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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/785

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de la bouteille, mais elle ne se conserve pas, & elle est un peu venteuse. M. le Romain.

MACACOUAS, s. m. (Hist. nat.) oiseau du Brésil qui, suivant les voyageurs, est une espece de perdrix de la grosseur d’une oie.

MACÆ, (Géog. anc.) Dans Strabon & Ptolomée ce sont des peuples de l’Arabie heureuse sur le golfe Persique ; dans Hérodote, ce sont des peuples d’Afrique, au voisinage de la Cyrénaïque. (D. J.)

MACAF, s. m. (Imprimerie.) c’est la petite ligne horisontale qui joint deux mots ensemble dans l’écriture hébraïque ; comme dans cet exemple françois, vous aime-t-il ? Macaf vient de necaf, joindre. Les grammairiens hébraïsans prononcent maccaph, les autres macaf.

MACAM, s. m. (Hist. nat. Bot.) petit fruit des Indes orientales de la grosseur & de la forme de notre pomme sauvage ; il a un noyau fort dur au milieu, il est acide : l’arbre qui le porte est petit ; il ressemble assez par ses feuilles & son port au coignassier : sa feuille est d’un verd jaunâtre. Le mot macan est de la langue portugaise, il signifie pomme.

MACAN, (Géog.) ville de Corassane. Long. 95. 30. lat. 37. 35. (D. J.)

MACANDON, s. m. (Botan. exot.) arbre conifere qui croît au Malabar, où on l’appelle cada calava. Bontius dit que son fruit est semblable à la pomme de pin, avec cette seule différence, que ses cones ne sont pas si pointus, & qu’ils sont un peu mols, d’un goût assez insipide. Il lui donne des fleurs semblables à celles du mélianthe. Les habitans de Malabar font cuire ce fruit sous la cendre, & le mangent dans la dyssenterie ; il est salutaire dans les maladies des poumons, telles que l’asthme, à cause de la vertu emplastique de ses parties muqueuses. Ray en parle dans son histoire des plantes. (D. J.)

MACANITÆ, (Géogr. anc.) peuples de la Mauritanie Tingitane. Dion dit que le mont Atias étoit dans la Macenuitide. (D. J.)

MACAO, s. m. (Ornith.) nom d’un genre de perroquets qu’on distingue aussi par la longueur de leurs queues. Il y en a trois différentes especes qu’on nous apporte en Europe qui ne different pas seulement en grosseur & à d’autres égards, mais encore en couleur. La premiere espece, qui est la plus grosse, est joliment marquetée de bleu & de jaune ; la seconde, plus petite, est rouge & jaune, & la troisieme est rouge & bleue. Il n’est pas rare de voir des macao tout blancs, & ce sont ceux-là qu’on appelle en particulier cockatoou, quoique quelques-uns fassent ce nom synonyme à celui de la classe générale des macao. (D. J.)

Macao, (Géog.) ville de la Chine située dans une île à l’embouchure de la riviere de Canton. Une colonie de portugais s’y établit il y a environ deux siecles, par une concession de l’empereur de la Chine, à qui la nation portugaise paie des tributs & des droits pour y jouir de leur établissement. On y compte environ trois mille portugais, presque tous métis. C’étoit autrefois une ville très-riche, très-peuplée, & capable de se défendre contre les gouverneurs des provinces de la Chine de son voisinage, mais elle est aujourd’hui entierement déchue de cette puissance. Quoiqu’habitée par des portugais & commandée par un gouverneur que le roi de Portugal nomme, elle est à la discrétion des Chinois, qui peuvent l’affamer & s’en rendre maîtres quand il leur plaira. Aussi le gouverneur portugais a grand soin de rien faire qui puisse choquer le moins du monde les Chinois. Longitude, selon Cassini, 130. 39′. 45″. lat. 22. 12. Long. selon les PP. Thomas & Noël, 130. 48′. 30″. lat. de même que Cassini. (D. J.)

MACAQUE, (Hist. nat.) Voyez Singe.

MACAREAE, (Géogr. anc.) ville de l’Arcadie,

dont Pausanias dit qu’on voyoit les ruines à deux stades du fleuve Alphée. (D. J.)

MACARÉE, s. m. (Mythol.) fils d’Eole. Macarée habita avec Canacé sa sœur. Eole ayant connu cet inceste, fit jetter l’enfant aux chiens, & envoya à Canacé une épée dont elle se tua. Macarée évita le même sort en fuyant ; il arriva à Delphes, où on le fit prêtre d’Apollon. Il y a encore un Macarée fils d’Hercule & de Déjanire, qui se sacrifia généreusement pour le salut des Héraclides.

MACARESE, (Géog.) en italien macaresa, étang d’Italie dans l’état de l’Eglise, près de la côte de la mer. Cet étang peut avoir trois milles de longueur, & un mille dans l’endroit le plus large ; il est assez profond, fort poissonneux, & communique à la mer par un canal. On pourroit en faire un port utile, mais la chambre apostolique n’ose y toucher, de peur d’infecter l’air par l’ouverture des terres. (D. J.)

MACARET, s. m. (Navigation.) flot impétueux qui remonte de la mer dans la Garonne ; il est de la grosseur d’un tonneau ; il renverseroit les plus grands bâtimens s’ils n’avoient l’attention de l’éviter en tenant le milieu de la riviere. Le macaret suit toujours le bord, & son bruit l’annonce de trois lieues. Voyez l’article Garonne.

MACARIA, (Géog. anc.) nom commun, 1°. à une île du golfe Arabique, 2°. à une ville de l’île de Cypre, 3°. à une fontaine célebre près de Marathon, selon Pausanias, liv. I. ch. 32. (D. J.)

MACARIENS, adj. (Hist. ecclésiast.) c’est ainsi qu’on designe les tems où le consul Macarius fut envoyé par l’empereur Constans, avec le consul Paul, pour ramener les Donatistes dans le sein de l’église. On colora le sujet de leur mission du prétexte de soulager la misere des pauvres par les libéralités de l’empereur : c’est un moyen qu’on emploira rarement, & qui réussira presque toujours. On irrite l’hétérodoxie par la persécution, & on l’éteindroit presque toujours par la bienfaisance ; mais il n’en coûte rien pour exterminer, & il en coûteroit pour soulager. Aptat de Nulere & S. Augustin parlent souvent des tems macariens ; ils correspondent à l’an de Jesus-Christ 348. Ils furent ainsi appellés du nom du consul Macarius.

MACARISME, s. m. (Théolog. & Liturg.) Les macarismes sont dans l’office grec des hymnes ou tropains à l’honneur des Grecs. On donne le même nom aux pseaumes qui commencent en grec par le mot macarios, & aux neuf versets du chapitre cinq de l’évangile selon saint Matthieu, depuis le troisieme verset jusqu’au onzieme. Macarios signifie heureux.

MACARON, s. m. (Diete.) espece de pâtisserie friande dont les deux ingrédiens principaux sont le sucre & les amandes, & dont les qualités diététiques doivent être estimées par conséquent par celles du sucre & des amandes. Voyez Sucre & Amandes.

Macaron, (Diete.) espece de pâte qu’on mange dans les potages, & dont on prépare aussi quelques autres mets. Voyez Pates d’Italie.

Macaron, (Tabletier.) sorte de peigne arrondi par les deux côtés, ce qui lui donne la forme d’un macaron. On le façonne ainsi pour que les grosses dents des bouts ne blessent point.

MACARONI, s. m. (Pâtiss.) pâte faite avec de la farine de ris. Le macaroni ne differe du vermicelle que par la grosseur. Le vermicelle a à peine une ligne d’épaisseur, le macaroni est presque de la grosseur du petit doigt. Toutes les pâtes de ris s’appellent en général farinelli.

MACARONIQUE ou MACARONIEN, adj. (Littérat.) espece de poésie burlesque, qui consiste en un mélange de mots de différentes langues, avec des mots du langage vulgaire, latinisés & travestis en burlesque. Voyez Burlesque.

On croit que ce mot nous vient des Italiens, chez