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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/584

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missions signées par le pape ou par le préfet de la justice. Deux de ces curseurs sont obligés d’aller tous les jours au palais prendre les ordres du souverain pontife. Piazza, de la cour de Rome, trait. II. chap. xvj. (G)

CURSITEUR, s. m. (Hist. mod.) en Angleterre, est un clerc de la chancellerie, qui dresse les originaux des actes qui y doivent être expédiés. Ils sont au nombre de vingt-quatre, & forment une communauté. A chacun est assigné un nombre de comtés, dans l’étendue desquelles ils dressent les actes dont les particuliers les requierent. Chambers. (G)

CURSOLAIRES, (les) Géog. mod. petites îles de la Grece, dans le golfe de Patras.

CURTATIO, qu’on peut traduire curtation ou accourcissement, est un terme d’Astronomie plus usité en latin qu’en françois ; c’est la différence entre la distance d’une planete au soleil, & sa distance réduite au plan de l’écliptique, qu’on appelle distantia curtata, distance accourcie. Voyez Planete.

Il est aisé de voir que la distance réduite au plan de l’écliptique, se détermine par le point où ce plan est rencontré par une perpendiculaire menée du centre de la planete : il est donc facile de construire des tables de curtation. Voyez Ecliptique.

Comme la distance d’une planete à l’écliptique, la réduction de son lieu au même plan, & sa curtation, dépendent de l’argument de la latitude, Kepler, dans ses tables Rudolphines, a réduit toutes les tables de ces quantités en une seule, sous le titre de tabulæ latitudinariæ. Wolf & Chambers. (O)

CURTICONE, s. m. en terme de Géometrie, signifie un cone, dont le sommet a été retranché par un plan parallele à sa base : on l’appelle plus communément cone tronqué. Voyez Tronqué. (O)

CURVILIGNE, adj. terme de Géometrie. Les figures curvilignes sont des espaces terminés par des lignes courbes ; comme le cercle, l’ellipse, le triangle sphérique, &c. Voyez Courbe & Figure.

Angle curviligne, est un angle formé par des lignes courbes. Pour la mesure de l’angle curviligne, tirez au point de concours des deux courbes ou sommet de l’angle les tangentes de chacune de ces courbes, l’angle formé par les tangentes sera égal à l’angle curviligne. Cela vient de ce que l’on peut regarder une courbe comme un polygone d’une infinité de côtés, dont les tangentes sont le prolongement ; d’où il s’ensuit qu’en tirant les tangentes, on a la position des petits côtés & par conséquent leur inclinaison. (O)

CURULE, adj. (Hist. anc.) chaise curule ; c’étoit un siége d’ivoire, sur lequel certains magistrats de Rome avoient droit de s’asseoir. Voyez Chaise.

Les magistrats curules étoient les édiles, les préteurs, les censeurs, & les consuls. Voyez Edile.

Les senateurs qui avoient exercé ces premieres magistratures curules, se faisoient porter au senat sur ces chaises. Ceux qui triomphoient étoient aussi sur une chaise posée sur une espece de char, currus, d’où est venu le nom de curule. Voyez Triomphe.

La chaise curule sur les médailles marque la magistrature. Quand elle est traversée par une haste, c’est le symbole de Junon, dont on se sert pour marquer la conservation des princesses. Voy. le P. Jobert, Science des médailles.

Statues curules. Voyez Statue. (G)

CURUPA, s. f. (Bot. exot.) plante de l’Amérique méridionale, que nous connoîtrons peut-être bientôt si elle peut lever de graine en Europe. Voici en attendant ce qu’en dit M. de la Condamine.

« Les Omaguas font grand usage de deux sortes de plantes : l’une, que les Espagnols nomment floripondio, dont la fleur a la figure d’une cloche renversée, & qui a été décrite par le P. Feuillée ; l’autre qui dans la langue Omagua se nomme curupa,

& dont j’ai rapporté la graine : l’une & l’autre est purgative. Ces peuples se procurent par leur moyen une yvresse qui dure 24 heures, pendant laquelle ils ont des visions fort étranges. Ils prennent aussi la curupa réduite en poudre, comme nous prenons le tabac, mais avec plus d’appareil : ils se servent d’un tuyau de roseau terminé en fourche, & de la figure d’un Y ; ils inserent chaque branche dans une narine : cette opération suivie d’une aspiration violente, leur fait faire une grimace fort ridicule aux yeux d’un Européen, qui ne peut s’empêcher de tout rapporter à ses usages ». Mém. de l’acad. des Sc. année 1745, pag. 428. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CURURES, s. f. (Jardinage.) se dit des boues & de la vase qui restent au fond des fossés, mares, canaux, étangs, lorsqu’ils sont vuides, ce qui fait un bon engrais. Voyez Engrais. On en a dérivé le mot curer. (K)

CURURU, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est en rose, composée ordinairement de quatre pétales disposées en rond. Le pistil s’éleve du fond du calice, qui est à plusieurs feuilles. Ce pistil devient dans la suite un fruit en forme de poire à trois lobes, qui s’ouvre d’un bout à l’autre en trois parties, & qui renferme trois semences charnues recouvertes d’une coeffe fort tendre. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

Cururu-ape, (Hist. nat bot. exot.) arbre rampant du Brésil.

Ses feuilles vertes, broyées & appliquées sur les blessures récentes les guérissent, en unissant leurs levres, dès la premiere application. Dict. de Med.

CURUTU PALA, (Hist. nat. bot. exot.) arbrisseau du Malabar. L’écorce de sa racine broyée & prise dans l’eau chaude arrête la diarrhée, & dans du lait soulage la dyssenterie : broyée dans de l’eau & appliquée sur les abscès, on dit qu’elle les termine par résolution. Dict. de Med.

CURZOLA, (Géog. mod.) île du golfe de Venise, sur les côtes de Dalmatie, aux Vénitiens. Long. 34. 50. lat. 43. 6.

CUSCO, (Géog. mod.) grande ville de l’Amérique méridionale, autrefois capitale du Pérou, & le séjour des incas, près de la riviere d’Yucay. Long. 304. lat. mérid. 13.

CUSCUTE, s. f. cuscuta, genre de plante parasite, à fleur monopétale, faite à peu-près en forme de cloche, & découpée. Le pistil sort du calice. Il est attache comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit membraneux, arrondi, anguleux, & rempli de semences très-petites. Ce fruit est perce dans le fond, & il s’applique sur une petite capsule qui est au fond du calice. Tournefort, inst. rei herb. app. Voyez Plante. (I)

La cuscute est une parasite d’une espece bien singuliere, puisqu’elle ne le devient qu’après avoir tiré de la terre sa premiere nourriture. Elle s’accommode de toutes les plantes, qui sont pour elle ce que la terre est pour celles qui y jettent leurs racines. Le suc mucilagineux des plantes papilionacées lui convient aussi-bien que celui des labiées, qui semblent par leur odeur marquer un suc éthéré & spiritueux ; elle suce également celui des cruciferes, qui a quelque chose de caustique & de brûlant ; elle pousse avec la derniere vigueur sur la vigne & sur l’ortie, où elle est toûjours beaucoup plus forte, pour ne pas dire monstrueuse. C’est elle qui forme ce qu’on appelle un raisin barbu. Voyez Raisin barbu.

La différence des plantes auxquelles elle s’attache, lui a fait donner les noms d’épithyme, épithymbre, goutte de lin, épimarrube, &c. qui tous designent la plante sur laquelle elle vivoit : elle ne vient pas ce-