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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/473

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âgés, & que les plumes du dos deviennent blanchâtres. Au reste, soit par l’âge, soit par le sexe, il est sûr qu’on trouve des variations dans ces oiseaux ; car il y en a qui n’ont point du tout de taches blanches ni sur la tête, ni sur le dos, ni même sous les ailes, tandis qu’il y en a qui en ont en grand nombre. Les œufs de la buse sont blancs & parsemés de quelques taches assez grandes, roussâtres, placées sans ordre ; quelquefois ils sont blancs, sans aucune tache : on a cru que cet oiseau avoit trois testicules ; mais cette observation n’a pas été confirmée par l’expérience. Voyez Willughby. Voyez Oiseau. (I)

Buse, s. f. on donne ce nom dans les grosses forges à un canal qui conduit l’eau sur la roue qui fait tourner l’arbre par le moyen duquel le martinet marche.

BUSES, (Hydrauliq.) dans une digue sont composées de gros arbres de dix-huit pouces de diametre, coupés par tronçons, sciés sur leur largeur, pour les creuser de cinq pouces de profondeur & de dix de largeur. On rejoint ces tronçons par entailles bien calfatées & goudronnées avec des chevilles de bois ; ce qui forme un corps ou conduite pour communiquer l’eau d’un réservoir supérieur dans une écluse, ou pour la jetter quand elle est superflue. (K)

BUSEN, (Géog.) petite île de la mer du Nord, vis-à-vis le pays de Ditmarse, près de l’embouchûre de l’Elbe.

BUSENTO, (Géog.) petite riviere d’Italie au royaume de Naples, qui se jette dans la mer de Toscane.

BUSKO, (Géog.) ville de Pologne dans le palatinat de Belsko.

BUSSARD ou BUSSE, (Commerce.) est une des neuf especes de vaisseaux ou fûtailles régulieres dont on se sert en France, particulierement en Anjou & en Poitou, pour mettre les vins & autres liqueurs.

Le bussard est la moitié d’une pipe, & est égal à une demi-queue d’Orléans, de Blois, de Nuys, de Dijon, de Mâcon ; ce qui revient aux trois quarts du muid de Paris, qui font vingt-sept septiers, chaque septier de huit pintes ; ensorte que le bussard est composé de deux cens seize pintes de Paris. (G)

BUSSERETH, (Géog.) ville d’Asie dans l’Arabie Petrée.

BUSSETTO, (Géog.) petite ville d’Italie au duché de Parme, dans un petit canton qui s’appelle l’Etat de Bussetto, près du Pô.

BUSSIERE, (la) Géog. petite ville de France en Bourgogne, près d’Autun.

BUST ou BOST, (Géog.) ville forte d’Asie, en Perse, capitale du Sablestan. Long. 87. 50. lat. 31. 50.

BUSTE, s. m. en Sculpture, est un portrait en ronde-bosse (Voyez Ronde-bosse) qui n’a que la tête, les épaules, & la poitrine. On dit le buste de César, du Roi.

Buste, en Peinture, est aussi un portrait à demi-corps, c’est-à-dire, où l’on ne voit la personne que jusqu’à la ceinture : mais on ne dit pas en Peinture, le buste de César, le buste du Roi ; j’ai vû le buste de M. un tel, ou j’ai fait faire mon buste : cependant on dira bien, tel Peintre ne fait pas un buste à moins de 20 louis. (R)

* Une question qu’on pourroit faire ici, c’est de demander pourquoi dans le buste on a ajoûté à la tête une partie des épaules & de la poitrine, & par quelle regle on a limité l’étendue de ces parties accidentelles qu’on joint à la tête, & qui n’ajoûtent rien à la ressemblance. Quant à la premiere partie de la question, il me semble qu’on ajoûte à la tête, le cou entier, & une partie des épaules & de la poitrine, afin d’annoncer le reste du corps, & sauver au spectateur l’idée d’une amputation chirurgicale ou même d’une exécution : & pour ce qui est de la seconde partie, je crois qu’on a mesuré naturellement l’étendue des parties qu’on ajoûtoit au buste sur l’espace que l’œil embrasse, à la distance où il se place d’un objet pour le bien considérer ; espace qui ne differe guere de celui qu’on donne à un buste de grandeur naturelle.

Buste, terme de Blason, image d’une tête avec la poitrine, mais sans bras.

Bustes, (Commerce.) boîtes de sapin légeres &

à demi-rondes dans lesquelles on apporte les raisins de Damas.

* BUSTERICHUS, (Myth.) dieu des anciens Germains, dont l’idole se voit encore aujourd’hui dans la forteresse de Sondershusa : elle étoit autrefois dans celle de Rottembourg. Elle est d’une sorte de métal inconnu. Elle a la main droite sur la tête ; la gauche qu’elle avoit sur la cuisse est cassée ; elle a un genou en terre.

BUSTO-GRANDE, (Géog.) petite ville d’Italie dans le duché de Milan, entre les rivieres d’Olana & d’Arno.

BUSTUAIRES, s. m. pl. (Hist. anc.) gladiateurs qui se battoient autrefois chez les Romains auprès du bûcher d’un mort, à la cérémonie de ses obseques. Voyez Gladiateur, Bûcher, &c.

La coûtume fut d’abord de sacrifier des captifs sur le tombeau ou près du bûcher des guerriers. On en voit des exemples dans Homere, aux obseques de Patrocle, & dans les tragiques Grecs : on croyoit que leur sang appaisoit les dieux infernaux, & les rendoient propices aux manes du mort.

Dans la suite cette coûtume parut trop barbare, & au lieu de ces victimes on fit combattre des gladiateurs, dont on crut que le sang auroit le même effet. Au rapport de Valere Maxime & de Florus, Marcus & Décius, fils de Brutus, furent les premiers qui honorerent à Rome les funérailles de leur pere par ces sortes de spectacles, sous le consulat d’Appius Claudius & de Marcus Fulvius, l’an 489 de Rome. On croit que les Romains prirent cet usage cruel des Etruriens, qui peut-être l’avoient pris. des Grecs. Voyez Funérailles. (G)

BUSWALTHAM, (Géog.) ville d’Angleterre en Barkshire.

BUT, VUE, DESSEIN, (Gramm.) termes relatifs à la conduite d’un être, ou pensant ou considéré comme pensant. Le but se dit d’un objet fixe & déterminé, auquel les actions de l’être pensant sont dirigées : les vûes sont plus vagues, & embrassent un plus grand nombre d’objets : le dessein est proprement ce mouvement de l’ame par lequel on se détermine à tenter ou à ne pas tenter une chose. Le dessein & les vûes sont en nous ; le but est hors de nous. Le dessein offre une idée de résolution qui n’est pas si marquée dans les vûes. On se propose un but ; on a des vûes ; on forme un dessein.

BUT-EN-BLANC, en terme d’Artillerie, signifie la portée d’un mousquet ou fusil tiré horisontalement, c’est-à-dire, dont la bouche ne hausse ni baisse.

Quand on tire de but-en-blanc, on suppose que le boulet ne s’écarte point de la ligne droite avant que d’arriver au but, & qu’il n’est pas porté dans une ligne courbe, comme le sont les bombes, & les boulets que l’on tire à toute volée, en leur donnant une élévation sensible. Voyez Mortier, Projectile, Portée, &c. (Q)

BUTE, s. f. se dit en terme de Blason, du fer dont les Maréchaux se servent pour couper la corne des chevaux. Le pere Ménestrier dit que la maison de Butet en Savoie en porte trois en poignée.

Bute ou Buthe, (Géog.) île d’Ecosse, l’une des Westernes.

BUTÉ, adj. on dit en Venerie d’un chien qui a la jointure de la jambe grosse, qu’il est buté.

BUTER, v. n. terme d’Architecture, c’est par le moyen d’un arc ou pilier butant ou boutant, contre-tenir ou empêcher la poussée d’un mur ou l’écartement d’une voute. On dit buté ou bouté, pour signifier l’effet de cet arc ou pilier butant. Voyez Culée. (P)

Buter, en Jardinage ; on dit butter un arbre, quand on le contient avec de la terre amassée autour de son pié ; pratique usitée dans les terres extrèmement fraî-