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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/189

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ques en parlent aussi, mais cet article ne devoit pas être oublié dans le supplément de Chambers. (D. J.)

HERTFELDT, (Géog.) petite contrée d’Allemagne dans la Suabe, entre Awlen, Bopfingen, Koënigsbrun, Giengen, & la seigneurie de Graveneck ; ce ne sont que montagnes & forêts. (D. J.)

HERTFORD, ou HARTFORD, (Géog.) ville d’Angleterre, capitale de l’Hertfordshire, avec titre de comté ; elle est ancienne, & a été autrefois plus considérable qu’à présent. La cause de sa décadence vient en partie de ce qu’on a détourné le grand chemin pour le faire passer à Warc. Elle envoie deux députés au parlement, & est sur la riviere de Léa, à 20 milles N. de Londres. Long. 17. 35. lat. 51. 48. (D. J.)

HERTFORDSHIRE, ou HARTFORDSHIRE, (Géog.) province d’Angleterre dans l’intérieur du pays, diocèses de Londres & de Lincoln ; elle a 130 milles de tour ; elle contient environ 451020 arpens, 120 paroisses, 18 bourgs à marché, & 16569 maisons. C’est une belle & agréable province, voisine de Middlesex ; l’air y est bon, le terroir fertile en blé, en pâturages & en bois ; la Léa & Coln en sont les principales rivieres. Le froment, l’orge & les grains germés pour la biere, forment son plus grand commerce ; Hertford en est la capitale. (D. J.)

HERTZBERG, (Géog.) ville d’Allemagne dans l’électorat de Saxe, sur les confins de la Lusace, à 10 lieues S. E. de Wirtemberg. 14 N. O. de Dresde. Long. 31. 12. lat. 51. 41. (D. J.)

HERTZHORN, (Géog.) petite ville de la province de Stormarie, dans le duché de Holstein, près de Gluckstadt.

HERTZOG-AURACH, (Géog.) petite ville d’Allemagne sur la riviere d’Aurach, dans l’évêché de Bamberg, en Franconie.

HERTZOGENRIED, (Géog.) ville d’Allemagne au duché de Juliers.

HERULES, s. m. pl. (Géogr. anc.) ancien peuple mêlé avec les autres barbares, qui renverserent l’empire romain. Les Hérules du nord de l’Allemagne étoient le même peuple ; Procope en a parlé fort au long dans son histoire des Goths, iv. II. ch. xjv. le lecteur peut y recourir ; ce qu’il rapporte de leurs mœurs est singulier.

« Ils adoroient, dit-il, plusieurs dieux auxquels ils sacrifioient des hommes. Il ne leur étoit pas permis d’être malades, ni de vieillir : lorsque quelqu’un d’eux se trouvoit attaqué de maladie sérieuse, ou de vieillesse décrépite, il devoit prier ses parens de songer à l’ôter du nombre des hommes. Alors les parens dressoient un bûcher, au haut duquel ils le plaçoient, & lui envoyoient un Hérule, qui n’étoit pas de sa famille, avec un poignard pour terminer ses jours. D’abord, après sa mort, ils mettoient le feu au bûcher ; & au moment qu’il étoit consommé, ils ramassoient les os du défunt, & les couvroient de terre. La femme du mort étoit obligée, pour donner des preuves de sa vertu, & pour acquérir de la gloire, de s’étrangler sur son tombeau, ou bien elle s’attiroit la haine irréconciliable des parens de son mari ».

On sait assez que les Hérules passerent dans la Thessalie & dans la Macédoine, où ils périrent en grand nombre ; que cependant ils augmenterent par la suite leur puissance, vainquirent leurs voisins, & furent défaits par les Lombards. Alors ils s’établirent en partie sur les terres de l’Empire, où ils se firent chrétiens, & en partie remonterent le Danube, & se confondirent avec les Sclavons ou Slaves.

Leur premiere demeure étoit vraisemblablement au voisinage du Warneau, dans le Mecklebourg, à peu-près au lieu où fut bâtie la ville de Werle, en latin Herula. Du tems de Tacite, ils étoient compris

sous le nom général de Vandales, c’est pourquoi cet historien n’en parle pas. Dans les irruptions des Vandales & des Goths vers le midi, ils eurent leur part à ces migrations, & demeurerent quelques tems au-delà du Danube, où abordoient les nations septentrionales. Une partie passa le Danube après la bataille perdue contre les Lombards, dans laquelle leur roi Rodolphe fut tué : cette partie s’établit dans l’Illyrie, éprouva de nouveaux revers, & se perdit dans l’armée des Goths ; l’autre partie retourna dans la Vandalie, auprès de Warnes. Ceux-ci revenus dans leur pays, y subsisterent long-tems idolâtres, embrasserent tard le Christianisme ; & plus encore par force que par connoissance, puisqu’à la moindre occasion ils le quittoient, & massacroient les prêtres. Leur nom se perdit peu-à-peu en celui de Slaves, & enfin en celui de Meckelbourg. En deux mots, comme le dit le savant Bangert dans ses Notes sur la chronique des Slaves, Warnavi, Varini, Heruli, Werli, Wendi, sont aujourd’hui ceux de Rostoc, du Butzow & de Gustrow, trois villes situées sur le Warnaw. (D. J.)

HERZEGOVINE, s. f. (Géogr.) contrée de la Turquie Européenne dans la Bosnie, près de la Dalmatie ; Castel-novo capitale, appartient aux Vénitiens, & le reste aux Turcs. Cette province faisoit autrefois partie de la Servie. (D. J.)

HESDIN, (Géog.) ville forte des Pays-bas françois, au comté d’Artois ; Louis XIII. la prit en 1639, & elle fut cédée à la France par la paix des Pyrénées en 1659. Elle doit sa fondation à Philibert, général de l’armée impériale dans les Pays-bas, qui détruisit le vieil Hesdin en 1653, pour rebâtir le nouvel Hesdin à une lieue au-dessous. Elle est sur la Canche, à 9 lieues S. O. de S. Omer, 10 N. E. d’Arras, 40 N. O. de Paris. Long. 19. 48. lat. 52. 22. (D. J.)

* HESHUSIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) hérétiques qui donnerent dans l’Arianisme, & d’autres erreurs que Tilman Heshusius, ministre protestant d’Allemagne, publia dans le seizieme siecle.

* HESITANS, part. pl. pris subst. (Hist. eccles.) on appella de ce nom ceux des Eutychiens & des Acephales, qui étoient incertains s’ils recevroient ou rejetteroient le concile de Chalcédoine. Les acceptans prirent le nom de Synodotins ; les appellans, qui ne s’attachoient ni à Cyrille, ni à Jean d’Antioche, celui d’Hésitans.

* HESITATION, s. f. (Morale.) incertitude dans les mouvemens du corps, qui marque la même incertitude dans la pensée. Si dans la comparaison que nous faisons intérieurement des motifs qui peuvent nous déterminer à dire ou à faire, ou qui doivent nous en empêcher, nous sommes alternativement & rapidement portés & retenus, nous sommes incertains, nous hésitons. Ainsi l’incertitude est une suite de déterminations momentanées & contraires. L’ame oscille entre des sentimens opposés, & l’action demeure suspendue. De tout ce qui se passe en nous, il n’y a rien peut-être qui marque tant que nous avons, sinon la mémoire présente d’une chose, du moins celle d’une sensation, tandis que nous sommes occupés d’une autre, que nos incertitudes & nos hésitations. Il semble qu’il y ait en nous des mouvemens de fibres, & conséquemment des sensations qui durent, tandis que d’autres, ou disparates ou contraires, naissent ou s’exécutent. Sans cette coexistence, il est bien difficile d’expliquer la plûpart des opérations de l’entendement. Hésiter se dit aussi quelquefois de la mémoire seule. Si la mémoire infidele ne nous sert pas facilement, nous hésitons en récitant.

HESN-MEDI, (Géog.) ville de Perse. Long. selon Tavernier, 74. 45. lat. 32-5. (D. J.)

HESPER, (Astron.) voyez Hesperies.