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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/223

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LE POÈME SANS NOM.


CLXXX


Denis autour de moi s’active, plein de zèle :
En longs fils d’argent bleu l’eau choit de l’arrosoir.
Il fait grand jour encor, bien que ce soit le soir ;
Et sur le toit la pie agite sa crécelle

Et semble me railler… Tu la connais ; c’est celle
Qui rompait si souvent la paix du reposoir
De verdure où, tous deux, nous allions nous asseoir…
Je ne sais toujours plus ce que mon cœur recèle…

Le beau nuage rose ! Est-ce pas un flamant ?…
Je suis couché dans l’herbe, et, machinalement,
Ma main, pour s’occuper, en arrache une touffe…
 
Plus le calme grandit, plus mon trouble s’accroît…
J’entends, soudain, Denis qui murmure : « On étouffe ! »
Et, moi, subitement, c’est curieux, j’ai froid…