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Page:Dion Cassius - Histoire romaine, tome 1, 1889.djvu/46

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sûre pour y parvenir, c'était de présenter le tableau énergique des malheurs qu'entraînent les excès de la liberté. Écoutez avec quelle satisfaction mal contenue il expose les changements accomplis par Auguste : « Voilà, dit-il, comment Rome reçut une constitution meilleure, et bien plus propre à assurer son salut. Elle n'aurait pu être sauvée, si elle avait continué de vivre sous un gouvernement démocratique[1]. Les mêmes convictions dictèrent le célèbre discours de Mécène[2]. L'époque impériale était pour Dion une époque de prédilection. Aussi , raconte-t-il longuement les règnes d'Auguste et de Tibère: il en était de même sans doute des suivants. Malheureusement, après le règne de Tibère, son ouvrage, qui nous aurait fourni d'abondants secours pour les temps où l'histoire romaine devient stérile, nous est parvenu fort abrégé.

Dion manque d'originalité ; mais il s'efforce de marcher sur les traces des grands modèles[3], et il puise, dans son commerce avec les plus beaux génies de la Grèce antique, un style et un ton qui le placent bien au-dessus de ses contemporains. Les portraits d'Annibal, de Viriathe, de Scipion l'A-

  1. Liv. LII. 14 et suiv. Il a été commente par Fr. Barneveck. Sa dissertation avec quelques additions de Boecler, a été publiée en 1712. Cf. Boecleri opp., Argentor, in-4o, t. II, p. 701-775.
  2. Liv. LIII, 19.
  3. Cf. le passage de Dion, LV, 12, cité plus loin, p. XXXVI, note 1.