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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/231

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LE POÈME SANS NOM.


CLXXXV


L’amour, suprême objet de toute poésie.
Lait meilleur que le lait, vin plus chaud que le vin.
Miel plus doux que le miel, est le régal divin
De l’âme, et de lui seul l’âme se rassasie.

Pour la soif idéale ineffable ambroisie,
Ineffable aliment pour l’idéale faim,
Adorable produit d’une source sans fin,
L’amour veut pour durer une amphore choisie.

Entr’ouvrez un cœur pur et versez-y l’amour ;
Et sachez, avant tout, l’éloigner du grand jour :
Perpétuant, alors, sa saveur délicate,

Dans un cœur pur l’amour ne se corrompt jamais !
Mais dans un cœur impur combien vite il se gâte !
Et, quand il a suri, que l’amour est mauvais !