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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/245

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239
LE POÈME SANS NOM.


CXCV


Au jardin des Orbots, où plus rien ne m’attire,
Tu venais, fréquemment, toute seule, t’asseoir,
Pour goûter la fraîcheur, tiède encore, du soir.
Or, une fois (comment me l’osas-tu bien dire !),

Près de toi, sous un hêtre, un bizarre Tityre,
Bouleversé, crois-tu, par ton fier nonchaloir,
Perdit, soudain, toute pudeur, et laissa voir
Ce que, jadis, montrait aux nymphes le satyre.
 
Et, bien qu’à cet instant, il s’accusât viril
Hautement, tu savais n’être pas en péril,
Ce type étant classé d’exhibitionniste…

Néanmoins, tu partis, le froudroyant de l’œil !
À merveille ! mais j’ai cette impression triste
Que tu ne narrais point cette horreur sans orgueil.