Aller au contenu

Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
LE POÈME SANS NOM.


CLXII


Je ne pesai jamais sur ton indépendance ;
Toujours je te laissai tracer notre chemin ;
Et tu n’avais qu’à faire un signe de la main
Pour que j’y répondisse, en toute circonstance.

Combien, parfois, j’ai ri de l’extrême importance
Que tu t’attribuais, et de ton air romain,
Lorsque tu me disais : « Ah ! mon cher, pas demain »,
Me mettant, de la sorte, ainsi qu’en pénitence.

Je ne protestais pas. Je disais : « Soit, c’est bien ;
Et tout ce qui te plaît, ma chère, me convient. »
J’étais respectueux de tes moindres caprices ;

Maiv, tout en m’inclinant à l’ordre de ton doigt,
Au demeurant, j’étais heureux que tu comprisses
Que j’acceptais gaîment de me passer de toi.