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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/370

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dans les limons de l’escalier ; & toutes deux vont se réunir en moufles sous le milieu des marches, où elles sont serrées par une clavette.

Il y en a à doubles clavettes ; ce sont ceux qui ont des clavettes aux deux extrémités.

Il y a des boulons de limons d’escalier : ceux ci sont à vis, & servent à retenir les limons avec les courbes.

BOULONNOIS, (Géog.) contrée de France dans la Picardie, dont Bologne est la capitale. Ce pays fut uni à la couronne par Louis XI. Son commerce principal consiste en charbon de terre, en beurre, harengs, & liqueurs fortes. Le Boulonnois a environ douze lieues de long, sur huit de large.

BOUQUE, s. f. (Marine.) les navigateurs se servent quelquefois de ce terme pour signifier entrée ou passe. V. Débouquement & Débouquer. (Z)

BOUQUET, s. m. on donne ce nom au propre à un amas de fleurs cueillies, liées ensemble, & destinées à parfumer un lieu ou une personne : mais il s’est transporté au figuré à une infinité d’autres choses : en voici quelques-unes.

Bouquet, (en terme de Cuisine.) est un paquet de fines herbes, comme lavande, thym, persil, &c. qu’on met liées ensemble dans les sauces, & dans les bouillons, pour leur donner du haut-goût.

Bouquet, (terme de Doreur sur cuir.) fer dont on se sert pour poser le bouquet dont on fait un ornement sur le dos des livres qu’on relie en veau. Voyez Relieur & les Planches de Relieur.

Il y en a pour in-folio, in-4o. in-8o. in-12. & in-18. Ils doivent être proportionnés à la grandeur & à la grosseur du volume ; anciennement ils étoient quarrés, actuellement ils sont de toutes sortes de figures, tantôt à fleurs, tantôt à d’autres desseins. Pl. II. de la Reliure, figure N.

On pousse les bouquets après que les palettes ont été employées dans les entre-nerfs du dos des volumes. Pour cet effet, on chauffe le fer & on l’applique sur la dorure. On donne aussi le nom de bouquet à la partie de la dorure qui a la forme du fer, & qui reste appliquée sur le dos du livre.

Bouquet, (en terme de Maquignon) se dit de la paille que les marchands de chevaux mettent à l’oreille ou à la queue du cheval qu’ils veulent vendre. (V)

Bouquet, venir par bouquet ; on se sert de ce terme dans l’Imprimerie, lorsqu’on remarque qu’une feuille imprimée, au lieu d’être partout d’une égale & même couleur d’encre, se trouve plus atteinte dans quelques endroits que dans d’autres ; défaut qui vient de la presse quand elle foule inégalement, & auquel on remédie aisément par le secours des hausses. Voyez Hausse.

Bouquet, (en terme de Metteur en œuvre.) est un ornement de femme, qui représente une touffe ou un amas de fleurs, dont les couleurs sont exprimées par les pierres précieuses qui le composent. On y distingue ordinairement une queue, un nœud, des branches & des feuillages, le tout selon le goût, ou la mode du tems.

Bouquet de plumes ; c’est le nom qu’on donne en Plumasserie à diverses plumes montées en divers rangs sur un chapeau. On ne voit plus de ces sortes de bouquets en France ; le plumet a pris leur place. Voyez Panache & Plumet.

Bouquet de Héron, est un amas de quelques plumes d’un oiseau de ce nom, qui n’en porte sur le haut de la tête que deux ou trois dont on se serve pour les bouquets, qui en deviennent par ce moyen fort chers, & d’un usage rare. Voyez Héron.

Bouquet de Phaéton, (terme de Plumassier.) est un faisceau de plumes d’autruche, orné d’or, d’argent fin ou faux, qu’on voit sur les têtes des che-

vaux, aux entrées d’ambassadeurs & autres cérémonies.

Bouquet de dais, sont plusieurs plumes d’autruche de différentes couleurs, rangées en cercle, & renversées, au milieu desquelles s’éleve un bouquet de plumes d’aigrettes, de crin, ou de verre filé. On en fait à plusieurs rangs pour mettre sur les lits, ou pour servir dans les funérailles.

BOUQUETIER, s. m. (Commerce.) ouvrier qui fait & vend des bouquets de fleurs artificielles. Les bouquetiers sont de la communauté des Merciers. Voyez Fleurs artificielles. Les Plumassiers prennent aussi le titre de Bouquetiers.

BOUQUETIERES, s. f. femmes qui vendent des fleurs naturelles dans les rues & les marchés. Elles forment une espece de petite communauté, quoiqu’elles n’ayent ni statuts ni jurées : elles sont sous la jurisdiction du lieutenant de police.

BOUQUINER, (en terme de chasse.) se dit d’un lievre en amour, lorsqu’il tient une hase.

* BOURACAN ou BARACAN, s. m. (étoffe non-croisée. ) c’est une espece de camelot d’un grain fort gros : elle se travaille sur le métier à deux marches comme la toile. La trame est un fil simple, retors, & fin filé ; la chaîne est double ou triple ; il y entre de la laine & du chanvre ; les bouracans ne se foulent point, on se contente de les faire bouillir dans de l’eau claire à deux ou trois reprises, & de les bien calendrer ensuite : on en fait des rouleaux qu’on nomme pieces. Le bouracan pour être bon, doit être à grain rond, uni, & serré : il s’en fait beaucoup en Flandre & en Picardie, à Valencienne, à Lille, à Abbeville, &c.

BOURACANIER, ou BARACANIER, s. m. ouvrier qui fabrique le bouracan. Il est défendu à tout bouracanier de lever une piece de dessus le métier, qu’elle n’ait été visitée par les jurés de la communauté, & scellée de leur plomb.

BOURACHE, s. f. borrago, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale rayonnée ; il sort d’un calice découpé un pistil qui est attaché comme un clou au milieu de la fleur, & environné de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences ressemblantes à des têtes de vipere. Ces semences mûrissent dans le calice qui s’étend à proportion que le fruit grossit. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La bourache croît dans les jardins ; on la trouve aussi autour des maisons & sur les murs ; elle fleurit au mois de Juin.

On fait usage de ses fleurs & de ses feuilles.

Ses feuilles sont incisives, atténuantes, & entrent dans toutes les infusions, décoctions, & autres préparations, où l’on se propose de diviser les humeurs ; on leur attribue la qualité d’anti-pleurétique, d’alexipharmaque, & d’être utiles dans les fievres malignes ; on ne fait pas un bouillon altérant où l’on ne mette la bourache ; on donne le suc tiré des feuilles à la quantité de deux, trois, & quatre onces dans un bouillon ou autre liqueur appropriée.

Les fleurs passent pour cordiales ; la conserve est la seule préparation officinale que l’on en fasse. (N)

* BOURACHER, s. m. (Commerce.) c’est le nom qu’on donne dans certaines manufactures de Picardie à ceux qui travaillent aux raz de Gènes, & autres semblables étoffes. Ils sont de la communauté des Hautelisseurs : mais ils ont leurs jurés particuliers.

BOURASQUE, s. f. (Marine.) tourbillon de vent ; tempête soudaine & violente qui s’éleve sur la mer. (Z)

BOURBILLON, s. m. (Chirurgie & Maréchallerie.) c’est le pus qui sort d’une plaie, d’une apostême, d’un javart, quand il est mûr & épaissi : une plaie se guérit bientôt après que le bourbillon en est sorti.