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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/43

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37
LE POÈME SANS NOM.


XXVI


Pourquoi te dévoiler ces sentiments hideux
Et que nul repentir loyal n’aromatise ?
Ma chère, en auras-tu l’infecte gourmandise ?
Es-tu cynique assez pour te régaler d’eux ?

Comment n’en suis-je pas dans la moelle honteux ?
D’où vient que c’est à toi qu’il faut que je les dise ?
Est-ce par innommable et sale vantardise,
Ou bien pour nous couvrir d’ordure tous les deux ?

Ou suis-je un fanfaron de vice ?… Je le nie !
Non ! Si, sans redouter l’odeur de la sanie,
Je dissèque pour toi tout mon cœur animal

Avec ce vieux scalpel rouillé qui le lacère,
C’est pour mon seul besoin de te faire du mal…
Ah ! comme tu soutirais, lorsque j’étais sincère !