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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/102

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LE POÈME SANS NOM.


LXXVI


« Je t’aimais mal : mais, toi, tu ne m’aimais pas mieux
Diras-tu. « Dans le cœur misérable de celle
Que, si cruellement, ta censure harcèle
Ne pouvais-tu donc rien trouver de merveilleux ?

« Si ton amour avait été plus vrai, tes yeux
N’auraient-ils pas su découvrir cette parcelle
De pureté dont tu parlais et qui se cèle
Dans la vase des cœurs les plus pernicieux ?

« As-tu fait de ce cœur misérable ta cible ?
N’est-il donc rien en lui que de répréhensible ?
Quoi ! tout le mal du monde y serait renfermé !

« Quoi ! ce cœur ne serait pétri que de mensonge !
Pour l’avoir aimé mal, ne l’a-t-il pas aimé ? »
Cela se peut, ma chère… Il faudra que j’y songe.