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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/205

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LE POÈME SANS NOM.


CLXIV


Nous parlions de romans ; et tu me dis : « Je n’ai
De goût que pour ceux-là dans lesquels une flamme
De violent désir flambe, et d’eux je réclame
Les chapitres brûlants d’un cas passionné. »

Tu veux y voir toujours un amant forcené,
D’une belle féru jusques à perdre l’âme
Et qui, sans redouter le péril ni le blâme,
Ait pour elle deux fois au moins assassiné.

Et ton bonheur est grand, surtout, quand l’héroïne,
Rayonnant d’une grâce infernale et divine,
Met sous ses pieds le cœur d’un homme, chaque jour.

Tu veux que l’allumeuse ait de quelque statue
La constante froideur, et que pour son amour
Tout le long des trois cents pages l’on s’entretue.