Aller au contenu

Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Gaules, d’Italie ; voyez Chancelier de Bourgogne, de l’Empire, &c.

Chancelier des grands-Prieurés de l’Ordre de Malthe, voy. ci-après Chancelier dans les Ordres de Chevalerie, à la fin de l’article.

Chancelier du haut et souverain Empire de Galilée, voyez Chancelier de l’Empire de Galilée.

Chancelier du Roi de Jérusalem et de Chypre, étoit celui qui avoit la garde du sceau de ce roi, du tems que Jérusalem & Chypre formoient un royaume particulier. Philippe de Maizieres, un des conseillers d’état de Charles V. étoit aussi chancelier de Pierre de Lusignan roi de Jérusalem & de Chypre ; ce fut lui qui procura des confesseurs aux criminels condamnés à mort. Voyez Sauval, antiq. de Paris, tome II. p. 151.

Chancelier de l’Impératrice, grand-Chancelier, ou Archichancelier de l’Impératrice, est un titre que les abbés de Fulde en Allemagne sont en possession de prendre depuis plus de quatre cents ans. Berthous, abbé de Fulde, prenoit ce titre dès le tems de l’empereur Lothaire. Ce droit leur fut confirmé par un diplome de l’empereur Charles IV. de l’an 1358 en faveur de l’abbé Henri, pour lui & ses successeurs, auxquels il donna en outre cette prérogative, que lorsqu’on feroit le couronnement de l’impératrice ou reine des Romains, ou toutes les fois qu’elle paroîtroit revêtue de ses habits impériaux ou royaux, l’abbé de Fulde auroit la fonction de lui ôter & remettre sa couronne, suivant l’exigence des cérémonies.

L’abbaye de Fulde située dans la Franconie, & de l’ordre de S. Benoît, est la plus considérable & la plus riche de toute l’Allemagne. Les religieux de cette abbaye doivent être nobles, & ont le droit d’élire leur abbé, qui est primat des autres abbés de l’empire, & grand-chancelier de l’impératrice. Voyez Browerus, lib. I. antiq. Fuld. cap. xv. Gloss. de Ducange, au mot archicancellarius imperatricis ; & le tableau de l’empire Germanique.

Chancelier d’Irlande, est celui qui a la garde du grand sceau dans le royaume d’Irlande. Il est établi à-peu-près sur le même pié que celui d’Angleterre. Voyez ci-devant Chancelier d’Angleterre.

Le lord-lieutenant d’Irlande, qui est proprement un vice-roi, & dont le pouvoir est très-étendu, a pour son conseil le lord-chancelier & le thrésorier du royaume, avec quelques comtes, évêques, barons, & juges, qui sont membres du conseil privé, formé sur le plan de celui d’Angleterre.

C’est entre les mains du chancelier que le lord-lieutenant prete serment suivant un formulaire prescrit ; on le place ensuite dans un fauteuil de parade, & autour de lui sont le chancelier du royaume, les membres du conseil privé, les seigneurs & pairs du royaume, & autres officiers.

Le chancelier est seul juge de la chancellerie, qui est la cour souveraine du royaume pour les affaires civiles. Cette chancellerie est aussi reglée à-peu-près comme celle d’Angleterre. Voyez la Martiniere, à l’article d’Irlande.

Chanceliers des Jurisdictions royales, étoient ceux qui avoient la garde du sceau dans ces jurisdictions : il y en avoit dans les sénéchaussées, vigueries, & autres siéges de Languedoc ; suivant des lettres du 8 Octobre 1363, données par le maréchal Daudencham, lieutenant du roi Jean dans cette province, qui ordonnent que les Juifs seront payés de ce qui leur est dû par les Chrétiens, nonobstant toutes lettres d’état. L’exécution de ces lettres est mandée aux sénéchaux de Toulouse, Carcasson-

ne, & Beaucaire, leurs viguiers, juges, gardes des sceaux, baillifs, chanceliers, bayles desdites sénéchaussées, ou leurs lieutenans, & à tous autres justiciers. Ces lettres sont dans le recueil des ordonnances de la troisieme race, tome IV. pag. 237.

Il est parlé du receveur royal de la chancellerie de Rouergue dans d’autres lettres du mois d’Avril 1370, qui confirment que le terme de chancellerie est pris en cette occasion pour sceau. Il n’y avoit pourtant point encore de chancelleries particulieres établies près des cours & autres justices royales ; le sceau dont il est parlé, ne servoit qu’à sceller les jugemens.

Chancelier de Lancastre, voyez ci-devant Chancelier d’Angleterre, vers la fin.

Chanceliers de Languedoc, voyez ci-devant Chanceliers des Jurisdictions royales, & ci-après Chancelier de la maison commune de Toulouse, & Chancelier du sous-viguier de Narbonne.

Chancelier de Laugeac et de Nonette, étoit un officier qui avoit la garde du scel royal dans les justices de Laugeac & de Nonette, dont il étoit en même tems le prevôt. Il en est parlé dans des lettres de Charles-le-Bel, de l’an 1322, rapporté dans les ordonnances de la troisieme race, tome VII. pag. 421.

Chanceliers du Levant, voy. ci-devant Chanceliers des Consuls de France.

Chancelier de Lithuanie, voyez ci-après Chancelier de Pologne.

Chancelier de Lorraine et Barrois, est le chef de la justice dans les états de Lorraine & Barrois. Les anciens ducs de Lorraine n’avoient point ordinairement de chancelier ; ils faisoient sceller leurs ordonnances, édits, déclarations, & autres lettres patentes, par le secrétaire d’état de service en leur conseil, appellé secrétaire intime. On tient pourtant qu’il y a eu anciennement un chancelier en Lorraine nommé le Moleur, d’une famille de Bar ; mais il y avoit peut-être plus de deux siecles que l’on n’avoit point vû de chancelier en Lorraine, lorsque la Lorraine & le Barrois ayant été cédés en 1737 au roi Stanislas, & après lui à la France, les sceaux de la cour souveraine de Nanci, ceux des chambres des comptes de Nanci & de Bar, & des autres jurisdictions inférieures, furent remis, par ordre de François II. empereur, lequel quittoit la Lorraine & le Barrois, entre les mains d’un de ses secrétaires intimes : il leur fut ensuite donné d’autres sceaux par ordre du roi Stanislas ; & par sa déclaration donnée à Meudon le 18 Janvier 1737, il créa un état, office, & dignité de chancelier garde des sceaux pour les états à lui cédés en exécution des articles préliminaires de la paix de Vienne ; & par la même déclaration, il conféra ledit office & dignité à M. de Chaumont de la Galaisiere, voulant qu’en cette qualité il soit le chef de ses conseils, & qu'il ait la principale administration de ses finances. Cette déclaration a été adressée aux gens du conseil de la chambre des comptes, & y a été enregistrée au mois d’Avril suivant.

En conséquence de cette déclaration, M. de la Galaisiere, qui est en même tems intendant de Lorraine & Barrois, prend les qualités de chancelier garde des sceaux, intendant de justice, police, & finances, marine, troupes, fortifications, & frontieres de Lorraine & Barrois. Il est le chef des conseils de Lorraine ; savoir, du conseil d’état ordinaire établi par édit du roi Stanislas, du 27 Mai 1737, composé, outre le chancelier, de deux secrétaires d’état, de six conseillers d’état ordinaires, des premiers présidens & procureurs généraux de la cour souveraine de Lorraine & Barrois, & des chambres des comptes de Lorraine & de Bar. Le chancelier est aussi chef du conseil royal des finances & du commerce,