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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/329

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de la vague ou de la lame de la mer. Ce terme est peu d’usage, cependant on dit prendre la houppée, ce qui signifie prendre le tems que la vague s’éleve pour s’embarquer d’une chaloupe dans un gros vaisseau quand la mer est agitée. (Q)

HOUPPER, v. act. (Art méchan.) c’est faire la houppe & la placer.

Houpper, verbe neut. (Vénerie.) c’est appeller son compagnon, lorsqu’on trouve un cerf ou une autre bête courable qui sort de sa guete & entre en celle de son compagnon.

HOUPPIER, s. m. (Manuf. en laine.) c’est ainsi qu’on appelle les peigneurs dans quelques manufactures. Voyez Houppe.

Houppier, (Econom. rustique.) arbre ébranché pour le faire croître en hauteur : c’est aussi la tête d’un gros arbre qu’on pourra dans la coupe débiter en bois de moule ; l’ordonnance permet d’en faire des cendres.

HOUPPON, s. m. (Hist. mod. & Comm.) on nomme ainsi à la Chine un mandarin établi commissaire pour la perception des droits d’entrée & de sortie : c’est une espece de directeur général des douanes. Voyez Douane.

Les houppons y sont aussi des fermiers ou receveurs des droits d’entrée & de sortie qu’on paye pour les marchandises dans les douanes de cet empire. Dictionnaire de Commerce.

HOURAGAN, (Marine.) Voyez Ouragan.

HOURCE, ou OURCE, s. f. (Marine.) cordage qui tient à bas bord & à stribord de la vergue d’artimon, & qui ne sert jamais que du côté du vent, elle a un croc à un bout qui s’accroche dans l’étrape de l’extrémité de la vergue, & de-là va passer à une poulie amarrée derriere le haubant, laquelle étrape a une casse à chaque extrémité ; ce cordage se met de côté, & sert de bras à la vergue d’artimon. Voyez Planche premiere n°. 110, le cordage appellé hource, & sa situation au bout de la vergue d’artimon.

HOURDER, v. act. (Maçonnerie.) c’est maçonner de moilons ou plâtras, avec mortier ou plâtre, grossiérement entre les poteaux d’une cloison ; c’est aussi faire l’aire d’un plancher sur des lattes. Hourdi se dit de l’ouvrage, & c’est ce que Vitruve entend par ruderatio.

HOURDI, voyez Lisse de Hourdi.

* HOURIS, s. f. pl. (Hist. mod.) les Mahométans appellent ainsi les femmes destinées aux plaisirs des fideles croyans, dans le paradis que le grand prophete leur a promis. Ces femmes ne sont point celles avec lesquelles ils auront vécu dans ce monde ; mais d’autres d’une création toute nouvelle, d’une beauté singuliere, dont les charmes seront inaltérables, qui iront au-devant de leurs embrassemens, & que la jouissance ne flétrira jamais. Pour celles qu’ils rassemblent dans leurs sérails, le paradis leur est fermé ; aussi n’entrent-elles point dans les mosquées, à peine leur apprend-on à prier Dieu, & le bonheur qu’on trouve dans leurs caresses les plus voluptueuses n’est qu’une ombre légere de celle qu’on éprouvera avec les houris.

HOURQUE, OUCRE, s. f. (Marine.) c’est un bâtiment hollandois à plate varangue, bordé en rondeur comme les flutes, & qui est mâté & appareillé comme un heu, si ce n’est qu’il porte de plus un bout de beaupré avec une sivadiere. Il est excellent pour l’envoyer & aller à la bouline ; on s’en sert beaucoup sur les canaux d’Hollande, où l’on les voit naviger quoique le vent soit contraire, à force de faire de petites bordées, car pendant une horloge ils feront jusqu’à vingt bordées différentes sur des canaux qui le plus souvent n’ont pas plus de largeur que quatre ou cinq longueurs de bâtiment. Il y a des hourques de cinquante ou soixante tonneaux, & jusqu’à deux &

trois cens tonneaux. On donne l’invention de cette sorte de bâtiment à Erasme. Voyez, Planche XIII. Marine, fig. 1, une hourque sans toile.

Les proportions les plus ordinaires d’une hourque, sont cinquante piés de quille, seize piés & demi de largeur, huit de creux, & onze de bord au milieu. On en a vû faire le voyage des Indes orientales montés seulement de cinq ou six matelots. (Z)

HOURVARI, (Vénerie.) cri du chasseur qui rappelle ses chiens lorsqu’ils sont hors des voies.

HOUSBUL HOOKUM, (Hist. mod.) c’est le nom que l’on donne dans l’Indostan, ou dans l’empire du grand-mogol, à une patente ou expédition signée par le visir ou premier ministre.

HOUSEAU, s. masc. terme d’Epinglier, ce sont de grosses épingles d’une longueur proportionnée à leur grosseur, propres à attacher plusieurs doubles d’étoffe ensemble.

HOUSSAGE, s. m. (Charpente.) fermeture d’un moulin à vent. Elle se fait d’ais, de couteaux & de bardeaux. Voyez Moulin.

Houssage, (Salpetr.) on appelle salpetre de houssage, celui qu’on balaie de dessus les murailles des vieux bâtimens.

HOUSSÉ, adj. en termes de Blason, se dit d’un cheval qui a sa housse.

HOUSSER, verb. act. (Tapiss.) il se dit de l’action de nettoyer les tapisseries & autres meubles, avec un balai à long manche.

HOUSSES, s. f. pl. termes de Bourreliers, ce sont des peaux de mouton garnies de leur laine, qui ont été préparées par les Mégissiers, & dont les Bourreliers se servent pour couvrir les colliers des chevaux de harnois. Quelques-uns les appellent aussi bisquains.

On appelle aussi housses les couvertures de la selle des chevaux. Elles l’ornent & la garantissent. Les housses en botre ne s’étendent que sur la croupe du cheval ; les housses en soulier s’étendent sur les flancs, & descendent jusqu’à l’étrier.

Housses, (Tapiss.) ce sont les couvertures des chaises, fauteuils, canapés, lits & autres meubles d’une étoffe précieuse que les housses d’une étoffe plus grossiere conservent.

On dit aussi qu’un lit est en housse, lorsqu’il a des pentes qui descendent jusqu’en bas, ou qui sont soutenues sur des bâtons ou barres, & lorsqu’il n’a point de rideaux qui se tirent sur des tringles.

La couverture de velours ou d’écarlate que les princesses & les duchesses ont à l’impériale de leur carosse en dehors, s’appelle une housse.

* HOUSSET, s. m. (Serrurerie.) espece de serrure encloisonnée qu’on emploie aux coffres. Elle se pose en-dedans. Elle se ferme en laissant tomber le couvercle auquel l’aubronnier est attaché. Voyez Aubronnier. L’aubronnier entre dans le bord de la serrure, qui s’ouvre d’un demi-tour de clé, Voyez l’article Serrure.

HOUSSILLES, s. f. pl. (Blason.) brodequins ou bas de chausses. Il n’est d’usage que dans l’art héraldique. Voyez Houseaux.

HOUSSINE, s. f. (Maneg.) petite branche longue & menue de houx, qui sert à mener un cheval, ou à battre des meubles pour en faire sortir la poussiere.

HOUSSOIR, s. m. (Tapiss.) balai fait de branches ou de bouleau, ou de longues soies de sanglier, de porc, ou de plumes d’ailes de poules, de cannes, de coqs, &c. dont on se sert pour housser les planchers, les murailles, les tapisseries, &c.

HOUSTALAR, s. m. (Hist. mod.) chef d’un jardin du grand-seigneur. Tous les vendredis les houstalars viennent rendre compte aux bostangis bachis de leurs charges, & de la vente qu’ils ont faite de ce qui croît dans les jardins du grand-seigneur. L’argent