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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/174

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LE POÈME SANS NOM.


CXXXVIII


Peut-être Marianne encore garde-t-elle
Le souvenir du nom — le tien — par moi jeté,
Dans son lit même, au cours de cette nuit d’été.
Ce souvenir peut-être encore la martèle.

Hélas ! oui, je le crains. Mais Marianne est telle
Qu’avec elle ton nom mourra non répété.
Et, si tu m’inspirais une œuvre de beauté
Qui put vraiment prétendre à rester immortelle.

Crois-tu que les amants se rediraient ton nom ?
Non, non ! Car dans mes vers je le tairai. Non ! non !
Car un puissant esprit de rancune m’anime.

Tu n’auras pas l’éternité de Béatrix :
Tu ne seras jaunis qu’une Laure anonyme :
Pour l’avenir tu ne seras que l’altière X…