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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/164

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LE POÈME SANS NOM.


CXXIX


De ce bel éventail, pour un anniversaire,
Je t’avais fait présent. Comme il t’affriola !
Tu l’avais vu chez la modiste Paméla
Et l’avais désiré d’un désir très sincère.

On y voit, dans des fleurs, la lascive Glycère.
Moire et dentelle. Éventail de demi-gala.
« Oh ! mon chéri, quel beau plaisir tu me fais là ! »
Me dis-tu. « Sur mon sein vois comme je le serre ! »

Puis, riant, tu repris : « Si je l’égare, un jour,
C’est que j’aurai cessé de t’aimer, mon amour ! »
Sur ce, tu me donnas ton baiser le plus tendre…

Or, ce cher éventail, hier, tu l’as perdu !
Sans doute as-tu voulu par là me faire entendre
Que tu me hais ?… Je n’en crois rien, bien entendu !