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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/244

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usité dans le ressort de l’amirauté de Tuet, Treport & ailleurs. Voyez les art. Cordes, (Pêche.)

* CORDILLAT, s. m. (manuf. de drap.) draps qui se fabriquent à Chabeuil, de fleurs ou prime laine du pays, & sont composés de quarante-six portées au moins de trente-deux fils chacune, pour revenir du foulon & de l’apprêt à une aulne. Il y en a de peignés qui se fabriquent à Crest ; ils sont de vingt-huit portées de quarante fils chacune : d’autres appellés enversins ou communs, fabriquées aussi à Crest, sur vingt-cinq portées de trente-deux fils chacune. Ceux de cette derniere sorte, de Chabeuil, doivent avoir vingt-quatre portées de trente-deux fils chacune, deux tiers de large sur le métier, & deux aulnes après le foulon & l’apprêt. Ces étoffes doivent être aulnées par le dos, & non par la lisiere. Voyez les reglem. des Manufact. les dictionn. du Comm. & de Trév.

* CORDON, s. m. (Corder.) On donne dans les atteliers de corderie ce nom à une petite corde destinée à faire partie d’une autre, voyez Corderie ; chez les ouvriers en soie, les Boutonniers & autres, à un petit tissu en long & ourdi comme la corde, ou de soie, ou de laine, ou de fil, ou de crin, &c. voy. Cordon, Boutonnier ; & à la suite de cet art. d’autres acceptions du même terme ; chez les Serruriers, les Sculpteurs, les Fondeurs, &c. à un petit ornement en relief, circulaire & arrondi, qui regne tout autour d’une piece. Si cet ornement, au lieu d’être en relief, étoit en creux, il formeroit une cannelure, une rainure, une gouttiere, &c. selon la forme, la direction & les ouvrages ; car il n’y a rien de si arbitraire dans les arts méchaniques, que l’usage de ces termes.

Cordon de S. François, (Hist. eccl.) espece de corde garnie de nœuds que portent différens ordres religieux qui reconnoissent saint François pour leur instituteur. Quelques uns, comme les Cordeliers, les Capucins, les Recolets, le portent blanc ; celui des Pénitens ou Picpus est noir.

Il y a aussi une confrairie du cordon de S. François, qui comprend non-seulement les religieux, mais encore un très-grand nombre de personnes de l’un & de l’autre sexe. Ces confreres, pour obtenir les indulgences accordées à leur société, ne sont obligés qu’à dire tous les jours cinq Pater & cinq ave Maria, & gloria Patri, & à porter le cordon, que tous les religieux peuvent donner, mais qui ne peut être béni que par les supérieurs de l’ordre. (G)

Cordon, (Histoire mod.) marque de chevalerie. Chaque ordre a le sien. C’est un ruban plus ou moins large, de telle ou telle couleur, travaillé de telle ou telle façon, que les membres de l’ordre portent, ainsi qu’il leur est enjoint par les statuts.

Cordon bleu, (Histoire mod.) Voyez à l’article Esprit, Ordre du S. Esprit.

* Cordon jaune, (Hist. mod.) Ordre du cordon jaune ; compagnie de chevaliers instituée par le duc de Nevers sous Henri IV. La reception s’en faisoit dans l’église, où tous les chevaliers catholiques ou protestans s’assembloient au son de la cloche. On disoit la messe ; les chevaliers s’approchoient de l’autel ; on haranguoit celui qui demandoit le cordon, on lui lisoit les statuts. Le prêtre prenoit le livre des évangiles ; le chevalier sans épée, mettant un genou en terre & la main sur le livre, juroit d’observer les statuts. Le général lui ceignoit l’épée, lui passoit le cordon sur le col, & l’embrassoit. Le duc de Neyers en étoit général. Un des articles des statuts enjoignoit aux chevaliers de savoir le jeu de la Mourre ; il y en avoit de plus ridicules. Henri IV. abolit cet ordre en 1606.

* Cordon, (Blason.) ornement qui accompagne l’écusson. C’est un véritable cordon, qui dans les ar-

mes des prélats descend du chapeau qu’ils ont pour cimier, & se divise & sous-divise en houpes ; les cardinaux l’ont rouge, & trente houpes de même couleur, quinze de chaque côté sur cinq rangs, dont le premier n’en a qu’une, le second deux, le troisieme trois, & ainsi de suite. Les archevêques l’ont de sinople, de même que les houpes qui sont de chaque côté au nombre de dix sur les quatre rangs 1, 2, 3, 4 ; les évêques de sinople aussi, de même que les houpes, au nombre de six de chaque côté sur les trois rangs 1, 2, 3 ; les protonotaires l’ont de sinople, ainsi que les houpes au nombre de trois de chaque côté sur les deux rangs 1, 2.

* Cordon, (Anatom.) se dit de plusieurs parties qui ont quelque ressemblance de figure avec un cordon ; ainsi il y a le cordon spermatique, c’est l’assemblage de tous les vaisseaux de ce nom, voyez Spermatique : le cordon ombilical ; c’est l’assemblage des vaisseaux ombilicaux, voyez Ombilical : les cordons ligamenteux des apophyses épineuses des vertebres, voyez Ligamens : les cordons ligamenteux du ligament transversal des cartilages semi-lunaires, &c.

Cordon, en Architecture, est une grosse moulure ronde au-dessus du talud de l’escarpe & de la contre-escarpe d’un fossé, d’un quai ou d’un pont, pour marquer le rez de chaussée au-dessous du mur d’appui. On appelle aussi cordon, toute moulure ronde au pié de la lanterne, ou de l’attique d’un dôme, &c. (P)

Cordon, en terme de Fortification, est un rang de pierres arrondies, saillant en-dehors, au niveau du terre-plein du rempart & au pié extérieur du parapet. Le cordon tourne tout autour de la place, & il sert à joindre plus agréablement ensemble le revêtement du rempart qui est en talud, & celui du parapet qui est perpendiculaire.

Dans les remparts revêtus de gazon, on ne peut pratiquer de cordon, mais on y substitue ordinairement un rang de pieux enfoncés horisontalement, ou un peu inclinés vers le fossé. Voyez Fraises. Le cordon doit avoir huit à dix pouces de saillie. (Q)

Cordon, (Hydraul.) est un tuyau que l’on fait tourner autour d’une fontaine, pour fournir une suite de jets placés au milieu ou sur les bords. (K)

Cordon de Chapeau, (Chapellerie.) ficelle qui ceint le bas de la forme du chapeau en-dehors. Ce sont les maîtres Passementiers-Boutonniers qui fabriquent les cordons de chapeaux. Voyez. Dictionn. de Comm. & de Trév.

Cordon à la ratiere. C’est ainsi qu’on appelle la ganse, lorsqu’elle a été fabriquée à la navette sur un métier. Voyez Ganse & Lacet. Dict. du Comm. & de Trév.

Cordon, en terme de Boutonnier ; c’est une tresse ronde faite à la jatte. Le nombre des fuseaux est toujours pair, & ne passe jamais seize. On fait quatre tas sur les quatre faces de la jatte. Voyez Jatte. Les bouts des fuseaux noués & rassemblés passent dans la cannelle, & sont retenus en-dessous par un poids d’une pesanteur proportionnée à celle des fuseaux ; on mene ou porte d’un tas sur celui de vis à vis, d’où on revient en rapportant un autre fuseau pour remplacer celui qu’on avoit ôté du premier tas. On fait la même chose du tas de droite à gauche, jusqu’à ce que l’ouvrage soit fini. Quand on veut faire du plat sur un cordon, on ramasse tous les tas en deux parties sur la même face de la jatte, & on travaille cette partie de l’ouvrage comme la tresse. Voyez Tresse. Les plus petits cordons que l’on puisse faire, sont de quatre fuseaux.

Cordons & Frettes, terme de Charron. Les Charrons appellent cordons & frettes, des cercles de