Aller au contenu

Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
LE POÈME SANS NOM.


C


Tout me rit. Tout me plaît. Je me réconcilie
Avec moi-même et n’ose plus me mal juger !
Je me crois bon ! Je foule tout d’un pas léger.
La vieille Elvire même me semble jolie !

Ou’est-ce que cet état, si ce n’est la folie ?
Je suis comme un jeune arbre en fleurs dans un verger !
D’un grand troupeau de rêves purs je suis berger !
J’ai la sensation vague que je t’oublie !…

Je lis Platon avec un œil neuf et subtil,
Et le comprends. — bien qu’il soit triple, paraît-il !
N’est-ce pas effarant ? Quelle divine cause,
 
Dis-moi, peut bien produire un si splendide effet ?
Ah ! j’y vois clair ! Ce n’est que cette basse chose :
L’amour propre qui va se sentir satisfait !