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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/130

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LE POÈME SANS NOM.


XCVIII


Je suis si sûr que tu céderas la première
Qu’un grand apaisement m’en est venu. Je puis
Retomber au sommeil comme la seille au puits.
Quand de l’aube fleurit la rose coutumière,
 
Je rouvre, en souriant, mes yeux à la lumière.
Je ne suis plus pasteur du brun troupeau d’ennuis
Qu’il me fallait mener tout le long de mes nuits.
Il m’est loisible, enfin, de clore la paupière !

Et je n’ai plus d’impatience. Et tu peux bien,
Puisant dans ton orgueil un reste de soutien,
Différer d’un instant encore ta défaite !

Dans ma tranquillité suave, je l’attends.
retards, mon triomphe s’apprête.
Je sais que ce n’est plus qu’une affaire de temps.