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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/563

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la distance entre le centre de cette roue, & celui du pignon où elle engrene, ne change pas sensiblement.

La seconde regle, c’est que les roues & les pignons soient encore, autant qu’il est possible, dans le milieu de leurs tiges, ou à une égale distance de leurs pivots : par ce moyen on est plus à portée de mettre en usage la regle que nous venons de donner, & on évite un grand défaut ; c’est que lorsqu’un pignon est à l’extrémité de sa tige, il se fait un très-grand frottement sur le pivot qui est situé du même côté, ce qui en occasionne l’usure, de même que celle de son trou, & diminue beaucoup de la liberté du pignon. Il est même bon de remarquer, que lorsqu’un pignon est à une des extrémités de sa tige, & que la roue qui est adaptée sur la même tige, est à l’autre, la premiere regle ne peut avoir lieu ; car quoique le pignon soit poussé par la roue qui le mene dans la direction nécessaire pour que l’engrenage de la roue qui est sur la même tige, se conserve toûjours le même avec le pignon dans lequel elle engrene, cette roue ne fait qu’éprouver une espece de bercement, à cause que la distance où elle se trouve du pignon, fait que quelque mouvement de transport que celui-ci ait, la roue n’en éprouve qu’un très petit.

La troisieme regle, mais qu’on ne peut guere mettre parfaitement en usage que dans les pendules & les horloges, est celle dont nous parlerons à l’article Horloge de clocher : elle consiste à situer les roues les unes par rapport aux autres, de façon que les pignons dans lesquels elles engrennent, soient placés dans les points de leur circonférence, tels qu’il en résulte le moins de frottement possible, sur les pivots de ces roues. Tout ceci étant plus détaillé à l’article Horloge de clocher, nous y renvoyons.

Enfin la force motrice dans les montres étant presque toûjours trop petite : on doit s’efforcer d’avoir de grands barrillets, pour avoir par-là de plus grands ressorts. De plus, comme il y a toûjours beaucoup de frottement sur les pivots, on doit avoir pour principe de rendre toutes les roues, autant qu’il est possible, fort grandes, afin par-là de le diminuer. Une chose qui n’est pas moins importante, c’est de disposer le calibre de façon que le balancier puisse avoir une certaine grandeur. On en trouve la raison à l’article Balancier.

Pour terminer, il faut que le calibre d’une montre, d’une pendule, &c. soit tel qu’il en résulte tous les avantages qui peuvent naître de la disposition respective des roues ; telle que la montre en général éprouve le moins de frottement, & qu’elle subsiste le plus constamment qu’il est possible dans le même état. Voyez Roue, Pignon, Engrenage, Tige, Tigeron, Balancier, &c. (T)

Calibre, se dit, en Marine, d’un modele qu’on fait pour la construction d’un vaisseau, & sur lequel on prend sa longueur, sa largeur, & toutes ses proportions : c’est la même chose que gabarit. Voyez Gabarit. (Z)

Calibre, en terme d’Orfevre en tabatiere, c’est un morceau de fer plat, large par un bout, & percé d’un seul trou. Il sert à dresser les charnons, après les y avoir fait entrer à force. Il faut que le calibre soit bien trempé, afin que la lime ne morde que sur le charnon. Voyez l’article Tabatiere.

CALIBRER, (Horlogerie.) c’est prendre avec un calibre la grandeur ou l’épaisseur de quelque chose. Voyez Calibre. (T)

CALICE, s. m. (Théol.) coupe ou vaisseau qui sert à la messe pour la consécration du vin. Ce mot vient du Grec κύλιξ ou κάλυξ, qui signifie un vase ou un verre.

Le vénérable Bede a su que le calice dont se ser-

vit Jesus-Christ à la derniere cene, étoit un vase à

deux anses, & contenoit une chopine ; & que ceux dont on s’est servi dans les commencemens, étoient de la même forme. Dans les premiers siecles, les calices étoient de bois. Le pape Zéphyrin, ou selon d’autres, Urbain 1er. ordonna qu’on les fît d’or ou d’argent. Léon IV. défendit qu’on en fit d’étain ou de verre ; & le concile de Calchut ou de Celcyth en Angleterre, fit aussi la même défense. Les calices des anciennes églises pesoient au moins trois marcs ; & l’on en voit dans les thresors & sacristies de plusieurs églises anciennes, d’un poids bien plus considérable. Il y en a même dont il est comme impossible qu’on se soit jamais servi, attendu leur volume, & qui paroissent n’être que des libéralités des princes. Horn. Lindan, & Beatus Rhenanus, attestent qu’ils ont vû en Allemagne quelques anciens calices, auxquels on avoit ajusté avec beaucoup d’art un tuyau qui servoit aux laïques pour recevoir l’Eucharistie sous l’espece du vin. (G)

Calice, (Bot.) se dit de la partie qui enveloppe les feuilles ou pétales d’une fleur, laquelle est formée en coupe ou calice. (K)

* CALIENDRUM, (Hist. anc.) tour de cheveux que les femmes Romaines ajoûtoient à leur chevelure naturelle, afin de donner plus de longueur à leurs tresses.

CALICUT ou CALECUT, (Géog.) ville & royaume des Indes sur la côte de Malabar. La ville de ce nom est une des plus grandes de l’Inde. Le samorin ou roi du pays y fait sa résidence. On dit que lorsque ce prince se marie, les prêtres commencent par coucher avec sa femme, & qu’ensuite il leur fait un présent pour leur marquer sa reconnoissance de la faveur signalée qu’ils ont bien voulu lui faire : ce ne sont point ses enfans qui lui succedent, mais ceux de sa sœur. A l’exemple de leur souverain, les habitans de ce royaume ne font point difficulté de communiquer leurs femmes à leurs amis. Une femme peut avoir jusqu’à sept maris : si elle devient grosse, elle adjuge l’enfant à qui bon lui semble, & on ne peut appeller de son jugement. Les habitans de Calicut croient un Dieu : mais ils prétendent qu’il ne se mêle point du gouvernement de l’univers, & qu’il a laissé ce soin au diable, à qui conséquemment ils offrent des sacrifices. Il se fait un grand commerce à Calicut : il consiste en poivre, gingembre, bois d’aloès, canelle, & autres épiceries. La ville de Calicut est au degré de long. 93. 10. lat. 11. 21.

CALIDUCS, s. m. (Physiq.) c’étoit une sorte de canaux, disposés autrefois le long des murailles des maisons & des appartemens, & dont les anciens se servoient pour porter de la chaleur aux parties de leurs maisons les plus éloignées ; chaleur qui étoit fournie par un foyer, ou par un fourneau commun. Voyez Poele, Feu, &c.

Ce mot est formé des mots latins calidus, chaud, & duco, je conduis. Chambers.

CALIFE, s. m. (Hist. mod.) titre que prirent les successeurs de Mahomet, dans le nouvel empire temporel & spirituel établi par ce législateur. Voyez l’article Mahometan.

Ce mot est originairement Arabe, khalifah, qui signifie proprement un successeur, ou un héritier. Quelques-uns prétendent qu’il vient d’un verbe, qui signifie non-seulement succéder, mais encore être en la place d’un autre, en qualité d’héritier & de vicaire. C’est en ce sens, selon Erpenius, que les empereurs & les grands-prêtres Sarrasins étoient appellés califes, comme étant les vicaires ou les lieutenans de Dieu. Mais l’opinion la plus reçûe est qu’ils prirent ce titre en qualité de successeurs de Mahomet.

Après la mort de Mahomet, Aboubekre ayant été élû par les Musulmans, pour remplir sa place, il ne