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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/871

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quinte, & son rapport est de 8 à 9. Le ton mineur est la différence de la quinte à la sixte majeure, en rapport de 9 à 10. La différence de ces deux tons, qui est en rapport de 80 à 81, s’appelle comma, voyez Comma. On voit ainsi que la différence du ton majeur au ton mineur est moindre que celle du semi-ton mineur au semi-ton majeur.

Les trois autres intervalles, savoir la tierce, la sixte & la septieme, different toujours d’un semi-ton du majeur au mineur, & ces différences peuvent se noter. Ainsi la tierce mineure a un ton & demi, & la tierce majeure deux tons, &c.

Il y a quelques autres plus petits intervalles, comme le dièse & le comma, qu’on distingue en moindres, mineurs, moyens, majeurs & maximes ; mais comme ces intervalles ne peuvent s’exprimer qu’en nombre, toutes ces distinctions sont assez inutiles. Voyez Dièse & Comma. (S)

Majeur, (Mode.) Voyez Mode.

MAIGRE, MAIGREUR, (Gram.) La maigreur est l’état opposé à l’embonpoint. Il consiste dans le défaut de graisse, & dans l’affaissement des parties charnues. Il se remarque à l’extérieur par la saillie de toutes les éminences des parties osseuses : ce n’est ni un symptome de santé, ni un signe de maladie. La vieillesse amene nécessairement la maigreur. On ne fait aucun excès sans perdre de l’embonpoint ; c’est une suite de la maladie & de la longue diete.

Maigre, Voyez Ombre.

Maigre, (Coupe des pierres.) par analogie à la maigreur des animaux, se dit des pierres dont les angles sont plus aigus qu’ils ne doivent être, de sorte qu’elles n’occupent pas entierement la place à laquelle elles étoient destinées.

Maigre, (Ecriture.) se dit dans l’écriture d’un caractere dont les traits frappés avec timidité, ou trop légerement ou trop obliquement, présentent des pleins foibles & délicats, des liaisons & des déliés de plusieurs pieces.

Maigre, (Jardinage.) se dit d’une terre usée qui demande à se reposer & à être amandée.

Maigre, (Maréchal.) étamper maigre. Voyez Étamper.

Maigre ou Exténué, (Maréchal.) On dit qu’un cheval est exténué, quand son ventre, au lieu de pousser en-dehors, se contracte ou rentre du côté de ses flancs.

Maigre, on dit en Fauconnerie voler bas & maigre.

MAIL, s. m. (Jeu.) Au jeu de ce nom c’est un instrument en forme de maillet, dont le manche va toujours en diminuant de haut en bas, & dont la tête d’un bois très-dur, est garnie à chacune de ses extrémités d’une virole ou cercle de fer pour empêcher qu’elles ne s’émoussent. Il faut que le poids & la hauteur du mail soient proportionnés à la force & à la grandeur du joueur ; car s’il est trop long ou trop pesant, on prend la terre, & s’il est trop court ou trop léger, on prend la boule, comme on dit, par les cheveux.

Ce jeu est sans contredit de tous les jeux d’exercice le plus agréable, le moins gênant, & le meilleur pour la santé. Il n’est point violent : on peut en même tems jouer, causer & se promener en bonne compagnie. On y a plus de mouvement qu’à une promenade ordinaire. L’agitation qu’on se donne fait un merveilleux effet pour la transpiration des humeurs, & il n’y a point de rhumatismes ou d’autres maux semblables, qu’on ne puisse prévenir par ce jeu, à le prendre avec modération, quand le beau tems & la commodité le permettent. Il est propre à tous âges, depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse. Sa beauté ne consiste pas à jouer de grands coups, mais à jouer juste, avec propreté, sans trop de fa-

çons ; quand à cela l’on peut ajouter la sûreté & la force qui font la longue étendue du coup, on est un joueur parfait. Pour parvenir à ce degré de perfection, il faut chercher la meilleure maniere de jouer, se conformer à celle des grands joueurs, se mettre aisément sur sa boule, ni trop près ni trop loin, n’avoir pas un pié guere plus avancé que l’autre ; les genoux ne doivent être ni trop mols ni trop roides, mais d’une fermeté bien assurée pour donner un bon coup ; les mains ne doivent être ni serrées ni trop éloignées l’une de l’autre ; les bras ni trop roides ni trop allongés, mais faciles afin que le coup soit libre & aisé : il faut encore se bien assurer sur ses piés, se mettre dans une posture aisée ; que la boule soit vis-à-vis le talon gauche, ne pas trop reculer le talon droit en arriere, ni baisser le corps, ni plier le genouil quand on frappe, parce que c’est ce qui met le joueur hors de mesure, & qui le fait souvent manquer.

MAIL-ÉLOU, s. m. (Botan. exot.) grand arbre du Malabar, qui est toujours verd, qui porte fleurs & fruits en même tems, & même deux fois l’année. Commelin, dans l’Hort. malab. caractérise cet arbre en botaniste, arbor baccifera, trifolia, malabarica, simplici ossiculo, cum plurimis nucleis, lusitanis carilla. On fait de ses feuilles bouillies dans une infusion de riz, qu’on passe ensuite, une boisson pour expulser l’arriere-faix, & faciliter les vuidanges. (D. J)

MAIL-ELOU-RATOU, s. m. (Botan. exot.) arbre de Malabar, qui croît dans ses contrées montagneuses, & qui est encore plus grand que le mail-elou. Il est toûjours vert, porte fleurs & fruits à-la-fois, & vit environ 200 ans : il est nommé arbor baccifera malabarica, folio pinnato, floribus umbellatis, simplici ossiculo, cum pluribus nucleis. H. M. (D. J.)

MAILLE, (Jurisprud.) terme usité en quelques coûtumes dans le même sens que vendition. Voyez Vendition.

Maille ou Obole, s. f. (Monnoie.) monnoie de billon, qui avoit cours en France pendant la troisieme race. Maille ou obole, dit M. le Blanc, ne sont qu’une même chose, & ne valent que la moitié du denier ; c’est pourquoi il y avoit des mailles parisis & des mailles tournois. On trouve plusieurs monnoies d’argent de la seconde race, qui pesent justement la moitié du denier de ce tems-là, & qui par conséquent ne peuvent être que l’obole. Dans une ordonnance de Louis VIII. pour le payement des ouvriers de la monnoie, il est fait mention d’oboles. On continua sous les regnes suivans de fabriquer de cette monnoie. La maille ou l’obole n’étoit pas, comme on le croit, la plus petite de nos monnoies ; il y avoit encore une espece qui ne valoit que demi-maille, & par conséquent la quatrieme partie du denier. (D. J.)

Maille noire, (Jurisprud.) en Angleterre, étoit une certaine quantité d’argent, de grains, ou de bestiaux, ou autre chose que payoient les habitans de Westmorland, Cumberland, Northumberland & Durham, à différentes personnes qui les avoisinoient, & étoient à la vérité gens d’un rang distingué, ou bien alliés, mais grands voleurs, ne respirant que le pillage, & taxant ainsi le peuple, sous prétexte de protection. Cette sorte d’extorsion a été défendue & abolie par la reine Elisabeth.

Maille, (Bas au métier.) il se dit de chaques petits entrelacemens du fil, qui forment par leur continuité l’ouvrage qu’on exécute sur le métier. Il y a des mailles fermées, des mailles tombées, des mailles mélées, des mailles doubles, des mailles mordues, portées, retournées, &c. Voyez l’article Bas au métier, & Métier à bas.

Maille, (Marine.) c’est un menu cordage ou