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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/800

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On porte quelquefois cette piece, comme une distinction défavorable dans un écusson ; Guillim en rapporte plusieurs exemples : mais c’est le plus souvent la différence ou marque de distinction que le frere aîné porte dans ses armes pendant la vie de son pere.

Quelques-uns font cette distinction entre fil & lambel : ils appellent fil, la ligne supérieure & horisontale ; & lambel, les points qui en sortent. V. Lambel.

Fil de trois lambels ou plus, V. Lambel. Chambers.

FILADIERE, s. f. (Marine & Pêche.) c’est un petit bateau à-fond-plat, dont on se sert sur quelques rivieres, & particulierement sur la Garonne. Voyez l’article Hareneau, Pêche. (Z)

FILAGORE, s. f. les Artificiers appellent ainsi la ficelle avec laquelle ils étranglent les cartouches. Voyez l’article Fusée.

FILAGRAME, s. m. ou OUVRAGE DE FILAGRAME, se dit de tout morceau d’orfévrerie, fait avec des fils ronds extrèmement délicats, entrelacés les uns dans les autres, représentant divers ornemens, & quelquefois revêtus de petits grains ronds ou applatis ; ce mot est composé de fil, filum, & de granum, grain. Les Latins l’appellent filatim elaboratum opus, aurum, argentum. Tel cabinet est rempli de plusieurs beaux morceaux d’ouvrages en filagrame. Nous avons des vases, des flambeaux, &c. travaillés en filagrame.

Il y a des ouvrages qui ne sont que revêtus de filagrame en forme d’ornemens, & il y en a d’autres qui en sont tout entiers ; les Maltois, les Turcs, les Arméniens & d’autres ouvriers orientaux montrent beaucoup d’habileté dans ces sortes d’ouvrages qui demandent de l’adresse ; le cas que l’on fait de cette sorte de travail dans ces pays-là, entretient leur industrie, comme le goût que l’on en a perdu ici est cause qu’il s’y trouve peu d’ouvriers en état de les bien faire.

FILAMENT, s. m. dans le corps animal, sont les parties simples & originaires qui existoient d’abord dans l’embryon ou même dans la semence, & qui par leur distinction, leur augmentation & l’accroissement, les sucs qui s’y joignent, donnent lieu, forment le corps humain & le conduisent à sa plus grande étendue. Voyez Embryon, Corps, &c.

Il n’y a d’essentiel à l’animal, que les filamens qui existent dans l’œuf ; le reste est étranger, & même accidentel.

Les filamens semblent répondre aux solides, qui sont en très-petite quantité. V. Solide. Chamb. (L)

FILANDRE, s. f. (Manége, Maréchall.) terme qui dans l’art vétérinaire, a la même signification que celui de tourbillon dans la Chirurgie. C’est ainsi que l’on nomme par conséquent la matiere purulente, blanche & filamenteuse qui résulte communement de certains abcès. La membrane adipeuse, ce tissu de plusieurs feuillets extrèmement déliés, dont les entrelacemens variés & sans ordre composent des especes de cellules irrégulieres, forme, par exemple, des brides dans les javarts abcédés. Ces cellules ne se vuident pas d’abord, les feuillets ayant subi quelque tems l’impression des matieres purulentes, se pourrissent & tombent en forme de filamens, de-là le terme de filandre que les Maréchaux employent encore, lorsque dans les plaies des tendons une douce suppuration en a fait exfolier la membrane. Voyez Plaies, Javarts, &c. (e)

Filandres, en Fauconnerie, maladie des faucons, qui consiste en des filamens ou cordons de sang coagulé & séché ; occasionnés par une violente rupture de quelque veine, par laquelle le sang venant à s’extravaser, s’épaissit sous la figure de ces filamens, & cause à l’oiseau de grandes douleurs de reins & de hanches. Ce mot est dérivé du mot fil.

Filandres sont aussi une sorte de vers petits & déliés, qui incommodent fort les faucons, soit à la gorge, autour du cœur, au foie ou aux poumons, & qui quelquefois leur font du bien en ce qu’ils se nourrissent de ce qu’il y a de superflu dans ces parties.

Il y a quatre sortes de ces filandres ou vermicules. La premiere, dans la gorge ou le gosier ; la seconde, dans le ventre ; la troisieme, dans les reins, & la quatrieme sorte qu’on appelle aiguilles, à cause de leur extrème petitesse. Cette maladie se découvre par différens symptomes : comme quand l’oiseau bâille souvent, quand il serre le poing ou la perche avec ses ongles, quand il crie pendant la nuit, quand il grate sa queue, quand il frote ses yeux, ses ailes, ses narines, &c.

Comme ces vers sont fort remuans, l’oiseau fait des efforts fréquens pour s’en débarrasser ; & on peut les appercevoir bien facilement en lui ouvrant le bec : du gosier, &c. ils montent au larynx, au cerveau, &c. & se repandent par tout le corps.

C’est la mauvaise nourriture qui est la cause ordinaire de cette maladie ; on prétend que la façon de la guérir n’est pas de faire mourir ces vers, crainte des abcès que leur corruption pourroit former ; mais qu’il faut principalement les endormir, afin qu’ils n’offensent & ne se fassent sentir que rarement.

C’est ce dont on vient à-bout en faisant avaler à l’oiseau une gousse d’ail ; ce remede empêche les filandres de se faire sentir pendant quarante jours, d’autres employent la rue, la poudre-à-ver, l’aloës, la verveine, le safran, &c. Voyez l’article Fauconnerie, où l’on trouvera ce qu’il faut penser des filandres & de leur traitement. Chambers.

Filandres, terme de Boyaudier, ce sont des especes de lanieres qui se détachent des boyaux dans le tems qu’on les dégraisse, & qu’on jette dans des tonneaux ou tinettes pour les nettoyer, d’où des femmes les tirent & s’en servent comme de fil pour coudre les boyaux les uns au bout des autres, afin de leur donner la juste longueur que doit avoir la corde de boyau.

FILARDEUX, adj. terme de bâtiment, ce mot se dit du marbre & de la pierre qui ont des fils qui les font déliter. Ainsi le Languedoc, la sainte Baume, &c. sont des marbres filardeux, ainsi que la Lambourde, le Souchet sont des pierres filardeuses, parce qu’elles ont des fils qui les traversent. (P)

FILARETS, (Marine.) ce sont de longues pieces de bois qui, étant soûtenues de distance en distance par des montans de bois ou de fer qu’on nomme batayoles, forment tout-au-tour du vaisseau une espece de garde-fou, qui supporte le bassingage. (Z)

FILARIA, phillyrea, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, faite en forme de cloche découpée en quatre parties. Il sort du calice un pistil qui entre comme un clou dans la partie inférieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit presque rond qui renferme une semence de la même forme. Tournefort, inst. rei herb. Voy. Plante. (I)

FILASSE, s. f. (Œconomie rustique.) c’est l’écorce du chanvre, lorsqu’elle a reçû toutes les préparations nécessaires pour être filée. Voyez les articles Chanvre, Corderie, & Fil.

Un des plus grands avantages qu’on pût procurer à la plûpart de nos provinces, est la culture des chanvres, & la fabrication des toiles : il ne faut pour cela que des soins ordinaires, & qui sont à la portée de tout le monde. Les femmes & les filles peuvent s’occuper des apprêts du chanvre, suivant la méthode que nous allons expliquer, & filer dans tous les tems qu’elles ne donnent pas à d’autres occupations ; & les hommes peuvent s’occuper de la culture du chanvre : pourquoi les laboureurs, journaliers, & autres habitans de la campagne n’auroient-ils pas un