Aller au contenu

Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet état contre le banc ; on le déroule ; on l’asperge : on prend la tête a (fig. 26.) on la porte en d ; on roule le reste à-peu-près dans la direction du pli ou de la croisée dc ; on serre avec les mains ce rouleau, & on le presse bien contre le banc : on le déroule ; on asperge : on prend la tête a (fig. 27.) on la porte en d, & l’on forme le pli ou la croisée bc ; puis on roule, en commençant le roulement par le bout de l’aile : on serre le rouleau entre les mains & contre le banc ; on le déroule, on l’asperge, & l’on forme le pli cd (fig. 28.) en portant le bout de l’aile ou le point a en b : on roule le reste dans la direction de ce pli ou croisée ; on serre le rouleau entre ses mains & contre le banc ; on déroule, on asperge : on forme le pli dc (fig. 29.) en portant le point a en b ; on roule le reste dans la direction de ce pli ou croisée ; on serre le rouleau entre ses mains & contre le banc. Il faut observer dans toute cette premiere manœuvre de la foule, qu’on asperge avec la brosse à chaque pli de croisée, qu’on roule bien clos, & qu’on foule mollement, en allongeant les bras, en faisant faire au rouleau ou chapeau roulé beaucoup de chemin sur le banc, en tournant sur lui-même, & en le pressant peu sur chaque point de ce chemin : il n’est pas encore assez compacte pour supporter de grands efforts ; mais la liaison croîtra par des degrés insensibles. On déroule ; on asperge : on prend le point a (fig. 30.) on le porte en d ; on forme le pli bc ; on roule le reste à-peu-près dans la direction de ce pli, bien clos, & l’on foule mollement ; on déroule ; on asperge : on prend le point a (fig. 31.) on le porte en d ; on forme le pli de croisée bc ; on roule le reste bien clos dans la direction de ce pli, & on foule mollement : on déroule, on asperge ; on prend le point A (fig. 32.) on le porte en B, & l’on forme le pli CD ; on prend le point a, on le porte en b, & l’on forme le pli cd : on prend le point e de l’arrête, & on le porte en f, & l’on forme le pli aA : on roule le reste bien clos dans la direction du pli Aa, & l’on foule. Voilà toute la suite des croisées de la foule ; on les réitere toutes trois fois consécutives, à commencer par le décroisement de la fig. 24. Ainsi on décroise trois fois, comme on voit dans cette fig. 24. On plie & foule trois fois sur un côté, comme on voit fig. 25. On plie & foule trois fois sur l’autre côté, comme on voit fig. 26. On plie & foule trois fois sur la tête, comme on voit fig. 27. On plie & foule trois fois sur un coin, comme on voit fig. 28. On plie & foule trois fois sur l’autre coin, comme on voit fig. 29. On plie & foule trois fois sur un des bords de l’arrête, comme on voit fig. 30. On plie & foule trois fois sur l’autre bord de l’arrête, comme on voit fig. 31. On plie & foule trois fois sur les bords de l’arrête & sur l’arrête entiere en même tems, comme on voit fig. 32. Quand je dis qu’on plie & foule trois fois sur chacune de ces parties, cela ne signifie pas que ces trois fois se fassent tout de suite & consécutivement sur cette partie : cela signifie que comme on suit trois fois toutes les croisées, & qu’à chaque fois qu’on les suit chacune des parties dont je viens de parler est pliée & foulée une fois ; après qu’on a suivi trois fois toutes les croisées, toutes les parties précédentes ont été aspergées, pliées, foulées trois fois ; je dis aspergées, car on ne plie jamais, ni on ne foule un pli de croisée, sans avoir aspergé auparavant.

Quand on a suivi ses croisées pour la troisieme fois, on étend le chapeau sur le banc, & l’on en frotte circulairement la surface avec la paume de la main, pour en faire sortir le jarre : on appelle jarre, le gros poil qui s’est trouvé mêlé avec le fin quand on a coupé la peau ; cela fait, on retrousse le bord supérieur de l’arrête, on ouvre le chapeau, & l’on tâche, en tâtonnant avec les doigts, de découvrir

les endroits foibles ; quand on en trouve, on les marque en traçant un trait avec le bout du doigt ; on prend ensuite des morceaux d’étoupages, on les humecte, & on les met en-dehors aux endroits correspondans aux endroits foibles, qu’on reconnoît aisément à la marque du doigt : pour affermir ces étoupages, on les frappe ou tape un peu avec la brosse mouillée ; on referme le chapeau, on le retourne sens-dessus-dessous, on le r’ouvre, & on cherche les endroits foibles de l’autre moitié, auxquels on remédie comme nous venons de dire.

Après avoir étoupé, on ouvre tout-à-fait le chapeau de la main gauche ; de la droite on en frappe la pointe ou tête d’un petit coup, on la fait rentrer en-dedans ; on lâche le bord qu’on tenoit ; on insere en-dedans les deux mains ; on prend la tête, on l’attire à soi doucement, de peur de déranger l’étoupage ; on repousse les bords, & le chapeau est retourné. Alors on prend des morceaux de tamis de crin simple, on insere ces tamis dans le chapeau en autant d’endroits qu’on a mis de l’étoupage, de peur que cet étoupage ne vînt à se lier avec les parties auxquelles il correspondroit : cela fait, on asperge un peu, on fait un pli sur le côté de la tête, tel que celui de la fig. 25. mais plus petit ; on roule dans la direction de ce pli, mais bien clos ; on foule doucement ; on déroule, on asperge ; on fait un autre petit pli sur l’autre côté de la tête ; en un mot on suit sa croisée toute entiere, à commencer à la fig. 25. & à finir à la fig. 32. inclusivement, exécutant tous les plis indiqués par ces figures, aspergeant, roulant, & foulant à chacun, comme il a été prescrit plus haut.

Cela fait, on déploye le chapeau, dont, pour le dire ici en passant, on a toûjours vis-à-vis de soi, quand on foule, le côté opposé à celui sur lequel on a commencé à rouler le reste : ainsi dans la derniere manœuvre de la fig. 32. on a vis-à-vis de soi la tête. On retourne donc le chapeau, pour être en face de l’arrête ; on l’ouvre, on décroise, on examine encore s’il n’y a point d’inégalités dans l’épaisseur ; s’il y en a, on étoupe derechef ; on retourne le chapeau sens-dessus-dessous, comme nous avons dit ; on place des tamis aux endroits étoupés, & l’on suit une croisée entiere, à commencer à la fig. 25. jusqu’à la fig. 32. inclusivement.

Voici le moment de placer une des petites capades, que nous avons appellées plus haut pointus : on place un de ces pointus, ou une de ces parties de dorure qui doivent faire l’endroit du chapeau, sur la tête, qu’elle couvre jusqu’à deux doigts de l’arrête ; on prend de l’eau avec la brosse, observant de bien écarter la bourre, on asperge le pointu, & on le tape assez fortement avec le côté des crins : s’il arrive au pointu d’être plus ample que la tête, & de déborder de tous côtés, on ouvre le chapeau, on insere la main jusqu’au fond, on releve la tête, & on abat les excédens du pointu, & on les tape ensuite tant-soit-peu avec la brosse : quant aux excédens des côtés, on décroise un peu, on abat d’un & d’autre côté les excédens à la faveur des décroisemens, on les tape aussi : quand ce pointu est ainsi ajusté, on examine s’il n’y a point d’endroits à étouper ; s’il y en a, on les étoupe. On pose sur l’autre côté de la tête le second pointu, précisément avec les mêmes précautions que le premier, se garantissant bien sur-tout de la bourre : on retourne alors le tout de dedans en-dehors, le plus délicatement que l’on peut, de peur de détacher les pointus, qui ne tiennent qu’autant qu’il le faut pour supporter juste cette manœuvre ; on met entre les pointus, & aux endroits étoupés, des tamis ; puis on foule une croisée entiere, à commencer à la fig. 27. Lorsqu’on a exécuté les croisées prescrites par la fig. 32. on