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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/177

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la course fût donné. Ces hermules ouvroient & fermoient la barriere par une chaîne qu’on faisoit tomber à terre. Il y avoit aussi des hermules dans les stades ; ils y étoient même plus communs que dans les cirques.

HERMUNDURES, s. m. pl. (Géog. anc.) ancien peuple de la Germanie. Tacite les range sous les Sueves, & les étend jusqu’au Danube ; il parle, lib. XIII. cap. lvij. des guerres qu’ils eurent contre les Cattes, pour des salines qui étoient à la bienséance de ces deux peuples, ce qui prouve qu’ils étoient voisins l’un de l’autre. Cluvier ose marquer leur habitation & leurs bornes, par des conjectures qui, quoique très-savantes, ne sont pas certaines ; selon lui, leur pays comprenoit la principauté d’Anhalt, la partie du duché de Saxe, située entre la Saala & l’Elbe, presque toute la Misnie, excepté la lisiere qui est au-delà de l’Elbe, tout le Voigtland, partie du duché de Cobourg, partie de la Franconie sur la gauche du Meyn, partie du haut Palatinat, & enfin une petite portion de la Suabe.

Cette partie de la Sueve qui, dit Tacite, sacrifioit à Isis, pars Suevorum Isidi sacrificat, étoit vraissemblablement les Hermundures ; car outre qu’ils occupoient un grand canton jusqu’au Danube, où l’on adoroit Isis, ils étoient aussi entre les sept peuples de l’ancienne Sueve, ceux qui approchoient le plus près de la Vindélicie, du pays des Noriques & de la Rhétie, où le culte de cette déesse avoit pris racine. (D. J.)

HERMUS, (Géog. anc.) riviere d’Asie dans l’Æolie, selon Ptolomée. Elle avoit sa source en Phrygie, recevoit le Pactole qui venoit de Sardis, puis arrosoit les murs de Magnésie, du mont Sipyle, & se rendoit finalement à la mer. L’Hermus s’appelle aujourd’hui le Sarabat ; M. de Tournefort, en lui conservant son ancien nom, dit : « la riviere d’Hermus, qui nous parut beaucoup plus grande que le Granique, quand nous fumes près de Pruse, est d’un ornement très-agréable à tout le pays ». Cette riviere, ajoute-t-il, en reçoit deux autres, dont l’une vient du nord, & l’autre de l’est ; elle passe à demi-lieue de Magnésie sous un pont soûtenu par des piles de pierre ; & après avoir traversé la plaine du nord-nord-est vers le sud, elle fait un grand coude avant que de venir au pont, & tirant sur le couchant, va se jetter entre Smyrne & Phocée, comme l’a fort bien remarqué Strabon. Tous nos Géographes au contraire, la font dégorger dans le fond du golfe de Smyrne en deçà de la plaine de Mengmen.

Cette riviere forme à son embouchure de grands bans de sable, à l’occasion desquels les vaisseaux qui entrent dans la baye de Smyrne, sont obligés de ranger la côte, & de venir passer à la vûe du château de la Marine.

L’auteur de la vie d’Homere attribuée à Hérodote, rapporte que les habitans de Cumes bâtirent dans le fond du golfe Herméen, une ville à laquelle Thesée donna le nom de Smyrne, qui étoit celui de sa femme, dont il vouloit perpétuer la mémoire. On voit par ce passage curieux, que le golfe de Smyrne, qui a pris le nom de la ville que l’on y bâtissoit alors, portoit le nom de cette riviere qui s’y perd, & s’appelloit Hermeus sinus, le golfe d’Hermus. (D. J.)

HERNANDIE, s. f. hernandia, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom vient de celui de François Hermandez, Espagnol. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de cloche évasée & découpée, ou en forme de rose composée de plusieurs pétales disposés en rond. Les unes sont stériles & les autres fertiles. Le calice de ces fleurs devient un fruit presque sphérique, enflé comme une vessie, & percé par le bout. Il renferme un

noyau cannelé, dans lequel il y a une amande ronde. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante.

HERNATH, (Géog.) riviere de la haute Hongrie dans le comté de Barzod.

HERNDAL, (Géog.) petit pays de Scandinavie en Norvege, dans le gouvernement de Drontheim, cédé à la Suede par la paix de Bromsbreo en 1645. (D. J.)

HERNIAIRE, adj. m. & f. (terme de Chirurgie) ce qui appartient à la hernie. On appelle sac herniaire, la production du péritoine qui forme la poche dans laquelle sont renfermées les parties du bas-ventre dont le déplacement est appellé hernie ou descente. On donne aussi le nom de tumeur herniaire à l’élévation contre nature formée par le déplacement de quelque partie. Voyez Hernie. (Y)

Herniaire, s. m. (Chirurg.) est aussi le nom qu’on donne à celui qui est reçu expert pour la construction & l’application des bandages ou brayers propres à contenir les hernies. Les herniaires sont reçus aux écoles de Chirurgie, après un examen anatomique & pratique. On les interroge sur la structure & l’usage des parties par où les hernies se font ; sur les signes qui distinguent les différentes hernies les unes des autres, sur la situation où il faut mettre les malades pour la réduction des parties, & sur la construction des bandages, & la méthode de les appliquer. Il est expressément défendu aux herniaires de prendre le titre de chirurgien : ils sont bornés à celui d’experts pour les hernies. On ne leur donne que la cure palliative ; car s’il survenoit quelque accident qui exigeât l’usage de différens médicamens, & un étranglement qui empêcheroit la réduction, dès-lors la maladie cesse d’être du ressort de l’expert, & il faut avoir recours à un chirurgien qui conduise le traitement suivant les indications. Parmi les maîtres en Chirurgie de Paris, il y en a qui se sont dévoués volontairement au seul traitement des hernies ; qui s’occupent de la fabrique des bandages, & qui sont véritablement chirurgiens-herniaires. La grande expérience que l’objet unique auquel ils s’attachent, leur donne dans cette partie de l’art, & les lumieres qu’ils tirent du fond de l’art même dont ils ont été obligés d’étudier les principes généraux & particuliers, les rendent fort supérieurs à ceux qui n’auroient que des connoissances légeres, superficielles & isolées sur la partie des hernies. (Y)

HERNIE, s. f. (terme de Chirurg.) tumeur contre nature produite par le déplacement de quelques-unes des parties molles qui sont contenues dans la capacité du bas-ventre.

La différence des hernies se tire des parties contenantes par où elles se font, & de la nature des parties contenues qui sont déplacées.

Par rapport aux endroits de la circonférence du bas-ventre par lesquels les parties s’échappent, lorsque la tumeur se manifeste à l’ombilic, soit que les parties ayent passé par cette ouverture, soit qu’elles se soient fait une issue à côté, on la nomme hernie ombilicale ou exomphale.

Les hernies qui paroissent dans le pli de l’aine, parce que les parties ont passé dans l’anneau de l’oblique externe, s’appellent bubonoceles, hernies inguinales, ou incomplettes. Si les parties qui forment la tumeur dans le pli de l’aine descendent aux hommes jusque dans le scrotum, & aux femmes jusque dans les grandes levres, l’hernie s’appelle complette & oschéocele. On donne le nom d’hernies crurales à celles qui paroissent au pli de la cuisse le long des vaisseaux cruraux, par le passage des parties sous le ligament de Fallope. Ces hernies sont plus communes aux femmes qu’aux hommes ; voyez-en la raison au mot Bubonocele.

Les tumeurs herniaires qui se manifestent au-des-