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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/128

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LE POÈME SANS NOM.


XCVI


Oui, tu m’aimes encor, ma chère, c’est certain !
Pour mon plus cher malheur le destin t’avait faite ;
Et, je l’ai dit déjà, mais je te le répète,
Pour ton plus cher malheur m’avait fait le destin.

Et ce n’est pas l’effet d’un délire enfantin,
Si, délibérément, je me suis mis en tête
Que, chaque soir, en te couchant, tu te fais fête
D’avoir un mot de moi, le lendemain matin.

Mais le matin venu n’apporte point la lettre.
Je goûte la colère où je te vois te mettre.
Ha ! Ha ! comme tu dois crisper ce petit poing !

Rira bien qui rira le dernier ! Je vais rire.
Car, moi, c’est entendu, je ne t’écrirai point ;
Quant à toi c’est fatal, tu vas bientôt m’écrire !