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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/697

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elle ne valoit que vingt schelins. Voyez Monnoie. (G)

CARON, (Géog.) riviere d’Asie dans la Perse, qui se décharge dans le golfe de Balsora.

CARONCULE, s. f. terme d’Anatomie, signifie à la lettre une petite portion de chair, étant un diminutif du latin caro, chair. Voyez Chair.

Mais ce terme s’applique d’une maniere plus spéciale à quelques parties du corps en particulier.

Les caroncules lacrymales sont deux petites éminences situées, l’une à droite l’autre à gauche, chacune au grand angle de l’œil, & qui séparent les deux points lacrymaux.

Quelques auteurs n’appellent lacrymale que la caroncule qui est au grand angle ou angle interne, & appellent celle qui est au petit, innominée.

Galien avoit enseigné qu’il y avoit dans l’œil deux glandes qui versent un suc, & cela dans les brutes ; & cependant les modernes voulant les trouver dans l’homme, ont imaginé que la caroncule filtroit les larmes ; & l’erreur n’a fait que passer, pour ainsi dire, de main en main jusqu’à Stenon & Morgagni ; l’un qui proposa de nouveaux conduits hygrophtalmiques, & l’autre qui donna une anatomie plus exacte de la caroncule : c’est une glande sebacée, conglomerée, oblongue, transversalement située dans l’appendice de la fente de l’œil, pleine de follicules qui donnent une cire qui sort par divers petits trous, sous la forme de vers, pleine aussi souvent de divers petits poils, comme on en voit presque par-tout dans les glandes sebacées. Haller, Comment. Boerh.

Il est facile de concevoir que cette glande empêche le lac, ainsi nommé par M. Petit, de se dessécher. Quand les bords des paupieres sont exactement joints, elle distend les points lacrymaux, afin qu’ils soient libres, éminens, & comme attentifs à leur devoir : elle retient dans les poils, les ordures de l’œil ; enfin elle sépare une partie de l’humeur sebacée de Meibom.

Caroncules myrtiformes, sont quatre petites éminences charnues, environ de la grosseur d’une baie de myrte, raison pour laquelle on les a appellées myrtiformes. Elles sont situées proche, ou pour mieux dire, à la place même de l’hymen, aux parties génitales des femmes.

Quelques-uns prétendent qu’elles sont plus grosses dans les filles, & qu’elles s’appetissent de plus en plus par le coït : mais d’autres, avec plus de vraissemblance, veulent que ce soit le coït même qui leur ait donné naissance, & qu’elles ne soient autre chose que des portions de la membrane même de l’hymen déchirée, qui se sont retirées. Voyez Hymen.

Les caroncules papillaires ou mamillaires, sont de petites protubérances en-dedans du bassinet des reins, formées par l’extrémité des conduits qui portent la sérosité des glandes des parties extérieures au bassinet.

Elles ont été découvertes par Carpi, & ainsi appellées parce qu’elles ressemblent à un petit teton ou une mamelle. Elles ont la figure d’une tête de gland, & sont moins rouges & plus dures que la chair. Elles sont de la grosseur d’un pois, mais elles sont plus grosses en-haut qu’en-bas : elles se terminent en quelque sorte en pointe, à l’endroit où elles sont percées pour laisser passer l’urine dans le bassinet. Voy. Rein, Bassinet, &c. (L)

CAROTIDE, s. f. terme d’Anatomie, sont deux arteres du cou placées l’une à droite l’autre à gauche, dont l’office est de porter le sang de l’aorte au cerveau & aux parties externes de la tête. Voyez les Planches d’Anatomie, & leur explication. Voyez l’article Anatomie ; voyez aussi Artere, Sang, Cerveau.

Elles naissent l’une auprès de l’autre de la cour-

bure ou arcade de l’aorte. La droite prend ordinairement son origine de l’artere soûclaviere ; la gauche de l’aorte immédiatement. Elles sont situées très profondément, & défendues par la trachée artere à côté de laquelle elles sont placées : elles passent sans souffrir de compression, & sans presque donner aucunes branches, jusqu’à ce qu’elles soient parvenues environ à la partie supérieure du larynx, où elles se divisent en deux grosses branches, dont on appelle l’une carotide externe, & l’autre carotide interne.

La carotide externe est antérieure, & l’interne est postérieure.

La carotide externe se porte entre l’angle de la mâchoire inférieure & la glande parotide ; elle monte devant l’oreille sur l’arcade du zygoma, & se termine sur les tempes en se divisant ordinairement en trois rameaux, un antérieur, un moyen, & un postérieur.

Dans ce trajet elle donne plusieurs branches, qui se distribuent aux parties antérieures & postérieures du cou ; telles sont l’artere laringée, l’artere sublinguale ou artere ranine, l’artere maxillaire inférieure, l’artere maxillaire externe, l’artere maxillaire interne, l’artere masseterique, l’artere occipitale, l’artere auditive externe, &c. Voyez chacune à leur article, Laringée, Sublinguale, &c.

La carotide interne monte sans aucune ramification jusqu’à l’orifice inférieur d’un produit de l’apophyse pierreuse de l’os des tempes ; elle s’y coude suivant la conformation de ce canal ; & lorsqu’elle est parvenue à l’orifice interne, elle envoye deux rameaux à l’œil ; dont l’un passe par la fente sphénoïdale, & l’autre par le trou optique, par lequel elle communique avec la carotide externe : elle se courbe ensuite de derriere en devant à côté de la selle sphénoïdale : elle vient enfin en se repliant sur elle-même gagner le côté de l’entonnoir, à la partie antérieure duquel les carotides internes communiquent quelquefois au moyen d’un petit conduit qui va de l’un à l’autre ; elle se divise alors en plusieurs branches, qui se distribuent au cerveau : la postérieure de ces branches communique avec l’artere vertébrale. Voyez Cerveau, Vertébral, &c.

Hippocrate, & les autres anciens Medecins, plaçoient le siége de l’assoupissement dans ces arteres ; ce qui leur a fait donner le nom de carotides, comme qui diroit assoupissantes : car le mot de carotide vient de κάρος, assoupissement. Par la même raison on les a aussi appellées léthargiques & apoplectiques. (L)

CAROTTE, s. f. (Hist. nat.) daucus, genre de plante à fleur en rose & en ombelle, composée de plusieurs pétales inégaux faits en forme de cœur, disposés en rond, & soûtenus par le calice qui devient un fruit arrondi, composé de deux semences garnies & entourées de poils disposés en maniere de sourcil. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La carotte légumineuse est une plante qui pousse de grandes feuilles velues, d’une odeur & d’un goût assez agréable : sa tige qui s’éleve de trois piés, est chargée dans sa sommité de parasols qui portent de petites fleurs blanches à cinq feuilles, disposées en fleur-de-lis : sa racine charnue, jaune ou blanche, d’un goût douçâtre, est employée dans les cuisines.

Elle ne se multiplie que de graines qui se sement au mois d’Avril ou Mai sur planches : quand elles sont trop drues on les éclaircit ; & pour les avancer, il faut à la mi-Août couper tous les montans à un demi-pié de terre. (K)

La carotte appellée daucus vulgaris, Tourn. Inst. 307. est d’usage en Medecine ; sa semence infusée dans le vin blanc est diurétique, bonne pour prévenir le calcul, & en diminuer la violence des accès ; elle chasse le gravier, provoque les regles & l’urine,