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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/177

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171
LE POÈME SANS NOM.


CXLI


Ainsi donc, sur ta vanité,
La plus noble, puisque posthume.
Je crée, à l’avance, une brume
Effrayante d’opacité.

J’enfouis ton identité
De façon que nul ne l’exhume ;
Et tu seras (quelle amertume !)
Comme n’ayant jamais été.

Nul ne pourra te reconnaître.
Alors qu’aura péri ton être.
Dans trente ans, peut-être demain.

Tu ne seras plus, sous ce dôme
Qui sert de ciel au genre humain.
Qu’un symbole vague, un fantôme…