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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/185

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LE POÈME SANS NOM.


CXLVII


Tel poète amoureux dans ses vers se complaît
À célébrer, en de lyriques dithyrambes,
Le nid tiède des seins, le creux brûlant des jambes,
Et fait de sa maîtresse un éloge complet.

De toi j’offre en mes vers un moins brillant reflet.
Les lisant, j’en suis sûr, de colère tu flambes !
Ce ne sont plus sonnets, à ton gré, mais iambes ?
C’est vrai que mon éloge a le ton du pamphlet.

Serais-tu plus contente de moi, ma chérie,
Si je te dédiais des vers en sucrerie ?
Non, tu ferais la moue et tu n’en voudrais point.

De ta réalité jamais je ne m’évade.
Dis-moi merci plutôt ; car, voici bien le point,
Je ne te chante pas, je te peins. C’est moins fade.