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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/976

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DIE, (Géogr. mod.) capitale du Diois dans le Dauphiné, province de France. Elle est située sur la Drome. Long. 22. 58. lat. 44. 44.

DIÉ, (S.) (Géogr. mod.) ville de Lorraine, située sur la Meurtre. Long. 24. 45. lat. 48. 20.

* DIELCYSTINDA, s. m. (Hist. anc.) jeu d’enfans ; ils se partageoient en deux troupes à-peu-près égales, dont l’une provoquoit l’autre, la poursuivoit, & la faisoit prisonniere. C’étoit à-peu-près ce que nous nommons aujourd’hui joüer aux barres.

DIEMERBROEK, (le cervical descendant de Diemerbroeck.) Diemerbroek professa l’anatomie dans l’université d’Utrecht. Il a donné au public une anatomie du corps humain : le muscle petit transversaire du col, s’appelle autrement le cervical descendant de Diemerbroek. Voyez Anatomie.

DIENVILLE, (Géog. mod.) petite ville de Champagne en France ; elle est dans la généralité de Châlons, & elle appartient à l’élection de Bar-sur-Aube.

DIEPENHEIM, (Géogr. mod.) ville des Provinces-Unies au pays de Wenle, dans l’Overissel.

DIEPHOLT, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, au cercle de Westphalie. Long. 26. 10. latit. 52. 45.

DIEPPE, (Géog. mod.) ville de la haute Normandie en France, au pays de Caux ; elle est située à l’embouchure de la riviere d’Arques. Long. 49. 55. 17. lat. 18. 44. 12.

Il y a dans la Guinée en Afrique, sur la côte de Maniguette, un lieu appartenant aux François, qui l’ont nommé le petit Dieppe.

* DIÉRIS, s. m. pl. (Hist. anc.) c’est ainsi que les Grecs appelloient les vaisseaux que les Romains nommoient biremes, ou bâtimens à deux rangs de rames.

DIÉRESE, s. f. (Figure de diction.) ce mot est grec, & signifie division, διαίρεσις, divisio de διαιρέω, divido. La diérese est donc une figure qui se fait lorsque par une liberté autorisée par l’usage d’une langue, un poëte qui a besoin d’une syllabe de plus pour faire son vers divise sans façon en deux syllabes les lettres qui dans le langage ordinaire n’en font qu’une. O vous qui aspirez à l’honneur de bien scander les vers latins, dit le docte Despautere, apprenez bien ce que c’est que la diérese, cette figure, qui d’une seule syllabe, a la vertu d’en faire deux : hé, n’est-ce pas par la puissance de cette figure que Horace a fait trois syllabes de silvæ, qui régulierement n’est que de deux ?

Aurarum & si-lu-æ metu. Hor. liv. I. ode xxiij. v. 4
Nunc mare, nunc si-lu-æ
Threicio aquilone sonant. Hor. l. V. od. xiij. v. 3.

Voici les vers de Despautere :

Scandere, si bene vis, tu nosce diaeresin aptè,
Ex unâ per quam duplex fit syllaba semper.
Sic si-lu-ae vates lyricus trisyllabon effert.

Plaute, dans le prologue de l’Asinaire, a fait un dissyllabe du monosyllabe, jam.

Hoc agite, sultis, spectatores nunc i-am.

Ce qui fait un vers iambe trimetre.

C’est une diérese quand on trouve dans les auteurs aula-i pour aulæ, vita-i au lieu de vitæ, & dans Tibule dis-so-lu-endæ pour dissolvendæ.

Au reste il semble que la jurisdiction de cette figure ne s’étende que sur l’i & sur l’u, que les poëtes latins font à leur gré, ou voyelles ou consonnes. Notre langue n’est pas si facile à l’égard de nos poëtes, elle n’a pas pour eux plus d’indulgence que pour les prosateurs. Elle veut que nos poëtes nous charment, nous enlevent par le choix & par la vivacité des images & des figures, par la noblesse & l’harmonie de l’élocution, en un mot par toutes les richesses de la poésie, mais elle ne leur permet pas

de nous transporter dans un pays où nous trouverions souvent des mots inconnus ou déguisés. Voyez Poésie. (F)

Diérese, s. f. terme de Chirurgie, se dit d’une opération par laquelle on divise ou sépare les parties dont l’union est contre l’ordre naturel, ou forme obstacle à la guérison. Cette opération se fait en coupant, en séparant, en piquant, en arrachant par des instrumens convenables, ou en brûlant par des cauteres actuels ou potentiels. Voyez Cautere. Ce mot diérese est générique, & convient à toutes les opérations par lesquelles on divise la continuité des parties ; il vient du grec διαίρεσις, qui signifie division. (Y)

Diérese, (Medec.) Voyez l’article Vaisseau.

DIERVILLE, s. f. (Hist. nat. bot.) diervilla, genre de plante dont la fleur est une espece d’entonnoir à pavillon découpé en cinq parties, & terminé par un tuyau, lequel est articulé avec le pistile. Le calice est oblong & chargé de cinq feuilles à son extrémité. Lorsque la fleur est passée, il devient un fruit pyramidal, partagé en quatre loges remplies de graines assez menues. Tournefort, mém. de l’acad. roy. des Scien. Voyez Plante. (I)

Dierville, s. m. (Jard.) petit arbrisseau qui ne s’éleve dans ce climat qu’à trois piés de hauteur. Il a beaucoup de ressemblance avec le syringa, par son bois & par sa feuille, dont les dentelures sont cependant plus régulieres & bien moins profondes. Il donne au commencement du mois de Juin des petites fleurs jaunâtres qui durent environ 15 jours, & qui auroient plus d’apparence si elles étoient moins dispersées sur les branches. Il en paroît encore quelques-unes sur la fin d’Août, qui sont de même durée que les premieres. Sa multiplication dispense de tous soins ; elle se fait plus qu’on ne veut, par le moyen des racines que cet arbrisseau étend au loin, & qui produisent à leur extrémité quantité de rejettons : ce qui fait qu’on ne peut l’assujettir à aucune forme réguliere. Il se plaît à l’ombre & dans les terres limoneuses & humides ; cependant il ne se refuse pas aux terreins secs, où quoiqu’il ne prenne que moitié de hauteur, il donne beaucoup plus de fleurs & y étend moins ses rejettons. Le meilleur parti que l’on puisse tirer de cet arbrisseau, c’est de l’employer à garnir des bosquets où il ne craindra point l’ombrage des grands arbres, & où son principal agrément sera de faire une jolie verdure de bonne-heure au printems, & même dès le commencement de Février. Quoique cet arbrisseau soit originaire des possessions des Anglois en Amérique, de l’Acadie sur-tout qui est plus méridionale que la France, il est cependant si robuste que nos hyvers les plus rigoureux ne lui portent aucune atteinte, dans quelque terrein & à quelque exposition qu’il soit placé. (c)

DIÉSIS, s. m. (Musique.) est, selon le vieux Bacchius, le nom du plus petit intervalle de l’ancienne musique. Zarlin dit que Philolaüs Pythagoricien, donna le nom de δίεσις au limma ; mais il ajoute peu après, que le dièse de Pythagore est la différence du limma & de l’apotome. Pour Aristoxene, il divisoit sans beaucoup de façon, le ton en deux parties égales, ou en trois, ou en quatre. De cette derniere division résultoit le dièse enharmonique mineur, ou quart de ton ; de la seconde, le diese mineur chromatique, ou le tiers d’un ton ; & de la troisieme, le dièse majeur qui faisoit juste le semi-ton.

Diésis ou dièse est, chez les modernes, non-seulement un intervalle de musique, mais un signe de cet intervalle, qui marque qu’il faut élever le son de la note devant laquelle il se trouve, au-dessus de celui qu’elle devroit avoir naturellement, sans cependant la faire changer de degré, ni de nom. Or