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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/934

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Ce purgatif n’est presque point d’usage à Paris ; le bon marché l’a mis fort en vogue parmi le petit peuple dans plusieurs de nos provinces.

DIACATHOLICON ou PURGATIF UNIVERSEL, s. m. (Pharmac.) Prenez pulpe de casse & de tamarins, feuilles de sené, de chaque deux onces ; racines de polypodes, fleurs de violette & rhubarbe, de chaque une once ; semence d’anis, sucre blanc & reglisse, de chaque deux gros. Pulverisez ce qui doit l’être, & prenez ensuite racine de polypode récent concassé, trois onces ; semences de fenouil doux, six gros : faites-les bouillir dans deux pintes d’eau de pluie, jusqu’à consomption du tiers : coulez la liqueur, & donnez-lui avec deux livres de sucre blanc, la consistance de syrop : versez-le sur les pulpes tandis qu’elles sont sur le feu, & incorporez-y les poudres, pour donner au tout la forme d’un électuaire. Cette préparation est peu d’usage, nonobstant le titre pompeux qu’elle porte.

DIACAUSTIQUE, s. f. (Optique & Géomét.) est le nom qu’on donne aux caustiques par réfraction, pour les distinguer des caustiques par réflexion, qu’on nomme catacaustiques. Ces mots sont formés sur le modele des mots de catoptrique & de dioptrique, dont l’une est la théorie de la lumiere réfléchie, & l’autre la théorie de la lumiere rompue ou réfractée. Voyez Caustique.

Représentez-vous un nombre infini de rayons, tels que BA, BM, BD, &c. (Pl. Géom. fig. 23.) qui partent du même point lumineux B, pour être réfractés par la surface ou ligne courbe AMD, en s’éloignant ou s’approchant de la perpendiculaire MC ; de maniere que les sinus CE des angles d’incidence CME, soient toûjours aux sinus CG des angles de réfraction CMG, dans un rapport donné. La ligne courbe qui touche tous les rayons réfractés, est appellée la diacaustique.

Au reste ce nom est peu en usage ; on se sert plus communément de celui de caustiques par réfraction. Il est visible que cette caustique peut être regardée comme un polygone d’une infinité de côtés formé par le concours des rayons infiniment proches, réfractés par la courbe AMD, suivant la loi que nous venons de dire. Voyez Réfraction & Courbes polygones. (O)

DIACENTROS, s. m. (Astron.) terme usité par Kepler pour exprimer le diametre le plus court de l’orbite elliptique de quelque planete.

Les deux diametres d’une ellipse passent par son centre, & peuvent par cette raison être nommés diacentros ; car ce mot signifie qui est coupé par le centre en deux : cependant il y apparence que Kepler a appellé ainsi le petit diametre, pour le distinguer du premier, qui passe non-seulement par le centre, mais encore par le foyer de l’orbite. Au reste ce mot n’est plus en usage. (O)

DIACHILON, subst. m. (Pharmacie.) emplâtre qui tire son nom des sucs de plantes appellés en grec χυλὸν, qui entrent dans sa composition.

De tous les emplâtres qui portent ce nom, la pharmacopée de Paris n’en a retenu que deux, qui sont le simple & le gommé.

Emplâtre de diachilon simple. de la litharge préparée, trois livres ; de l’huile de mucilage, six livres ; de la décoction d’iris nostras, six livres : faites cuire le tout selon l’art en consistence requise.

Le grand diachilon gommé. de la masse de l’emplâtre diachilon simple que nous venons de décrire, quatre livres ; de la cire jaune, de la poix résine, de la térébenthine, de chaque trois onces : faites fondre le tout ensemble à un petit feu, & y ajoûtez gomme ammoniac, bdelium, galbanum, sagapenum, de chaque une once, que vous aurez fait dissoudre dans du

vin, & épaissir en consistence de miel épais : faites ce mêlange selon l’art, & l’emplâtre sera fait.

On attribue à l’emplâtre diachilon simple la vertu de ramollir, de digérer, de mûrir, de résoudre ; & le gommé passe pour posseder ces vertus éminemment. Voyez Emplatre.

DIACO, s. m. (Hist. mod.) nom que l’on donne dans l’ordre de Malthe, à ceux qui se présentent pour être reçus au rang de chapelains, ce qu’ils font à l’âge de huit ou neuf ans. On les appelle aussi clercs conventuels, parce qu’ils servent dans le couvent de Malthe depuis l’âge de dix ans jusqu’à celui de quinze. Pour être admis, ils doivent avoir une lettre ou patente du grand-maître de l’ordre, qu’on nomme lettre de diaco. Dict. de Trév. & Chambers. (G)

DIACODE, s. m. (Pharmacie.) syrop de diacode, de mæconium, ou de pavot blanc. Voyez Pavot.

DIACONAT, sub. m. (Hist. & Hiérach. ecclés.) est l’ordre ou l’office de celui qui est diacre. Voyez Diacre & Diaconesse.

Les protestans prétendent que dans son origine le diaconat n’étoit qu’un ministere extérieur, qui se bornoit à servir aux tables dans les agapes ; & à avoir soin des veuves, des pauvres, & des distributions des aumônes. Quelques catholiques, comme Durand, Cajetan, &c. ont soûtenu que ce n’étoit pas un sacrement. Le plus grand nombre des théologiens soûtient le sentiment contraire.

Voici les principales cérémonies qu’on observe en conférant le diaconat. D’abord l’archidiacre présente à l’évêque celui qui doit être ordonné, disant que l’Église le demande pour la charge du diaconat : Sçavez-vous qu’il en soit digne, dit l’évêque ? je le sai & le témoigne, dit l’archidiacre, autant que la foiblesse humaine permet de le connoître. L’évêque en remercie Dieu ; puis s’adressant au clergé & au peuple, il dit : Nous élisons avec l’aide de Dieu, ce présent soûdiacre pour l’ordre du diaconat : si quelqu’un a quelque chose contre lui, qu’il s’avance hardiment pour l’amour de Dieu, & qu’il le dise ; mais qu’il se souvienne de sa condition. Ensuite il s’arrête quelque tems. Cet avertissement marque l’ancienne discipline de consulter le clergé & le peuple pour les ordinations. Car encore que l’évêque ait tout le pouvoir d’ordonner, & que le choix ou le consentement des laïques ne soit pas nécessaire sous peine de nullité ; il est néanmoins très-utile pour s’assûrer du mérite des ordinans. On y pourvoit aujourd’hui par les publications qui se font au prône, & par les informations & les examens qui précedent l’ordination : mais il a été fort saintement institué de présenter encore dans l’action même les ordinans à la face de toute l’Église, pour s’assûrer que personne ne leur peut faire aucun reproche. L’évêque adressant ensuite la parole à l’ordinant, lui dit : Vous devez penser combien est grand le degré où vous montez dans l’Église : un diacre doit servir à l’autel, baptiser, & prêcher. Les diacres sont à la place des anciens lévites ; ils sont la tribu & l’héritage du Seigneur : ils doivent garder & porter le tabernacle, c’est-à-dire défendre l’Église contre ses ennemis invisibles, & l’orner par leurs prédications & par leur exemple. Ils sont obligés à une grande pureté, comme étant ministres avec les prêtres, coopérateurs du corps & du sang de notre Seigneur, & chargés d’annoncer l’évangile. L’évêque ayant fait quelques prieres sur l’ordinant, dit entr’autres choses : nous autres hommes nous avons examiné sa vie autant qu’il nous a été possible : vous, Seigneur, qui voyez le secret des cœurs, vous pouvez le purifier & lui donner ce qui lui manque. L’évêque met alors la main sur la tête de l’ordinant, en disant : recevez le S. Esprit pour avoir la force de résister au diable & à ses tentations. Il lui donne ensuite l’étole, la dalmatique, & enfin le livre des évangiles. Quelques-uns ont crû que la porrection de ces instrumens,