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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/325

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se dit du bois de lit avec toutes ses pieces, & disposé à recevoir les matelas.

Couche des Nerfs optiques, en Anatomie, sont deux éminences ovales, situées dans la partie moyenne & postérieure des ventricules latéraux du cerveau. Voyez Cerveau.

Elles sont ainsi appellées, parce que les nerfs optiques en viennent. Voyez Optiques. (L)

Couche, (Med.) se dit de l’état de la femme & du tems qui suit immédiatement l’accouchement. Ses couches ont été longues ; ses couches ont été fâcheuses. Voyez Accouchement.

Couche, en Architecture, est une espece d’enduit de chaux & de ciment, d’environ un demi-pouce d’épaisseur, qu’on raye & picote à sec avec le tranchant de la truelle, & sur lequel on repasse successivement jusqu’à cinq ou six autres enduits de la même matiere, pour faire le corroi d’un canal, d’un aqueduc, &c. (P)

Couche, (Arquebusier.) la partie menue de la crosse d’un bois de fusil, à l’extrémité de laquelle d’un côté est la crosse, & de l’autre l’entaille qui reçoit la queue de la culasse.

Couche, en Peinture, est un enduit de couleur qu’on met sur des treillages, trains de carrosses, auvents, &c. sur des planches, sur des murailles, des toiles, avant de peindre dessus. On appelle cette façon d’enduire, imprimer. Cette toile, dit-on, n’a eu qu’une couche de couleur, deux, trois couches, &c. On dit bien, en Peinture, coucher la couleur ; avant de fondre les couleurs, il faut qu’elles soient couchées ; mais on ne dit pas, ce tableau a eu trois couches de couleurs, pour exprimer qu’il a été repeint deux fois sur l’ébauche. Dictionn. de Peint. (R)

Couche, en termes de Boulanger, ce sont des toiles ou des bannes étendues sur une table, ou toute autre chose semblable, sur lesquelles on met le pain pour le faire lever.

Couche : les Brasseurs désignent par ce terme la disposition du grain dans le germoir, en un tas quarré & d’une épaisseur convenable à pouvoir germer.

Couche, en termes de Charpentier, ce sont des pieces de bois que l’on met par terre, & sur lesquelles portent les étais des solives d’un plancher qui a besoin d’être étayé.

Couche, (Jard.) est une élévation de litiere ou grand fumier de cheval, de quatre piés de haut, large d’autant, & d’une longueur à volonté : on range proprement ce fumier, on le tripe bien, & on le couvre au moins d’un demi-pié de terreau, pour y élever les graines & les plantes délicates. Il faut faire les couches en Janvier, & les exposer autant qu’il est possible au Soleil de midi.

On distingue de trois sortes de couches, la chaude, la tiede, & la sourde.

La couche chaude est celle qui vient d’être construite, & qui conserve toute sa chaleur dont on laisse évaporer une partie en laissant passer huit jours sans y rien semer. Le doigt enfoncé dans la couche, fait juger de sa chaleur ; & les six à sept pouces de terreau dont on la couvre, sont pour garantir de la vapeur du fumier les jeunes plantes qu’on y seme.

La couche tiede est celle qui ayant perdu un peu trop de chaleur, demande à être réchauffée ; ce qui se fait en répandant dans les sentiers du pourtour du grand fumier de cheval ou de mulet.

La couche sourde est enterrée jusqu’à fleur de terre, mais elle n’a jamais tant de chaleur que les autres : on s’en sert à élever des champignons, & à rechauffer des arbres plantés en caisse.

On expose peu-à-peu à l’air les jeunes plantes qui sont semées sur la couche, en élevant les cloches sur des fourchettes de bois, qui laissent un passage à

l’air : c’est par ce moyen qu’on accoûtume les jeunes plantes à supporter le grand air.

Les semences qu’on y répand doivent être un peu à claire-voie, sans cela les plants s’étoufferoient l’un l’autre. On a le soin de les éclaircir, en arrachant les plus serrés, ou on les repique en les plantant au plantoir sur d’autres couches, ce qui les avance beaucoup. Les saisons qui font craindre la fraîcheur des nuits, obligent à couvrir les couches de paillassons & de brise-vents, que l’on leve tous les matins. (K)

Couche, chez les Tanneurs, Chamoiseurs, & Mégissiers ; c’est une certaine quantité de peaux que ces artisans mettent à-la-fois sur le chevalet pour les quiosser. Voyez Quiosser.

Couche, entretoise de couche. Voyez l’article Canon.

Couche, (Œcon. domest.) lange dont on enveloppe les enfans au maillot, & dont on doit les rechanger tous les jours aussi souvent que la propreté l’exige.

Couche, (Chimie.) Voyez Lit.

Couche, terme de Doreur, c’est la feuille d’or ou d’argent qu’on porte sur l’objet ou le bâton qu’on veut argenter ou dorer.

Couche, (Doreur sur cuir.) mêlange de blanc d’œuf & d’eau gommée, qu’on applique sur le cuir, avant que d’y poser la feuille d’or ou d’argent.

COUCHÉ, participe, (la maniere de se tenir), Méd. posture dans laquelle on se tient au lit, soit en maladie ou en santé ; c’est ce que les Latins nomment en un seul mot decubitus, & nous le disons en trois ou quatre. Nous manquons presque toûjours de substantifs pour exprimer sans périphrase les actions animales ; c’est un défaut de notre langue qu’il seroit bon de rectifier à l’imitation de nos voisins.

On juge assez bien par la posture dans laquelle on se tient couché, de la force ou de la foiblesse de la faculté motrice ; car lorsqu’il arrive que le corps se meut avec peine, qu’il a de la difficulté à se tourner ou à demeurer debout, c’est un signe que la faculté animale est diminuée, affaissée ; tant qu’elle demeure dans son entier, le corps se meut aisément, se tourne ou se leve suivant la volonté : les bras, les mains & la tête se soûtiennent en l’air.

Il est assez indifférent d’être couché sur le dos, du côté droit, ou du côté gauche ; car plusieurs personnes par habitude, & sur-tout les enfans, se couchent de toutes les façons.

Hippocrate, parlant de la meilleure maniere de se tenir couché, dit que le medecin doit trouver le malade couché sur l’un des côtés, avec les bras, le cou & les jambes un peu retirés, & tout le corps dans une situation libre & commode, comme cela est ordinaire à ceux qui sont en santé. On sent en effet qu’une telle posture indique la force conservée de la faculté motrice des muscles, sans aucun degré de tension préter-naturelle.

Quand les forces sont affoiblies, on aime à être couché sur le dos, les bras & les jambes étendues & sans mouvement ; mais ne pouvoir demeurer longtems dans la même position, ni rester couché sur le même côté, & néanmoins sentir de la difficulté à changer de posture, voilà des indications de maladie.

Demeurer couché sur le dos, un moment après se découvrir, éloigner continuellement les couvertures du lit, s’agiter, tenter de dormir dans une position différente de l’ordinaire, ne pouvoir rester couché que d’une même maniere, & toûjours d’une façon inquiete ; ce sont des signes d’un état de maladie encore plus grave.

Quand cette inquiétude continue dans les douleurs d’estomac, dans la dépravation ou l’abondance des humeurs, dans l’inflammation, la colique, la