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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/45

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39
LE POÈME SANS NOM.


XXVIII


C’est ainsi ! Parce que, volontairement traître
Au Dieu de mon enfance, au catholique émoi
Que ma pieuse mère avait fait naître en moi,
À l’église j’avais cessé de comparaître ;

Parce que, confiant, plutôt que vers le prêtre
Qui remet nos péchés, je suis allé vers toi ;
Parce que, mon amour me tenant lieu de foi,
Je n’ai voulu qu’à toi dévoiler mon pauvre être ;

Parce qu’obéissant à l’Esprit infernal,
J’ai pris ton lit profond pour confessionnal,
C’est en vain que trois fois j’ai frappé sur mes côtes

Et t’ai brûlée au feu de ma contrition ;
C’est en vain que je t’ai fait l’aveu de mes fautes :
J’ai dû m’en retourner sans absolution !