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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/327

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pouvoit se dispenser d’en traiter quelques-unes. (D. J.)

LAWKS, (Com. de Russie.) ce mot est russe, & signifie les boutiques. C’est ainsi que l’on nomme le marché public établi par le czar Pierre Alexiowitz à Petersbourg, pour y débiter toutes les marchand ses qui y arrivent du dehors, ou qui s’y fabriquent, en sorte qu’il n’est permis à personne de garder des marchandises dans sa maison, ni d’en vendre dans aucun autre endroit qu’aux lawks.

Ce marché public est composé d’une grande cour, avec un bâtiment de bois à deux étages, couvert de tuiles, & partagé en deux portions, par une muraille qui le coupe d’un bout à l’autre, dans sa longueur. Il y a un double rang de boutiques, tant en bas qu’en haut, dont l’un donne sur la rue, & l’autre sur la cour. Le long des boutiques regnent des galeries, où ceux qui viennent acheter sont à couvert.

Cette maison appartient au souverain qui en loue cherement les boutiques aux marchands auxquels pourtant il est défendu d’y loger. Il y a des sentinelles & des corps-de-garde aux quatre coins & aux quatre portes de ce marché.

Les inconvéniens d’un établissement de cette nature, sans aucun avantage, sautent aux yeux de tout le monde ; c’est le fruit de l’esprit d’un prince encore barbare, & bien mal éclairé dans la science du commerce. Le czar devoit songer à faire une douane de son bâtiment, & non pas un marché exclusif qui génât les négocians à y porter leurs effets, & à ne pouvoir les vendre chez eux. Il auroit tiré beaucoup plus d’argent par des droits modérés d’entrée & de sortie sur les marchandises, que par la cherté du loyer de ses boutiques. D’ailleurs rien de si fou que d’exposer les biens de ses sujets à être consumés sans ressource par un incendie. Ce malheur arriva en 1710, & peut sans doute arriver encore, malgré toutes les précautions humaines. (D. J.)

LAXATIF, adj. (Med. Thér.) ce mot est à-peu-près synonyme avec le mot purgatif. On l’emploie seulement dans un sens moins général que le dernier : on ne s’en sert point pour designer les purgatifs violens. Voyez Purgatif. (b)

LAXITÉ, s. f. (Med.) ce n’est autre chose que la cohésion des parties de la fibre qui est susceptible d’un changement capable de l’allonger. C’est donc un degré de foiblesse, & le principe d’où dépend la flexibilité. La débilité des fibres est excessive, lorsqu’elles ne peuvent, sans que leur cohésion cesse, soutenir l’effort qui résulte des actions d’un corps en santé, ou qui, quoique capable de suffire à celles qui ont coutume d’arriver dans un état ordinaire, se rompent si le mouvement est plus impétueux que de coutume. Or l’on connoît que la laxité est trop grande, quand les fibres soutenant simplement l’effort du mouvement vital, sans que leur cohésion soit interrompue, s’allongent au moindre effort.

Les causes antécédentes de cette laxité sont 1°. le défaut de nutrition, qui provient ou d’une trop grande dissipation des bons liquides, & du peu d’action des solides sur les fluides, ou de ce qu’on prend des alimens trop tenaces, pour qu’ils puissent se convertir en bonnes humeurs. 2°. La cohésion trop foible d’une molécule avec une autre molécule, qu’il faut attribuer à la trop grande foiblesse de la circulation, laquelle vient elle-même ordinairement du défaut du mouvement musculaire. 3°. La distension de la fibre, si excessive, qu’elle est prête à céder.

Les petits vaisseaux composés de ces fibres, n’agissant que bien foiblement sur leurs liquides, se dilatent & se rompent facilement. Voilà l’origine des

tumeurs, du croupissement, de l’extravasation des fluides, de la putréfaction, & d’une infinité d’autres effets qui en résultent.

Les causes particulieres de la laxité sont un air chaud & humide, l’habitation dans des fonds marécageux, le manque de forces, le repos, les maladies chroniques, la trop grande extension des fibres, les émanations métalliques de mercure, d’antimoine ; l’abus des savonneux, des aqueux ; la colliquation, la ténuité des humeurs, & l’évacuation abondante de celles qui détruisent la circulation.

De-là procede la foiblesse dans les actions générales, la lenteur du mouvement, la circulation moindre, la débilité du pouls, la lassitude, la paresse, la prompte fatigue, l’engourdissement, le penchant au sommeil, les évacuations abondantes ou arrêtées, la pesanteur, le froid, le rhachitis.

De-là naissent dans les humeurs la crudité, le scorbut, l’acrimonie nitreuse & acide, l’hydropisie, la leucophlegmatie, les tumeurs molles, froides des bras ou des jambes, les maladies catarrheuses, les urines blanches, épaisses, crues, claires.

Il faut rapprocher, soutenir modérément les parties lâches, les animer par des frictions, les resserrer, les renforcer, les réchauffer par les aromatiques, ainsi que par l’exercice.

La guérison générale consiste 1°. à se nourrir d’alimens substantiels, & qui soient déjà aussi bien préparés qu’ils le sont dans un corps sain & robuste. Il faut mettre au nombre de ces alimens le lait, les œufs, les bouillons de viande, le pain bien fermenté, bien cuit, les vins austeres, dont on usera souvent & on petite quantité. 2°. Il faut augmenter le mouvement des solides & des fluides, par les exercices du corps, la promenade à pié, à cheval, en voiture. 3°. Il faut presser légerement les vaisseaux par des frictions, & repousser doucement les fluides. 4°. Faire un usage prudent & modéré de médicamens acides, austeres, & de spiritueux qui aient fermenté. 5°. Enfin, mettre en œuvre tous les moyens propres à remédier au tiraillement des fibres. (D. J.)

LAY, (Géog.) riviere de France ; on en distingue deux de ce même nom, le grand Lay & le petit Lay ; la premiere prend sa source au Poitou au vieux Pousanges, & après un cours de 15 lieues, va tomber dans la mer, à côté de l’abbaye de Jar. Le petit Lay vient de Saint-Paul en Pareda, & tombe dans le grand Lay ; mais l’un & l’autre Lay sont plutôt des ruisseaux que des rivieres. (D. J.)

LAYDE, LAIDE, ou LEIDE, (Jurisprud.) est la même chose que lande ; on dit plus communément layde. Voyez Lande. (A)

LAYE, s. f. (Architect.) c’est une petite route qu’on fait dans un bois pour former une allée, ou pour arpenter ; c’est en lever le plan quand on en veut faire la vente.

Laye, (Jeu d’orgue.) dans l’orgue est la boëte EE, fig. 4. 6. 7. 9. 10, qui renferme les soupapes & le vent qui vient des soufflets par le gros porte vent de bois qui s’abouche à une des extrémités de la laye, l’autre bout est bouché par une planche. Cette boëte qui n’a que trois côtés, la partie du sommier où sont les soupapes faisant le quatrieme, est composée d’une planche de bois de chêne, ainsi que tout le reste, de trois ou quatre pouces de largeur, un pouce ou trois quarts de pouce d’épaisseur, & aussi longue que le sommier ; cette barre est appliquée sur une partie des pieces XX, fig. 2. Orgue. Le côté F opposé à cette barre s’appelle le devant de la laye ; il est composé de deux planches entaillées à mi-bois dans tout leur circuit : cette entaille ou drageoir est fait avec un guillaume, aussi-bien que celui du chassis qui reçoit les deux devans de la laye ; voyez la fig. 6. qui