une couleur de carmin. La racine est d’un goût fort, mais agréable ; les Indiens s’en servent au lieu de safran. Cet arbre est verd pendant toute l’année, il porte son fruit au printems, c’est alors qu’on le coupe ; on prétend qu’il en sort du feu comme d’un caillou lorsqu’on le frappe. Son écorce sert à faire des cordes aussi bonnes que celles de chanvre ; la graine prise intérieurement arrête le cours de ventre, & calme les ardeurs de la fievre.

BIZA, s. m. (Commerce.) monnoie d’argent du Pégu, qui a cours pour un demi-ducat & quelque chose de plus ; le biza vaut cinq livres cinq sous cinq deniers, argent de France. Il y a aussi des doubles biza qui sont d’or, mais très-rares, & le plus souvent altérés.

* BIZACENE (la) Géogr. ancienne contrée de l’Afrique, bornée à l’orient par le fleuve Triton, a l’occident par la Numidie, au midi par la Libye intérieure ; c’est aujourd’hui une partie du royaume de Tunis.

* BIZARRE, FANTASQUE, CAPRICIEUX, QUINTEUX, BOURRU, (Gramm.) termes qui marquent tous un défaut dans l’humeur ou l’esprit ; par lequel on s’éloigne de la maniere d’agir ou de penser du commun des hommes. Le fantasque est dirigé dans sa conduite & dans ses jugemens par des idées chimériques qui lui font exiger des choses une sorte de perfection dont elles ne sont pas susceptibles, ou qui lui font remarquer en elles des défauts que personne n’y voit que lui : le bizarre, par une pure affectation de ne rien dire ou faire que de singulier : le capricieux, par un défaut de principes qui l’empêche de se fixer : le quinteux, par des révolutions subites de tempérament qui l’agitent ; & le bourru, par une certaine rudesse qui vient moins de fond que d’éducation. Le fantasque ne va point sans le chimérique ; le bizarre sans l’extraordinaire ; le capricieux, sans l’arbitraire ; le quinteux, sans le périodique ; le bourru, sans le maussade, & tous ces caracteres sont incorrigibles.

BIZE, sarda s. f. (Hist. nat. Ichthyologie.) poisson de mer ressemblant à la pélamyde : il est lissé & sans écailles, à l’exception des endroits qui sont sous les nageoires placées auprès des oüies : c’est-là seulement qu’il a des écailles qui font distinguer la bise de la pélamyde, qui n’en a nulle part. Au reste ces deux poissons sont si semblables, que l’on prendroit aisément l’un pour l’autre. Cependant la chair de la bize n’est pas si tendre que celle de la pélamyde, & ses dents sont plus grandes & plus courbées au dedans de la bouche. Rondelet. Voyez Pélamyde. Poisson. (I)

Bizé à deux têtes, (outil de Cordonnier.) il est de buis & sert à régler la trépointe du derriere du soulier. Voyez la fig. 4, Pl. du Cordonnier-Bottier.

* BIZEBANI ou BIZEHAMI, (Hist. mod.) on nomme ainsi à la cour du grand-seigneur un cer-

tain nombre de sourds & muets : ils sont en état

non seulement de se faire entendre par signes, mais encore de tenir un discours suivi de cette façon. Au reste l’usage de parler par signes est si commun dans le sérail, que presque tout le monde y entend ce langage. On choisit quelques uns de ces bizebanis pour servir de bouffons & amuser sa hautesse.

BIZEGLE, (chez les Cordonniers) est un morceau de buis qui sert à lisser le devant des semelles. Voyez la fig. 5, Planche du Cordonnier-bottier.

* BIZU, (Géog.) ville d’Afrique, en Barbarie, au royaume de Maroc, capitale de la province d’Eskur.


* BLABE, (Géog. anc.) île du bosphore de Thrace, vers l’Asie & la Chalcédoine, proche du promontoire appellé Lembus.

* BLACKBORN, (Géog.) petite ville de la province de Lancastre en Angleterre.

* BLACKWATER, (Géog.) il y a deux rivieres de ce nom en Irlande, & une en Angleterre dans le comté d’Essex.

* BLADNOCK, (Géog.) riviere de l’Ecosse méridionale dans le comté de Galloway.

* BLAFFERT ou PLAPPERT, (Commerce.) petite monnoie usitée en Allemagne dans l’électorat de Cologne. Le blassert vaut 4 albus, & 45 albus font un écu d’Empire ou ryxdaller : nous évaluons le blaffert à trois sols de deniers de notre argent.

* BLAINVILLE, (Géog.) ville de Lorraine, sur la rive méridionale de la Meurthe, proche Luneville.

BLAIREAU, TAISSON, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) taxus, meles ; animal quadrupede. On en a distingué deux especes, dont l’une ressemble par le museau à un chien, taxus caninus ; & l’autre à un cochon, taxus suillus : on a aussi prétendu que celui-ci avoit le pié fourchu, au contraire de l’autre qui a des doigts.

Aldrovande a donné des gravures de ces deux especes : si elles existent réellement toutes les deux, il est certain que celle qui ressemble au porc, est bien plus rare que l’autre qui est bien connue & fort fréquente. Le blaireau qui ressemble au chien par le museau, a le corps gros & racourci, le cou court, le poil rude & long à peu près comme des soies de cochon ; la couleur des poils du dos est d’un jaune fort pâle à leur racine, brun ou noir dans le milieu, & jaune blanchâtre à l’extrémité ; de sorte que le dos de cet animal est mêlé de noir & de blanc : c’est pourquoi on lui a donné le nom de grisart. Le poil des côtés & du ventre est d’un jaune pâle ; celui de la gorge, des épaules & des pattes est presque noir. Il y a une bande blanche qui s’étend depuis le sommet de la tête jusqu’au bout du museau : de chaque côté de cette bande, on en voit une autre qui est noire & de figure pyramidale, dont la pointe est en-avant ; ces deux bandes s’étendent depuis les narines jusqu’aux oreilles, en passant par-dessus les yeux : au dessous de ces bandes noires, le poil est blanchâtre sur les levres. La queue est courte, grosse, & garnie de poils longs & forts. Les oreilles sont courtes, arrondies, & assez semblables à celles du rat domestique. Les yeux sont petits. Les dents de ce blaireau sont semblables à celles du chien. Il a le museau fort pointu, & le derriere de la tête large, à peu-près comme le renard. Les pattes sont courtes ; les ongles des piés de devant sont plus longs que ceux des piés de derriere : c’est à l’aide de ces grands ongles que le blaireau creuse en terre comme les lapins, & y fait des terriers qu’il habite. Il est carnassier ; il se nourrit de lapins, des oiseaux qu’il peut attraper, &c. Cet animal a sous la queue au-dessus de l’anus un assez grand orifice, qui communique dans une sorte de bourse ou de sac assez peu profond. Cette cavité est garnie de poils, & en-