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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/763

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à la Dioptrique, c’est-à-dire à ce qui appartient à la théorie de la lumiere refléchie & de la lumiere rompue. Par exemple un instrument ou lunette qui refléchit & rompt en même tems les rayons, est appellé télescope catadioptrique. Voyez Télescope. (O)

CATADUPES, ϰαταδυποὶ : les anciens donnoient ce nom aux peuples qui habitoient proche des catadupes ou cataractes du Nil. On les représente tous comme sourds, à cause du fracas que font continuellement les eaux du fleuve en tombant. Voyez Cataracte. (G)

CATAFALQUE, s. m. (Architect.) de l’Italien catafalco, signifie littéralement échaffaud ou élévation faite ordinairement de charpente pour recevoir les décorations d’Architecture, Peinture, & Sculpture, dressées à l’occasion des pompes funebres. (P)

CATAGMATIQUE, adj. terme de Medecine, médicamens propres à souder & à unir des os, en accélérant la formation du calus. V. Calus, Fracture & Os

Ce mot vient du Grec ϰατάγμα, qui signifie fracture.

Les principaux catagmatiques sont le bol d’Arménie, la gomme adragant, l’ostéocolle, les noix de cyprès, l’encens, l’aloès, l’acacia, &c. Voy. Consolidation. (N)

* CATAGOGIES, s. f. pl. (Mythol.) fêtes instituées en l’honneur de Venus. Ceux d’Eryce en Sicile faisoient une fête qu’ils appelloient l’anagogie, ou le départ de Venus pour la Libye. Ce départ étoit fondé parmi eux, sur ce qu’alors on cessoit de voir des pigeons. Ils imaginoient que ces oiseaux consacrés à la déesse, lui servoient d’escorte. Elien qui raconte toutes ces choses comme un homme qui les auroit crues, ajoûte qu’après neuf jours d’absence, il paroissoit sur la mer du côté de l’Afrique, une colombe purpurine, & beaucoup plus belle que les autres : c’étoit l’avantcoureuse de Venus qui revenoit accompagnée d’une nuée de pigeons ; alors ceux d’Eryce célébroient les catagogies, ou fêtes du retour.

CATALAJUD, (Géog.) petite ville d’Espagne au royaume d’Arragon, sur la riviere de Xalon, à l’embouchûre de celle de Xaloca.

CATALECTIQUE, adj. terme de le. Poésie Greque & Latine, usité parmi les anciens pour désigner les vers imparfaits, auxquels il manquoit quelques piés ou quelques syllabes, par opposition aux vers acatalectiques, auxquels il ne manquoit rien de ce qui devoit entrer dans leur structure. Ce mot est originairement Grec, & formé de ϰατὰ, contra, & de λέγω, desino, je finis ; c’est-à-dire qui n’est pas termine ou fini dans les regles. Voyez Acatalectique. (G)

CATALEPSIE, s. f. (Médecine.) maladie soporeuse qui saisit tout-d’un-coup le malade, le fait rester dans la situation où il étoit au moment de l’accès, & lui fait perdre le sentiment & le mouvement, quoique la respiration subsiste ainsi que le battement des arteres, qui à la vérité sont moins forts que dans l’état naturel. Il arrive alors une cessation de mouvement du sang contenu dans les arteres du cerveau, & du fluide nerveux, dont la secrétion se fait dans les glandes de cette partie, sans que ce mouvement soit intercepté dans le cervelet : c’est pourquoi les fonctions qui ne dépendent pas de la volonté, sont exécutées, pendant que celles qui y sont soûmises sont suspendues. On trouve par la dissection des cadavres de ceux qui sont morts de cette maladie, que les vaisseaux tant artériels que véneux du cerveau, sont remplis d’un sang épais & grossier qui y est engorgé. En conséquence de cet engorgement, les esprits animaux ne se séparent pas pour passer dans les filets de nerfs qui partent du cerveau,

& produire le mouvement musculaire ; ce qui est si vrai, que le malade reste dans la situation où on l’a mis ; si on lui leve un bras sur la tête, ce bras demeure immobile à cet endroit ; si l’on éleve une paupiere, elle ne s’abaisse point d’elle-même ; enfin si l’on lui fait fléchir un doigt ou plusieurs, ils restent fléchis jusqu’à ce que l’on prenne soin de les étendre. On peut voir à l’article Assoupissement deux observations sur cette maladie, tirées des Mém. de l’acad.

Cette maladie a plusieurs causes, la mélancholie portée au dernier degré, toutes sortes d’affections vives de l’ame, surtout lorsqu’elles sont subites, comme la perte inopinée d’une personne chere, d’un procès, &c. Les méditations profondes & continuées long-tems sur un même sujet, un travail forcé dans le cabinet, &c. sont aussi quelquefois cause de cette maladie, sur-tout lorsque l’on ne prend pas de nourriture convenable & proportionnée à la déperdition de substance. Les indications que l’on a à remplir pour parvenir à la guérison de cette maladie, sont de tirer le malade de cette affection soporeuse par quelque chose qui puisse l’affecter vivement, telle que le son d’une cloche, le bruit d’un canon, l’odeur des sels volatils & pénétrans. Si ces moyens ne suffisent pas, il faut employer les vésicatoires, les scarifications, & autres opérations semblables, qui puissent exciter quelque douleur ; & selon Boerhaave, rien de mieux que de procurer au moyen des sternutatoires une hémorrhagie abondante par les narines, ou par les hémorrhoïdes au moyen de l’application des sangsues, jointe à un régime humectant, aux vomitifs, &c. Voyez Assoupissement. (N)

CATALOGNE, (la) Géog. province d’Espagne avec titre de principauté. Elle est bornée au nord par les Pyrénées, au levant & au midi par la Méditerranée, à l’occident par le royaume d’Arragon & de Valence. Ce pays est abondant en vin, grains, fruits, huile, & lin. Il s’y trouve beaucoup de mines, & même des pierres précieuses ; la capitale est Barcelone.

CATALOGUE, s. m. (Littérat. & Librair.) est une énumération ou liste de noms d’hommes, de livres, & d’autres choses disposées suivant un certain ordre. Ce mot, selon du Cange, étoit employé dans la basse latinité, pour signifier collection, du Grec ϰατάλογος de ϰαταλέγω, recenseo.

Nous n’entrerons point dans le détail des différentes collections auxquelles on a coûtume de donner ce nom. V. Cabinet, Etoile. Nous nous contenterons de parler des catalogues de livres, parce que de toutes les collections c’est en effet la plus intéressante.

Ce qui existe, ce qui arrive, ce qu’on peut dire, faire, ou imaginer, tout enfin étant matiere de livres, la vie la plus longue, & l’étude la plus assidue, ne mettent que difficilement en état d’en acquérir la connoissance. Un homme de Lettres doit cependant s’en faire un plan méthodique, afin de savoir caractériser & réduire à des classes convenables ce nombre prodigieux d’écrits qu’on a donnés & qu’on donne tous les jours au public : autrement il est exposé à errer perpétuellement dans l’immensité de la Littérature, comme dans un labyrinthe plein de routes confuses.

Ce système ou plan méthodique consiste à diviser & sous-diviser en diverses classes tout ce qui fait l’objet de nos connoissances ; chacune des classes primitives pouvant être considérée comme un tronc qui porte des branches, des rameaux, & des feuilles. La difficulté à surmonter pour établir entre toutes ces parties l’ordre qui leur convient, est 1°. de fixer le rang que les classes primitives doivent tenir entr’elles ; 2°. de rapporter à chacune d’elles la quantité immense de branches, de rameaux, & de feuilles qui lui appartiennent.