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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/465

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dans le bas Dauphiné, dans un district qu’on nomme le bailliage du Buis, sur la riviere d’Ouvese.

BUISSE, s. f. billot de bois dans lequel est un creux qui sert à donner la forme aux semelles des souliers, qu’on bat sur ce billot avec un marteau. Voyez la fig. 33. Pl. du Cordonnier-bottier.

BUISSON, s. m. (Jardinage.) on appelle ainsi un arbre nain. Voyez Arbre, Bois.

Un bois de 1500 à 1600 arpens, se nomme aussi buisson, parce qu’il n’a pas assez d’étendue pour être appellé forêt.

Boqueteau est le nom que l’on donne à un bois moindre qu’un buisson, lequel a, par exemple, trente à quarante arpens.

Buisson ardent, ou Pyracantha, doit ce nom à ses fruits rouges qui subsistent en hyver, & le font paroître comme plein de feu. Ce sont ses fruits qui portent la graine. Le bois de cet arbrisseau est net & garni de piquans avec une écorce noîrâtre, & sa feuille ressemble à celle du poirier. Plusieurs Botanistes l’appellent aubepin, & Dioscoride le nomme oxyacantha. Voyez Aubepin. (K)

Buisson creux, se dit, en Vénerie, de celui dans l’enceinte duquel le valet de limier qui a détourné, ne trouve rien.

Prendre buisson, se dit des cerfs, lorsqu’ils vont choisir un lieu secret pour faire leur tête, après avoir mis bas.

BUISSONNIER, en terme de Police, est un officier de ville ou garde de la navigation, dont la fonction est de donner avis aux échevins des contraventions qui se font aux reglemens ; qui doit dresser des procès-verbaux de l’état des ponts, moulins, pertuis, & rivieres. (H)

BUISSURES, s. f. pl. en terme de Doreur, ce sont des ordures que le feu a rassemblées sur une piece que l’on a fait cuire ; on les ôte avec la gratteboesse. Voyez Gratteboesser & Gratteboesse.

BUITRAGO, (Géog.) petite ville d’Espagne, dans la nouvelle Castille.

BUKOVANY, (Géog.) ville du royaume de Boheme, à peu de distance de Prague.

BULACH, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Soüabe, au duché de Wirtemberg. Il y a encore une petite ville de ce nom en Suisse, dans le canton de Zurich.

BULAFO, nom d’un instrument de musique dont les Negres de la côte de Guinée se servent beaucoup. Cet instrument est composé de plusieurs tuyaux d’un bois fort dur, arrangés artistement, & diminuant peu-à peu de longueur ; ces tuyaux sont attachés les uns aux autres avec de petites bandes de cuir entortillées sur de petites baguettes, de maniere à laisser un certain espace entre les différens tuyaux : on en joue en les frappant avec des bâtons dont les bouts sont garnis de cuir, pour en rendre le son moins aigu. Voyage de Froger, page 36, &c. Voyez les Planches de Luth. & leur explication.

BULAGUANSKI, (Géog.) ville & forteresse des Russiens en Sibérie, sur la riviere d’Angara, dans le pays de Buratte.

BULAGUEN ou BULAHUANA, (Géog.) ville d’Afrique au royaume de Maroc, sur le fleuve d’Ommirabi, dans la province de Duquela.

BULAM ou BOULAM, (Géog.) île d’Afrique inhabitée, quoique fertile, près de la côte de Guinée.

BULBE, s. f. on donne ce nom en Botanique à un oignon ou à une racine ronde, composée de plusieurs peaux ou tuniques emboîtées les unes dans les autres. Bulbeux s’applique à une plante qui participe de la nature d’une bulbe, d’un oignon. (K)

Bulbe, en Anatomie, se dit de l’œil & d’une espece de tumeur naturelle du canal de l’urethre. Voyez Œil & Urethre.

BULBO-CAVERNEUX, en Anatomie, épithete de deux muscles de la verge, qui sont aussi appellés accélérateurs. Voyez Accélérateur.

BULBOCODIUM, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur liliacée, monopétale, divisée en six parties. Le pistil de cette fleur devient dans la suite un fruit oblong, divisé en trois cellules, & rempli de semences arrondies. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que la racine est composée de deux tubercules qui forment une sorte de bec. Tournefort, Corol. Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* BULBONAC, s. f. (Hist. nat. bot.) la tige de cette plante croît à la hauteur d’une coudée & demie, ou même davantage ; cette tige est quelquefois de la grosseur du petit doigt, bleue, d’un rouge foncé, & velue ; elle a la feuille de l’ortie, mais deux ou trois fois plus large, velue, dentelée, tantôt seule, tantôt opposée ou placée à la division des branches. Les rameaux sont chargés de fleurs disposées à peu près comme celles du chou, purpurines, de la grandeur de celles du chou ordinaire, plus petites que celles du leucoium, quoiqu’elles lui ressemblent assez à d’autres égards ; d’une odeur foible, avec un onglet blanc. Son calice est oblong ; il en sort quatre étamines verdâtres, avec des sommités jaunes ; il est oblong, rouge, & composé de quatre feuilles, dont deux sont plus petites que les deux autres ; ses cosses sont larges, rondes, plates, & ses lames extérieures traversées des deux côtés par un bord de couleur d’argent : elles ont un filament à leur extrémité ; elles contiennent un bout de semence orbiculaire & plate. Sa racine est bulbeuse ; sa graine, d’un rouge foncé, & très-grosse pour une plante de cette espece. La seconde année sa tige se fane, lorsque la graine est mûre. Elle est commune en Allemagne & en Hongrie. On la cultive dans nos jardins.

On fait usage de sa racine & de sa semence. Sa semence est chaude au goût, amere, & aromatique. On mange ses racines en salade.

BULGARES, s. m. (Hist. ecclés.) hérétiques qui sembloient avoir ramassé diverses erreurs des autres hérésies pour en composer leur croyance, & dont la secte & le nom comprenoit les Patarins, les Cathares, les Joviniens, les Vaudois, les Albigeois, & encore d’autres hérétiques. Les Bulgares tiroient leur origine des Manichéens, & ils avoient emprunté leurs erreurs des Orientaux & des Grecs leurs voisins, sous l’empire de Basile le Macédonien, dans le ixe siecle. Ce mot de Bulgares qui n’étoit qu’un nom de nation, devint en ce tems-là un nom de secte, & ne signifia pourtant d’abord que ces hérétiques de Bulgarie : mais ensuite cette même hérésie s’étant répandue en plusieurs endroits, quoiqu’avec des circonstances qui y apportoient de la diversité, le nom de Bulgares devint commun à tous ceux qui en furent infectés. Les Pétrobrusiens, disciples de Pierre de Brüis, qui fût brûlé à S. Gilles en Provence ; les Vaudois, sectateurs de Valdo de Lyon ; un reste même des Manichéens qui s’étoient long-tems cachés en France ; les Henriciens, & tels autres novateurs, qui dans la différence de leurs dogmes s’accordoient tous à combattre l’autorité de l’Eglise Romaine, furent condamnés en 1176 dans un concile tenu à Lombez, dont les actes se lisent au long dans Roger de Hoveden, historien d’Angleterre : il rapporte les dogmes de ces hérétiques, qui tenoient entr’autres erreurs qu’il ne falloit croire que le nouveau-Testament ; que le baptême n’étoit point nécessaire aux petits enfans ; que les maris qui joüissoient de leurs femmes ne pouvoient être sauvés ; que les prêtres qui menoient une mauvaise vie ne consacroient point ; qu’on ne devoit point obéir ni aux évêques, ni aux autres ecclésiastiques qui ne vivoient pas selon les canons ; qu’il n’étoit point permis de jurer en aucun cas ; &