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Page:Dixains réalistes, 1876.djvu/26

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XXII

Je te rends cet hommage, orgueilleux marronnier ;
émule des lilas, tu leur fais concurrence.
C’est toi l’un des plus beaux de nos arbres en France ;
c’est toi leur précurseur, dans le temps printanier,
pour célébrer le vert de toute la nature,
et l’
Hosanna cœli de toute créature,
Tes fleurs semblent des ifs éclairés
à giorno !
Puis, tes fruits hérissés, enviés du jeune âge,
détachés tour à tour, tombent de ton feuillage,
et font de longs colliers d’un rouge de piano.

Auguste de Chatillon.