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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/844

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plus éloigné d’une quatrieme partie, quoiqu’il ne fasse descendre le flageolet que d’un ton ; il en est de même du troisieme trou relativement au quatrieme. Les trous trois, deux, un, suivent un peu mieux la loi des diapasons des cordes & des autres instrumens à vent.

Il n’y a guere que la théorie où les instrumens à vent sont comparés avec les instrumens à corde, & où l’on regarde dans les premiers la longueur de l’instrument à vent comme la longueur de la corde ; la grosseur de la colonne d’air contenu dans l’instrument à vent, comme la grosseur de la corde ; le poids de l’atmosphere au bout de l’instrument à vent, comme le poids tendant de la corde ; l’inflation de l’instrument à vent, comme la force pulsante de la corde ; l’oscillation de la colonne d’air dans la capacité de l’instrument à vent, comme l’oscillation de la corde ; les divisions de cette colonne par les trous, comme les divisions de la corde par les doigts : il n’y a guere que cette théorie, dis-je, qui puisse expliquer les bizarreries du flageolet, & en annoncer d’autres dans d’autres instrumens possibles.

FLAGRANT DELIT, (Jurisprud.) Voyez l’article Délit.

FLAMBANT, (Hist. nat.) Voyez Flammant.

Flambant, adj. en termes de Blason, se dit des paux ondés & aiguisés en forme de flamme.

Bataille en Bourgogne, d’argent à trois pals flambans, ou trois flammes tortillantes de gueules, mouvantes du bas de l’écu vers le chef.

Flambart, s. m. terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté du Havre ; c’est une sorte de petits bateaux à l’usage des Pêcheurs.

FLAMBE, iris, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plantes dont la fleur est d’une seule piece : cette fleur commence par une espece d’entonnoir qui en s’évasant se divise en six parties, dont trois sont relevées & trois sont rabattues. Le pistil sort du fond de cette fleur surmonté d’un bouquet à trois feuilles ; ces feuilles portent chacune sur une des parties de la leur qui sont rabattues & forment une espece de gueule. Lorsque cette fleur est passée, le calice devient un fruit oblong qui s’ouvre par la pointe en trois parties ; il est divisé en trois loges qui renferment des semences presque rondes en certaines especes, & plates en quelques autres. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que la racine est charnue, oblongue, rampante, & sans aucune enveloppe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Flambe, Glayeul, ou Iris, (Mat. med.) Voyez Iris.

Flambe, (Hist. nat. Icthiologie.) poisson de mer qui a été appellé en grec tænia, & en latin vitta, parce qu’il est long & étroit comme une bande ou un ruban : on lui a donné en Languedoc le nom d’espaze, c’est-à-dire épée, à cause de sa figure, & celui de flambo, parce qu’il est de couleur de feu.

Le tænia d’Aristote est long, mince, & flexible ; sa chair a une couleur blanche, & le même goût que celle de la sole ; la tête est applatie ; les yeux sont grands, & les prunelles petites ; ce poisson a deux nageoires près des oüies, & une troisieme qui s’étend sur le dos depuis la tête jusqu’à la queue ; il y a des poils sur cette nageoire.

Rondelet donne aussi le nom de tænia à un autre poisson de mer qui est fort mince, & long quelquefois de deux ou trois coudées ; il differe du précédent en ce qu’il a deux nageoires rouges au-dessous de la mâchoire inférieure ; les poils de la nageoire du dos, & ceux de la queue, sont de la même couleur rouge ; il a sur le corps cinq taches rouges ; il est blanc, sans écailles ni aiguillons. Hist. des poissons, lib. XI. chap. xvij. & xviij. Voyez Poisson. (I)

FLAMBEAU, s. m. sorte de luminaire que l’on

fait avec des meches un peu épaisses que l’on couvre de cire, & qui sert à éclairer la nuit dans les rues aux enterremens & aux illuminations, &c.

Les flambeaux sont différens des torches & des cierges. Voyez Cierge, Torche.

Ils ont une figure quarrée ; ils sont quelquefois de cire blanche, plus souvent de cire jaune ; ils sont ordinairement composés de quatre meches d’un pouce d’épais & environ trois piés de long, d’une sorte de chanvre filé & à moitié tors.

Pour les former, on se sert d’une cueillere comme pour les torches & les cierges ; on verse premierement la cire fondue sur le haut des différens bâtons qui sont suspendus, & on laisse couler cette cire jusqu’en bas : cela se répete par deux fois : ensuite on laisse sécher ces bâtons à qui on a donnée plusieurs couches de cire ; après on les roule sur une table, & on les joint au nombre de quatre ensemble, en les soudant avec un fer tout rouge. Quand ils sont joints on coule dessus de la cire, jusqu’à ce qu’ils ayent le poids convenable ; c’est ordinairement d’une livre & demie ou deux livres : pour les finir, on se sert d’une sorte de polissoire ou repassoire de bois qu’on promene le long des angles faits par l’union des branches. Voyez Bougie.

Les flambeaux des anciens étoient différens des nôtres ; ils étoient de bois, sechés au feu ou autrement : ils y en employoient de différentes sortes ; celui dont on se servoit le plus ordinairement étoit le pin. Pline rapporte que de son tems on employoit aussi à cet usage le chêne, l’orme, & le coudrier. Dans le septieme livre de l’Énéide, il est parlé d’un flambeau de pin ; & Servius remarque sur ce passage, que l’on en faisoit aussi de cornouiller. Chambers. Voyez l’article suivant.

Flambeau ; on appelle ainsi, en terme d’Artificier, une espece de brandon de feu fait de pin ou de sapin, ou de quelque autre bois semblable, dont les anciens se servoient non-seulement dans leurs maisons, pour leurs propres usages, mais aussi à la guerre, pour mettre le feu aux machines des ennemis, quand ils en étoient assez proches pour pouvoir les lancer avec le bras.

Quoique ces flambeaux ne soient plus d’usage, je ne laisserai pas d’en donner ici la construction.

Faites fondre sur des charbons ardens dans un pot de cuivre, comme seroit un chauderon, ou bien dans un pot de terre vernissé, huit onces de salpetre, avec seize onces ou une livre de soufre, quatre onces de colophone, deux onces de poix noire, une once de cire, & deux onces de térébenthine. Mettez dans cette composition ainsi fondue, du linge bien sec & bien net, ou à son défaut de l’étoupe aussi bien seche & bien nette : tournez ce linge jusqu’à ce qu’il soit bien imbibé de cette liqueur chaude : vous en envelopperez un bâton assez long, avant qu’elle soit refroidie, & vous le lierez fortement avec du fil d’archal, pour que la composition s’y attache mieux. Vous aurez un flambeau, qui étant allumé ne pourra être éteint ni par le vent, ni par la pluie ; il pourra même brûler dans l’eau ; & on ne le peut éteindre qu’en l’étouffant dans du sable ou de la cendre. Chambers.

Flambeau, (Orfévrerie, Chauderonnerie.) Nous donnons encore ce nom à de grands chandeliers de table : il y en a d’or, d’argent, de vermeil, de cuivre, &c.

FLAMBER, v. n. (Gramm.) c’est donner de la flamme. Voyez l’article Flamme.

Flamber, v. act. & neut. (Art militaire.) ce terme s’employe dans l’Artillerie pour exprimer l’action de nettoyer une piece avant de la charger, en faisant brûler de la poudre dedans. (Q)

Flamber le cuir, terme de Corroyeur, qui signifie le faire passer par-dessus la flamme d’un feu clair,