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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/570

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par un calice écailleux, & entourés de grandes feuilles qui forment une espece de chapiteau. Lorsque la fleur est passée, les embryons deviennent des semences garnies d’aigrettes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CNIDE, (Géog. anc. & mod.) ville ancienne de la Carie, dans la Doride. Ce n’est plus qu’un misérable bourg.

CNIDIENNE, adj. (Myth.) surnom de Vénus, ainsi appellée de la dévotion particuliere que les habitans de Cnide avoient en elle.

CO

CO, COA, COOS, ou COS, (Géog. anc. & mod.) île de l’Archipel, vers la côte de la Carie : elle est célebre par la naissance d’Hippocrate, d’Apelle, & de Pamphile qui la premiere dévida la soie. Les Turcs l’appellent aujourd’hui Stanco ou Stankon. On la connoît aussi sous le nom de Lango. Elle est presque vis-à-vis d’Halicarnasse, près de Cnide & de l’île Palmosa.

COA, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérive du surnom coüs, qui a été donné à Hippocrate parce qu’il étoit né dans l’île de Coo. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, campaniforme, globuleuse. Le pistil s’éleve du fond d’un calice découpé, & est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur : ce pistil devient dans la suite un fruit composé de trois capsules membraneuses & applaties ; ces capsules sont divisées en deux loges, dont chacune renferme une semence longue & ailée. Plumier, nov. plant Amer. gen. Voyez Plante. (I)

Coa, (Géog. mod.) riviere du royaume de Portugal, dans la province de Tra-los-Montes.

* COACTIF, adj. (Théol. & Jurispr.) qui peut légitimement contraindre & se faire obéir par la force. Les souverains ont seuls le pouvoir coactif : il y a cette différence entre les lois de l’Église & les lois de l’état, que celles de l’Église, en qualité simple de lois de l’Église, n’ont que force directive ; au lieu que les lois de l’état ont par elles-mêmes force coactive. Les lois de l’Église n’ont force coactive que quand elles sont devenues lois de l’état.

* COACTION, s. f. (Théol.) action sur la volonté, qui en ôte ou diminue le libre exercice ; d’où il s’ensuit que la coaction, si elle avoit lieu, excuseroit entierement ou en partie la créature du crime, & lui ôteroit le mérite de la bonne action : car le mérite & le démérite diminuent & disparoissent aussitôt que la nécessité de vouloir ou de ne pas vouloir commence. Voyez Liberté, Grace.

COADJUTEUR, s. m. (Hist. ecclés. & Jurispr.) est celui qui est adjoint à un prélat ou autre bénéficier ou officier ecclésiastique, pour lui aider à faire ses fonctions.

Les coadjuteurs sont ordinairement désignés successeurs de ceux auxquels on les adjoint.

Le P. Thomassin en sa discipline de l’Église, part. II. liv. II. ch. xxij. & xxiij. dit que les coadjutoreries étoient en usage dès les premiers siecles de l’Église. On trouve en effet que dès l’an 55 S. Lin fut fait coadjuteur de S. Pietre, & qu’en 95 Evariste le fut du pape Anaclet. Cependant le P. Thomassin ajoûte que les coadjutoreries sont odieuses, en ce que c’est une maniere indirecte pour transmettre les bénéfices comme par voie de succession.

En France le Roi donne quelquefois un coadjuteur aux archevêques, évêques, & abbés, lorsque le grand âge du bénéficier ou ses infirmités, son absence ou quelqu’autre cause légitime, le demandent, & que c’est pour le bien de l’église.

Le pape donne des bulles qui portent ordinaire-

ment la clause cum futurâ successione, c’est-à-dire provision & collation du bénéfice par expectative ; tellement qu’après le décès du titulaire le coadjuteur n’a pas besoin d’autre titre pour succéder au bénéfice.

Mais on ne peut nommer de coadjuteur avec droit de succéder, que pour les évéchés & abbayes ; & pour donner un coadjuteur à un évêque, il faut que celui-ci y consente.

Les coadjuteurs des évêques doivent être eux-mêmes évêques : on les nomme ordinairement évêques in partibus infidelium, afin qu’ils puissent faire les fonctions épiscopales à la décharge de celui dont ils sont coadjuteurs ; car le coadjuteur a les mêmes prérogatives que l’évêque auquel il est adjoint.

Celui qui est nommé coadjuteur d’un archevêque a rang au-dessus de tous les évêques dans les assemblées du clergé.

Le concile de Trente, sess. 21. ch. vj. veut qu’on donne aux curés ignorans des coadjuteurs ou des vicaires pour faire leurs fonctions.

L’usage des coadjuteurs est aboli en France pour les canonicats & prébendes, prieurés, cures, & chapelles : on l’avoit toléré quelque tems dans les évêchés de Metz, Toul, & Verdun ; mais par arrêt du 25 Février 1642, rapporté au journal des audiences, on a jugé qu’il ne devoit point avoir lieu. Voyez le tr. des mat. bénéfic. de Fuet, p. 59. 62. 140. 153. 225. 278. 524. & 525. & la jurisprud. canon. au mot Coadjuteur. (A)

Coadjuteur, est aussi le nom qu’on donne à certains religieux parmi les Jésuites. Voy. Jésuites. (G)

COADJUTORERIE, s. f. place ou dignité d’un coadjuteur. On dit que N a été nommé à la coadjutorerie de tel ou tel évêché. La coadjutorerie par elle-même n’est pourtant pas un titre réel, mais une expectative pour en obtenir un après la mort du titulaire. Voyez Coadjuteur. (G)

COADJUTRICE, s. f. (Hist. ecclés. Jurispr.) est une religieuse nommée par le Roi pour aider à une abbesse à faire ses fonctions, avec droit de lui succéder. Voyez ce qui est dit au mot Coadjuteur. (A)

COAGIS, s. m. (Comm.) on appelle ainsi au Levant celui qui fait le commerce par commission pour le compte d’un autre. Presque toutes les nations commerçantes de l’Europe ont des coagis aux échelles du Levant. Voyez les dictionnaires de Trév. & du Comm.

COAGULATION, s. f. (Physiq. & Chimie.) Le mot de coagulation pris dans son sens le plus étendu, exprime tout changement arrivé à un liquide composé, par lequel ou la masse entiere de ce liquide, ou seulement quelques-unes de ses parties, sont converties en un corps plus ou moins dense.

Ce changement s’opere dans ces liquides par un grand nombre de causes différentes, qui constituent tout autant d’especes de coagulations qui ont la plûpart des noms particuliers, & qu’on ne désigne même presque jamais par le nom générique de coagulation, qui a été borné par l’usage à quelques especes particulieres.

Les coagulations de la premiere espece, ou improprement dites, sont la congellation ou condensation par le refroidissement, la concentration ou rapprochement par le moyen de l’évaporation, la précipitation, la crystallisation. Voyez Congellation, Evaporation, Précipitation, & Crystallisation.

Les coagulations de la seconde espece, celles pour lesquelles cette dénomination est consacrée, sont premierement la coagulation spontanée du lait, du sang, de certains sucs végétaux, par exemple, celui de la bourrache & du cochléaria, &c. 2° celle du blanc-d’œuf & des autres lymphes animales, par