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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/451

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fait ou au moyen d’un pilon & d’un mortier, ou au moyen d’une molette & du porphyre ; l’une & l’autre façon de broyer demandent des précautions, & doivent se varier selon les substances & les mixtes dont on veut faire la division.

Par exemple, si les corps sont volatils, & que les particules qui s’en détachent soient utiles pour les malades, ou nuisibles à ceux qui font l’opération, on doit empêcher ces parties de s’élever ; ainsi on humectera les matieres avec des liqueurs appropriées. De plus, on enveloppera le pilon dans une espece de sac, dont on couvrira le mortier ; ce sac sera de peau ; c’est ainsi que l’on fera pour l’euphorbe. Si on voit que les mixtes huileux jaunissent dans l’opération, on y ajoûtera quelques gouttes d’eau pour diviser les huiles.

Mais les instrumens doivent être variés, selon les drogues. Si les sels sont acides ou alkalins, on évitera de se servir de vaisseaux de cuivre ; parce que ces sels tireroient une teinture des parties cuivreuses : alors on employera des mortiers de marbre, de verre, de fer ou de bois. Les pilons seront de même matiere.

La préparation des amalgames, les formations de nouveaux sels, sont d’une conséquence infinie dans la pratique ; des remedes deviennent émétiques, purgatifs, venimeux, pour avoir été chargés de particules qui se sont détachées des instrumens. Voyez Poudre, voyez aussi Emulsion. (N)

BROYER, v. act. marque en général l’action de réduire un corps en particules plus menues, de quelque maniere & avec quelque instrument qu’elle s’exécute. Voyez Broyement.

Broyer des couleurs seches ou liquides, c’est les écraser jusqu’à ce qu’elles soient très-fines, avec une pierre très-dure qu’on appelle molette, sur une autre pierre aussi dure qu’est ordinairement une écaille de mer.

L’on dit, broyer les couleurs, le broyement des couleurs. On broye les couleurs à l’eau ou à l’huile, suivant l’usage qu’on veut en faire.

Broyer & mêler les couleurs, sont des termes qu’on ne doit pas confondre.

On broye les couleurs sur la pierre, comme on vient de dire ; on les mêle sur la palette avec le pinceau, & en les employant sur la toile. (R)

Broyer, (terme de Corderie) c’est l’action de briser le chanvre entre les deux mâchoires de la broye après qu’il a été roüi (voyez Broye, & la fig. 4. Pl. de Corderie) pour en séparer les chenevottes ou la moelle qui n’est d’aucune utilité pour le travail des Corderies. Pour cet effet le broyeur prend de sa main gauche une grosse poignée de chanvre ; & de l’autre, la poignée de la mâchoire supérieure de la broye ; il engage le chanvre entre les deux mâchoires, & en élevant & abaissant à plusieurs reprises, & fortement, la mâchoire supérieure, il brise les chenevottes qu’il sépare du chanvre en le tirant entre les deux mâchoires ; ensorte qu’il ne reste que la filasse : quand la poignée est ainsi broyée à moitié, il la prend par le bout broyé, pour donner la même préparation à celui qu’il tenoit dans sa main.

Quand il y a environ deux livres de filasse bien broyée, on la ploye en deux ; on tord grossierement les deux bouts l’un sur l’autre ; & c’est ce qu’on appelle des queues de chanvre, ou de la filasse brute.

Il y a une autre maniere de séparer le chanvre, qu’on appelle tiller. Voyez Tiller, & l’article Corderie.

BROYEUR, s. m. celui qui broye le chanvre pour en séparer les chenevottes. Son travail est représenté Pl. I. de Corderie, fig. 4.

* BROYON, s. m. (Œconom, rust.) piége pour les bêtes puantes ; on tend ce piége sur le passage des

blairaux, des renards, des fouines & autres animaux malfaisans. Pour cet effet, on plante en terre deux fourchons de bois AA ; voyez Pl. d’Agriculture. On place entre ces fourchons un bâton de traverse BB ; ce bâton porte une corde CC ; à l’extrémité de cette corde est attachée une petite clavette EE ; sur un bout de la clavette EE, passe un autre bâton de traverse FF ; l’autre bout de la clavette est legerement arrêté par un petit obstacle GH : cet obstacle tient en terre, & il est planté à quelque distance des fourchons. On a attaché l’appât au bout de la clavette qui passe sous l’obstacle ; on passe sur le bâton de traverse FF, deux longs bouts de perche HH, HH, que le bâton de traverse FF tient élevés ; ces bouts de perche sont chargés sur le milieu d’un gros poids I. On ferme bien le devant de ce piége ; ensorte que l’animal ne pouvant entrer que par les côtés, il se trouve nécessairement sous les bouts de perche. Il ne peut mordre à l’appât sans arracher l’obstacle G ; l’obstacle G ne peut être déplacé, que le bout de la clavette qui y touchoit ne s’échappe : ce bout ne peut s’échapper que le bâton de traverse FF ne tombe ; le bâton de traverse ne peut tomber que le poids I ne fasse tomber les perches HH, HH, sous lesquelles l’animal se trouvera pris. Si on veut se servir du même piége pour empêcher les animaux de passer par des ouvertures, il faut faire le bout de la clavette qui passe sous l’obstacle, tel que l’animal ne puisse passer sans le déplacer.

Broyon, (ustencile d’Imprim.) c’est une piece de bois tourné, longue de trois à quatre pouces, sur neuf à dix de circonférence, uni par le bout, surmonté d’un manche rond de quatre à cinq pouces de long pris dans le même morceau de bois. Il sert à remuer l’encre pour l’empêcher de sécher ou de se consolider, & à en étendre quelque partie sur le bord de l’encrier, afin que quand l’Imprimeur prend de l’encre, elle soit préparée à se distribuer facilement sur les balles. Voyez Pl. IV. de l’Imprimerie, fig. 1. B.

BROZOW, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.

BRU, s. f. terme d’affinité, qui exprime l’alliance qui se forme par le mariage entre la femme & le pere & la mere du mari ; lesquels sont par rapport à elle beau-pere & belle-mere. Belle-fille est plus du bel usage. (H)

BRUCA, (Géog.) riviere de Sicile, qui passe dans le val di Noto, & se jette dans la Méditerranée dans le golfe de Catane. Il y a une petite ville de même nom bâtie sur cette riviere, avec un havre.

BRUCELLES, s. f. espece de petite pincette représentée fig. 66. & 67. Pl. XVI. de l’Horlogerie, dont les branches BB, sont ressort : les Horlogers s’en servent pour tenir des pieces délicates, comme des roues finies & des ressorts spiraux, & pour donner la forme requise à ces derniers, au moyen de la courbure concave de l’une des branches, & de la courbure convexe de l’autre qui s’applique dans la premiere. Voyez la fig. 67.

Les brucelles sont composées de deux lames d’acier élastique rivées sur un morceau de cuivre AA, fig. 66 & 67, par plusieurs chevilles qui traversent les trois pieces.

Elles le sont aussi quelquefois de deux lames de laiton ; ces sortes de brucelles sont plus propres que celles d’acier à saisir de petites pieces du même métal qui s’attacheroient à la brucelle d’acier, pour peu que celle-ci fut aimantée.

Les brucelles sont à l’usage d’un grand nombre d’ouvriers ; les Argenteurs ont les leurs, voyez Plan. de l’Arg. fig. 13. les Boutonniers en cuivre ; les Doreurs, fig. 11. & 31. les Lapidaires, voyez fig. 5. Pl. du Lapidaire.

BRUCHHAUSEN, (Géog.) comté d’Allemagne,