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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/256

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LE POÈME SANS NOM.


CCIII


Ce pendant, nous vivrons toujours au même lieu,
Dans ce tout petit coin de la terre chrétienne :
Ma maison n’étant pas distante de la tienne
Plus qu’avant, je serai, pourtant, loin de tes yeux.

Ma chère, tout ira, de cette sorte, au mieux.
En ce bizarre état que Vénus nous maintienne
Jusqu’à l’extrémité de nos destins, mordienne !
Et, sans plus te revoir, que je devienne vieux !

J’ai juré de rester ainsi jusqu’à mon terme.
J’ai, pour me renforcer dans ce dessein si ferme,
Cette conviction que je t’attire encor ;

Car, gardant, comme toi, ce petit coin de terre.
Mais n’apparaissant plus pour toi dans son décor,
Pour toi j’ai de nouveau tout l’attrait du mystère…