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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/325

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se mouline, & ne résiste pas beaucoup ; il ne laisse pas néanmoins de durer assez long-tems, lorsqu’il n’est pas exposé aux injures de l’air ni à l’humidité. Il a depuis quinze pouces jusqu’à vingt-quatre de hauteur ; on s’en sert aux façades intérieures des bâtimens, & pour faire des rampes & des appuis ; on en tire aussi des colonnes : celui qui a un lit coquilleux & des molieres, est le meilleur.

* BON-CHRÉTIEN, s. m. (Jardinage.) espece de poire fort grosse & fort vantée pour la bonté de son goût. Il y en a de plusieurs especes ; les principales sont le bon-chrétien d’été, & le bon chrétien d’hyver : celui d’été est beurré, long, pyramidal & assez gros ; ce-fruit porte jusqu’à quatre pouces de diametre par son milieu, sur cinq à six de hauteur ; sa couleur naturelle est jaune : il demeure sur l’arbre depuis le mois de Mai jusqu’à la fin d’Octobre, & se conserve quatre à cinq mois dans la serre. Celui d’hyver a la même forme que celui d’été : sa chair est cassante, sa saveur agréable, & son eau douce & sucrée. Son défaut est d’être un peu coriasse & pierreux. Les curieux distinguent plusieurs sortes de bon-chrétiens, tant d’hyver que d’été : mais toutes ces distinctions sont de fantaisie.

La Quintinie fait encore mention du bon-chrétien d’été musqué, & du bon chrétien d’Espagne : le premier de ces fruits est une poire de la grosseur d’une belle bergamotte, blanche d’un côté, rouge de l’autre, d’une chair entre le tendre & le cassant, & pleine d’eau & de parfum. Le second a tout-à-fait la forme du bon-chrétien d’hyver : mais il est rouge d’un côté, & piqueté de points noirs, d’un blanc jaunâtre de l’autre ; sa chair est très-cassante, son eau douce, sucrée, & assez agréable, quand il est mûr ; ce qui arrive assez communément depuis la mi-Novembre jusqu’à la mi-Décembre, & quelquefois en Janvier.

Au reste on ne peut guere avoir aucun de ces bon-chrétiens d’une certaine beauté, qu’on n’en mette les arbres en espalier ; on n’en obtient autrement que dans des jardins d’une exposition très-favorable.

BOND, s. m. se dit en général de l’action d’un corps en mouvement qui rejaillit à la rencontre de la terre, ou d’un autre corps sur lequel il tombe.

Bond, terme de Paumier, c’est l’action d’une balle qui après avoir frappé par terre rejaillit & se releve. Une balle prise au premier bond est aussi bonne que celle qu’on renvoye de volée : mais le second bond ne vaut rien.

Bond faux. Le faux bond est celui qui ne se faisant point selon la regle ordinaire de l’incidence des corps mûs en ligne droite, trompe le joüeur, & lui fait manquer la balle. Voyez Reflexion.

Bond, (Manege.) est un saut que le cheval fait en s’élevant subitement en l’air, & retombant à sa même place. Aller par sauts & par bonds. Voyez Aller. (V)

BONDE, s. f. est une longue piece de charpente équarrie par un bout, & faite en forme de cone tronqué, que l’on pose dans un trou de la rigole pratiquée à l’endroit le plus creux d’un étang, pour le pouvoir vuider à fond quand on le veut pêcher. Cette bonde est soûtenue par un chassis de charpente avec un chapeau. (K)

* Bonde, (Hist. nat.) arbre d’une grandeur & grosseur prodigieuse qui se trouve au royaume de Quoya ; il a plus de six ou sept brasses d’épaisseur ; son écorce est toute hérissée d’épines ; son bois est huileux : on en fait plusieurs ustenciles de ménage, aussi bien que des canots : ses cendres lessivées sont propres à faire de fort bon savon, en les mêlant avec de la vieille huile de dattes.

BONDEN, (Hist. mod.) c’est un écueil fameux qui se trouve dans le golfe de Bothnie, qui se présente

de loin comme un grand château bien bâti, & qui

de près n’est qu’un assemblage de rochers.

BONDENO, (Géog.) bourg du Ferrarois dans l’état du saint Siége, sur le Panaro, près de son embouchure dans le Pô.

BONDON, terme de Tonnelier, est une cheville de bois grosse & courte dont on bouche le trou qu’on laisse au-dessus des tonneaux, pour pouvoir les remplir & leur donner de l’air quand on le veut.

Bondon se prend aussi quelquefois pour le trou qu’on ferme avec la cheville appellée bondon.

BONDONNER un tonneau, façon de parler qui signifie quelquefois y percer avec la bondonniere un trou pour mettre le bondon, & quelquefois boucher ce trou avec la cheville appellée bondon.

BONDONNIERE, instrument de Tonnelier fait en forme de tarriere de figure conique, & dont le bout qui se termine en pointe est amorcé & tourné en vis : les Tonneliers s’en servent pour percer dans une des douves des futailles le trou où se met le bondon. V. Tonnelier.

La bondonniere est emmanchée dans le milieu, d’un cylindre de bois long d’un pié, rond, de deux pouces ou environ de diametre par le milieu, & plus petit par les extrémités. Voyez les Pl. du Tonnelier, & celles du Taillandier. Ce sont les Taillandiers qui font les bondonnieres.

BONDORFF, (Géog.) bourg de la Souabe dans la forêt Noire.

* BONDRÉE, (Hist. nat.) oiseau de rapine qui a le bec court, la tête plate & grosse, le cou fort court, garni de beaucoup de plumes. Il est en-dessus d’une couleur brune & obscure : mais il a le ventre blanc, marqueté de plusieurs taches brunes, oblongues ; il a la queue large. Aldrovandus lui donne trois testicules ; c’est ce qui l’a fait appeller en Latin buteo triorchis, ce qui est dérivé du mot Grec τριόρχης. Voyez Buse.

BONDUC, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est polypétale ou monopétale, profondément découpée en plusieurs parties, mais cependant d’une figure approchante de celle des fleurs irrégulieres. Il s’éleve du fond du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit en silique pointu, le plus souvent hérissé de pointes : ce fruit renferme une ou deux semences rondes, dures, & lisses. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voy. Plante. (I)

La plante nommée Bonduc est d’usage en Medecine. Ses baies sont rondes & de couleur cendrée, blanches en-dedans, ameres & insipides.

On s’en sert dans les hernies ; elles dissipent les vents, soulagent dans la colique, fortifient l’estomac, provoquent les regles & chassent la pierre. Dale. (N)

BONELLES, (Géog.) petite ville de l’île de France à neuf lieues de Paris.

BON-HENRI, Bonus Henricus, s. m. (Hist. nat. bot.) plante qui doit se rapporter au genre appellé patte-d’oie. Voyez Patte-d’oie.

* Le bonus-henricus, ou la tota-bona, a la racine épaisse, jaunâtre, garnie de quelques fibres, acre, & amere ; les tiges nombreuses, cannelées, creuses, en partie droites, en partie couchées sur la terre, légerement velues, longues d’un pié ou d’une coudée ; les feuilles triangulaires, comme celles de l’arroche ou du pié-de-veau, & quelquefois assez semblables, lisses en-dessus, couvertes d’une fine farine en-dessous, portées sur de longues queues, & posées alternativement sur des tiges, d’une saveur un peu nitreuse : les fleurs au sommet des tiges, ramassées en épi, petites, sans pétales, composées de plusieurs étamines jaunes qui s’élevent d’un calice découpé en plusieurs parties ; le pistil dégénérant en une petite graine arrondie, applatie, approchant de la forme de rein, noire dans sa maturité, renfer-